David Tarde réalise avec La Saison des orphelins son premier long métrage. Jusqu'à présent Tarde a mis en scène deux courts métrages : BOM ! (2000) et Morganez (2006).
Pour son premier long métrage, dont il a écrit le scénario en 2003, David Tarde avait initialement choisi le titre La Sorcière aux seins blancs avant donc de se reporter sur le titre actuel : La Saison des orphelins.
A plusieurs reprises, le film navigue en eaux troubles. Il se situe à la frontière entre différents univers. Tout comme il y a une certaine indistinction entre le monde de l'enfance et le monde des adultes, La Saison des orphelins fait de l'équilibrisme sur la frontière ténue entre le rêve et la réalité. Le monde réel et l'imaginaire s'invitent dans le film de David Tarde qui trouvait "intéressant que la réalité s'imprègne petit à petit de l'univers du conte, celui qui parle aux enfants, comme si le film tout entier s'altérait dans une vision subjective d'enfant en jouant avec les codes du fantastique et du conte." Le film qui fleurte avec le cinéma de genre (conte, fantastique) est décidemment au coeur d'un carrefour de possibilités qu'il évite par moment et se nourrit de toutes à d'autres.
Le film met en scène huit enfants avec leur monde plein de chimères, d'angoisses et de joies, et les confronte au monde adulte. Le réalisateur conçoit ce dernier comme étant "beaucoupl plus factuel, mais tout aussi emprunt de croyances dont il se sert pour le rendre moins insaisissable, moins inquiétant." Ainsi, le film est avant tout destiné à un public adulte, David Tarde poursuit d'ailleurs son discours en précisant qu'il souhaitait que "le spectateur adulte embarque dans ce film comme s'il s'embarquait pour un tour de manège singulier, et qu'il en ressorte avec le souvenir de quelques belles surprises dont il se souviendra durablement."
David Tarde avoue avoir un souvenir très vivace de ses peurs et de ses angoisses enfantines. Ce sont ces sentiments qu'il aimerait raviver chez les spectateurs. Le film peut être abordé comme un conte, un genre qui respecte profondément ces peurs dont les êtres, même à l'âge adulte, ne se séparent jamais. Celles-ci peuvent refaire surface à tout moment. Le réalisateur pense que "l'enfant n'a aucun mal à faire confiance à ce que lui relate les contes parce qu'il a la même façon de concevoir le monde: il y trouve des images qu'il incorporer à ses rêves éveillés." David Tarde souhaite faire ressurgir ses peurs et ses angoisses absolument indomptables, qui se dissipent une fois atteint l'âge de raison, en replongeant son personnage dans ses croyances enfantines.