Présenté en Sélection Officielle, en Compétition au Festival de San Sebastian 2006, le film a reçu quelques récompenses, dont le Prix FIPRESCI au London Film Festival, le Prix de la Meilleure actrice pour Lola Duenas au Punta del Este International Film Festival, en Uruguay, le Prix du Meilleur réalisateur au Tudela National Film Festival, en Espagne, le Prix Jules Verne du Meilleur film au Festival de cinéma hispanique de Nantes, le Prix de la Meilleure première oeuvre au Guadalajara International Film Festival, au Mexique, ainsi que le Prix spécial du Jury au Montevideo International Film Festival, en Uruguay. Ce que je sais de Lola a également valu au cinéaste Javier Rebollo d'être nommé dans la catégorie Meilleur réalisateur aux Goya 2007.
Né à Madrid en 1969, Javier Rebollo est l'un des réalisateurs de courts métrages les plus prolifiques d'Espagne. Ainsi, entre 1997 et 2002, il a mis en scène les films Au milieu de nulle part (1997), Salut étranger ! (1998), La Valise ouverte (1999), Le Bon ordre des choses (2001) et Dans des lits séparés (2002), qui ont tous été présentés au Festival de Valladolid et lui ont rapporté plus d'une centaine de récompenses dans les plus grands festivals internationaux dont deux nominations aux Goya. En 2003, le Festival du court-métrage de Brest lui a rendu hommage. En 2004, le même hommage lui a été rendu à Bruxelles.
Depuis le court Au milieu de nulle part en 1997, l'actrice Lola Duenas a été de tous les films de Javier Rebollo. Pendant dix ans, film après film, ils ont construit ensemble un personnage de femme tendre, pathétique, sensuelle et enfantine qui a grandi avec l'actrice.
"Parfois, les écrivains ou les réalisateurs ont besoin d'un élément déclencheur pour écrire. Pour Javier Rebollo, il suffit de descendre à l'épicerie. J'aime les personnages ordinaires, misérables, ceux qui ressemblent à tout le monde mais qui vivent, à l'intérieur, des histoires tumultueuses d'amour et de désir. Car notre histoire est avant tout une histoire d'amour, bien que personne ne prononce jamais le mot."
"Lola est aussi un film sur le regard et le désir, explique le cinéaste. Les conventions sociales sont habituellement maîtresses du temps du regard. Ce film parle de quelqu'un de dangereux pour la société car il regarde beaucoup plus longtemps que les conventions ne l'exigent et déséquilibre la balance sociale. Et c'est par-dessus tout un film sur le désir, un film sur le désir de Léon pour Dolorès et la volonté de représenter le désir avec les moyens du cinéma."
"Lola Duenas m'a souvent dit, poursuit Javier Rebollo, qu'il s'agissait de l'histoire d'un ange gardien, Léon, qui protège une pauvre fille sans défense, Lola, mais sans rien attendre en retour. En fait, Lola est l'histoire d'un amour impossible mais inextinguible car l'un des amoureux ignore l'existence de l'autre."