Oxhide est le premier long métrage de la jeune cinéaste Liu Jia Yin. Née le 20 août 1981 à Pékin, elle a étudié le cinéma à la Beijing Film Academy et s'est fait remarquer en 2002 avec un court métrage intitulé Le Train.
Liu Jia Yin explique ses intentions : "J'ai réalisé ce film dans notre petite maison avec le concours de mes parents. Personne d'autre ne m'a assistée. Nous étions juste tous les trois. Il existe seulement trois rôles, ceux des parents et celui de la fille. En fait, nous jouons nos propres rôles. Je ne parviens pas à exprimer pour quelle raison j'ai réalisé Oxhide d'une manière aussiexcessive. Je peux seulement dire que tout ceci est ma vie. J'ai tourné de façon à figer lesangoisses de l'existence. Je voudrais souligner que ce film est à cent pour cent un long métrage de fiction et non un documentaire."
Le tournage a débuté en mars 2004. Mais seulement une scène a été filmée à cette époque-là. Les disputes entre Liu Jia Yin et ses parents devenant trop violentes, celle-ci a préféré marqué une pause jusqu'à mai 2004, période à laquelle elle a terminé le reste des 22 scènes.
Presque toutes les séquences ont été tournées de minuit jusqu'à l'aube. Plus de la moitié d'entre elles n'ont eu qu'une seule prise. "Je ne me suis jamais intéressée à la perfection, explique la cinéaste. Ce n'est pas ce que je veux. Plutôt que de jouernotre propre vie, nous voulions faire apparaître l'inquiétude dans laquelle nous vivons. Nous n'avons pas besoin de plus. Nous n'avons pas besoin de mieux. Juste être sincères."
Tous les problèmes techniques font partie intégrante du film. Liu Jia Yin s'explique à ce sujet : "Quelqu'un m'a fait remarquer que le son du film n'était pas clair (...) J'avais besoin de deux micros, mais je n'avais pas assez d'argent pour louer deux micros de très bonnequalité. Le mauvais son provient donc de ces microphones à bas prix. Quelqu'un m'a demandé aussi pourquoi l'écran était si sombre. J'aurais pu rendre l'image plusclaire. Mais j'ai filmé ainsi intentionnellement. C'est ma vie. Je n'ai jamais vécu dans une maison bien éclairée. J'ai hésité à corriger les défauts de ce film. Je n'ai pas voulu. Toutes les imperfections techniques font partie du film. Les conserver et les avouer, les fait exister pour toujours."
Oxhide a remporté le Prix FIPRESCI au Festival de Berlin 2005.