Inconnu de ce côté-ci de l'Atlantique, Kyle Newman s'est fait connaître en 2004 aux Etats-Unis avec The Hollow, un film d'horreur qui traitait tout comme le Sleepy Hollow de Tim Burton de la légende du cavalier sans tête. Quatre ans plus tard, il faisait son retour sur les écrans avec Fanboys, une comédie destinée avant tout aux geeks et plus particulièrement aux fans de Star Wars.
L'action se déroule en 1998, soit un an avant la sortie en salles de Star Wars - Episode I : La menace fantôme et met en scène cinq amis déterminés à se rendre dans le Skywalker Ranch de George Lucas afin de visionner le film avant tout le monde. Prévue depuis leur enfance, cette escapade farfelue trouve sa raison d'être dans le cancer de Linus qui lui laisse très peu de temps à vivre.
Mettant de côté les conflits passés et l'incongruité de leur voyage, ces "Fanboys" vont connaître bien des péripéties avant d'arriver à destination. Sur leur chemin, ils trouveront quelques Trekkies, des fans de Star Trek qu'ils affronteront à plusieurs reprises, un mac déjanté interprété par l'incontournable Seth Rogen, William Shatner - Capitaine Kirk dans Star Trek - en personne, une infirmière qui ressemble étrangement à la Princesse Leïa ainsi qu'un Chef indien adepte des herbes magiques campé par Danny Trejo (Machete, Spy Kids).
Leur fanitude va être mise à rude épreuve par un spécialiste de Star Wars, le personnel du Skywalker Ranch ainsi qu'un club gay mais ils pourront compter sur Zoe, une "Fangirl" qui ne manque pas de ressources pour arriver à leur fin. Au niveau du casting, Kyle Newman a misé sur la relève américaine et rassemblé à l'écran Sam Huntington (Being Human US), Kristen Bell (Veronica Mars, C'était à Rome, Thérapie de couples), Jay Baruchel (Trop belle, L'apprenti sorcier) et Dan Fogler (Hotel Woodstock, Love happens) pour un résultat plus que sympathique. Le seul réel problème - que j'évoquais au début de cet article - est que Fanboys exige une connaissance minimum de l'univers Star Wars et une certaine empathie pour les jedis, Yoda, Chewbacca et bien évidemment les adorables ewoks. Passé cela, l'exercice proposé par Kyle Newman est plaisant, empli d'un humour décalé mais loin d'être gras et fonctionne surtout grâce au guests stars issus de la mythologie Star Wars ou de celle de Star Trek qui n'hésitent pas une seconde à se tourner en dérision pour rendre les péripéties de cette bande d'amis encore plus délectables. Du fait qu'il ne soit pas sorti en France et qu'il s'adresse à un public ciblé, le spectateur attend légitimement très peu de cette comédie. C'est justement là que le charme opère et que le long-métrage réussit son pari : mettre en scène une bande de geeks tout en flirtant avec un sujet plus grave : les dernières volontés d'un mourant. Si on ne peut pas non plus crier au génie car Fanboys est avant tout une comédie sans prétention, nulle doute qu'elle devrait connaître un certain culte auprès d'une frange bien spécifique du public.