Zulu love letter a déjà participé à plusieurs festivals dont le Biennale de Venise et le festival du film de Toronto en 2004. Mais il a aussi remporté plusieurs prix comme le Grand Prix du festival de Mons 2005 en Belgique, le Prix long-métrage du Jury au festival Cinéma d'Afrique d'Angers en 2005 ou encore Prix de la Meilleure Interprétation Féminine pour Pamela Nomvete au Fespaco 2005 au Burkina Faso.
Jacques Bidou producteur de Zulu love letter avait déjà financé le premier long métrage de Ramadan Suleman, Fools ainsi que le premier long métrage tourné par un Sud-Africain noir.
Ramadan Suleman a choisi de situer Zulu love letter au cours de l'année 1994, période décisive pour l'Afrique du Sud. Nelson Mandela est élu président le 27 avril et met en place une "commission liberté et vérité" pour entendre les victimes des crimes et des exactions commis sous l'Apartheid. Le réalisateur a voulu parler de cette période : "Tout cela a fait partie de notre inspiration pour écrire cette histoire. Parfois, mes enfants me posent des questions à propos de l'apartheid, je ne sais pas quoi leur dire ni par où commencer. On essaie de les protéger et en même temps, on a envie de leur dire ce qu'il s'est passé mais on ne veut pas qu'ils grandissent avec la haine. Alors écrire des livres, faire des films, c'est aussi pour que nos enfants puissent trouver les moyens de nous poser des questions."
Ramadan Suleman s'exprime sur la nature des relations entre les blancs et le noirs aujourd'hui, dix ans après l'abolition de l'Apartheid : "Ça change avec mon fils et ma fille de 17 ans grâce à l'école. Mon fils a des copains blancs qui viennent à la maison, qui dorment chez nous. Le changement est là, avec nos enfants, la génération suivante, mais avec nous, qui avons encore beaucoup de bagages de l'apartheid, c'est encore difficile. L'espoir vient de nos enfants. La volonté politique vient de soit, on ne peut pas forcer les gens à se cotoyer."
Thaneka un des personnages principaux de Zulu love letter est en couple avec un homme d'origine indienne dans le long métrage. Cependant, durant la période de l'Apartheid, les indiens n'habitaient pas dans les mêmes quartiers que les noirs. Cette situation qui n'est pas réaliste a été choisie par Ramadan Suleman qui a voulu montrer qu'en Afrique du Sud, une telle union est aujourd'hui possible.
Ramadan Suleman n'a pas voulu faire un documentaire qui aurait contraint les femmes victimes de l'Apartheid de raconter une nouvelle fois leur histoire. Zulu love letter, dont l'histoire est universelle est un hommage à toutes les femmes.
La tradition de la "lettre d'amour zoulou" est le seul rituel qui permet de trouver des réponses en ce qui concerne l'avenir. L'usage des perles chez les peuples Nguni (dont les Zoulous font partie) a une très longue histoire. Dans Zulu love letter, elles symbolisent la volonté d'une société de trouver la beauté, l'amour et la paix.