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    20 nuits et un jour de pluie
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "20 nuits et un jour de pluie" et de son tournage !

    Les intentions du cinéaste

    "Au retour d'une exposition où furent montrés les story-boards de mes films et une vidéo de mes interviews, mon fils de six ans né en France m'a posé une question simple et pleine de vérité (...) : pourquoi, pour parler à la télévision, son papa s'est-il déguisé en Chinois ? Suis-je français à ses yeux d'enfant, moi qui suis né dans ce qui fut la perle de l'Empire en Asie et qui lui ai appris à s'exprimer en français ? Ou suis-je devenu français à force de vivre au sein de l'Empire ? Conçu à l'image de son père par le mystère de la génétique (et le Saint-Esprit n'est pas loin), un fils se voit-il en lui ou se voit-il en lui-même ? Qu'advient-il du regard de l'autre sur soi ? C'est la question à laquelle je n'ai trouvé de réponse ni dans les mathématiques que je suis venu étudier en France, ni dans la pratique de la peinture, mais dans l'art cinématographique. C'est le seul territoire où existe un fabuleux espace à la fois mental et physique, spirituel et charnel : le hors-champ et le temps filmique (...) 20 nuits et un jour de pluie tente une approche de cette vérité-là, ce que Cocteau appelle " l'entre-deux qui boite avec grâce "."

    De retour, après 20 ans et des poussières...

    20 nuits et un jour de pluie est le deuxième long métrage de Lam Le., 23 ans après Poussière d'empire. Entretemps, celui qui signa le script de Garde à vue de Claude Miller, a écrit pour le grand écran une adaptation de la BD de Jacobs, La Marque jaune, mais ce projet n'a pas abouti. Il a également co-écrit le scénario de Port Djema de Eric Heumann, sorti en 1997.

    La fin d'une trilogie

    Avec 20 nuits et un jour de pluie, Lam Le. clôt une trilogie sur le Vietnam. Il l'avait ouverte en 1981 avec le moyen métrage Rencontre des nuages et du dragon, dans lequel il revenait sur son enfance à travers le portrait d'un photographe vietnamien. Sorti en 1983, Poussière d'empire, son premier long métrage, avec Jean-François Stévenin et Dominique Sanda et qui raconte, selon ses propres termes, "[sa] vie de jeune homme en Occident", en constitue le deuxième volet. Enfin, 20 nuits et un jour de pluie narre "[son] histoire d'homme trop habitué à l'Occident." Le cinéaste précise : "Ce dernier volet est le passage obligatoire pour pouvoir raconter désormais des histoires françaises."

    Vietnam : un petit air de Java

    Lam Le. explique pourquoi il a choisi de situer l'action de son film à Java : "Le Java du film n'est pas une destination touristique, mais un radeau auquel s'accrochent deux amants à la dérive entre l'Occident et l'Asie et vice versa. Java est le berceau culturel de l'Indonésie composée de milliers d'îles et d'ethnies différentes. Entre Java et le Vietnam existent de réels liens historiques, ethnique, culturels et spirituels (...) la même croyance animiste existe dans les deux pays (...) Et puis Java et le Vietnam se reflètent parfaitement dans le miroir de la lutte anti-coloniale : Soekarno et Hô Chi Minh, deux figures emblématiques qui ont mis fin, l'un en 1949 à trois siècles de domination hollandaise et l'autre en 1954 à un siècle de colonisation française. A part Java, nul autre pays ne pourrait être autant le double du Vietnam."

    Le voyage d'Elisabeth D.

    Le scénario de 20 nuits et un jour de pluie a été co-écrit par Elisabeth D. Inandiak, une femme au parcours singulier. Née à Lyon en 1959, elle travaille d'abord comme journaliste au sein d'Actuel, magazine branché paru dans les années 70 et 80. Se consacrant à l'étude des musiques nouvelles, elle est l'une des premières à employer le mot "rap". Egalement écrivain, elle décide au début des années 90 de partir pour l'Indonésie, où elle vit désormais. Parlant couramment la langue indonésienne, elle a traduit "le livre de Centini", équivalent javanais du Mahabharata indien.

    L'oeuvre de Lam Lê vu par Linda Lé

    Dans une lettre à Lam Le., l'écrivain Linda Lê (sans lien de parenté avec le cinéaste) écrit : "Vos films témoignent tous d'une quête, quête de l'autre, interrogation sur soi et recherche d'un sens qui pallierait le manque et l'absence. 20 nuits et un jour de pluie conte l'histoire d'une passion qui commence la nuit de la Saint-Jean et qui s'achève comme une fugue : la pluie en contrepoint des nuits claires, les noces de l'eau et du feu, la passion qui se change en hantise. Qu'est-ce que la perte ? Nous ne sommes rien, c'est ce que nous cherchons qui est tout, disait Hölderlin. Les amants de votre film ont tenté de retrouver, dans cette passion en exil, un pan du manteau déchiré qu'est la mémoire de leur pays. Les romantiques allemands prétendaient que rencontrer son double, c'est rencontrer la mort. Dans votre film aux accents conradiens, la rencontre du double est une invitation à un voyage hors de soi, vers un ailleurs où aimer, c'est jouer avec le feu, ce feu de mots et d'images dans lequel le phénix se consume pour mieux renaître de ses cendres / sens."

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