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Gonnard
240 abonnés
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4,5
Publiée le 17 avril 2012
Alter ego du très bon "Ennemi intime" sorti à peine un an plus tard, "Mon colonel" va beaucoup plus loin dans l'analyse et la remise en cause de la torture. S'appuyant sur une tradition littéraire ancienne et jouant pleinement la carte de la provoc, il contentera ceux que les révélations du général Aussaresses en 2001 avaient troublés. Si l'intrigue s'articule, tout comme celle de "L'ennemi intime", sur les tergiversations du jeunes appelé un peu naïve, elle se veut plus intéressante étant constituée d'une sorte d'enquête. Bien sûr, Cécile de France n'a rien à voir avec Sherlock Holmes, et Laurent Herbiet ne maîtrise pas le suspense à la façon Hitchcock, mais le principe reste plaisant. Surtout, l'atout numéro un de "Mon colonel" reste Olivier Gourmet. La force du film repose sur son jeu, percutant. On sent qu'il est prêt à vous marcher sur la gueule, et du pied droit bien sûr, ça porte chance. Sans sa participation, le film n'aurait pas une telle force.
La France semble prendre exemple sur les Etats-Unis en assumant de plus en plus son passé colonialiste. Il aura fallu attendre pour voir apparaître en France un regard critique et juste sur divers éléments historiques pas franchement assumés. Mon colonel nous ouvre les yeux sur les tortures pratiquées pendant la guerre dAlgérie. Certes, le propos est intéressant et audacieux, et le film tente de remettre les pendules à lheure, mais Mon colonel ne parvient pas à convaincre totalement. Sa narration est dabord trop répétitive : larmée dans les années 90 reçoit une lettre anonyme, Cécile de France commence à la lire, passage au noir et blanc, Robinson Stevenin poursuit la narration et cest reparti pour un tour. Et puis, utiliser la couleur pour le présent et le noir et blanc pour le passé est une idée vieille comme le monde vue et revue au cinéma. Même si la photo reste belle, ny avait-il pas plus subtil et plus original pour mettre en scène ces retours en arrière? De plus, Mon Colonel est un film que lon trouve un peu trop bavard. Si la musique reste en retrait durant tout le film, les dialogues sont trop nombreux, et plombent le film de Laurent Herbiet, qui en devient trop didactique. Le réalisateur met des mots là où des silences auraient permis à Mon colonel de gagner en intensité. Même les scènes de torture restent trop fades : le spectateur nest jamais horrifié devant les actes de barbaries commis sous ses yeux. Reste un lot de consolation : le casting. Le film vaut surtout le détour pour lexcellente prestation dOlivier Gourmet. Dans le rôle du Colonel en question, il le personnage le mieux construit du film, un salaud prêt à tout pour honorer le pays qu'il sert. Et la géniale Cécile de France, qui incarne ici une militaire passionnée par lhistoire quelle découvre. On aurait aimé éprouver cette même passion en regardant Mon Colonel.
Un film important sur la guerre d'Algérie, grave et qui pose les bonnes questions. Un film rare, la production française sur ce thème est quasi inexistante. A retenir aussi la performance d'Olivier Gourmet, le colonel, tout en justesse et qui ne tombe jamais dans les clichés ni les stéréotypes. On peut regrette toutefois le rôle trop mineur à mon gout de Cécile de France, unique lectrice et qui, en fait, aurait pu être la duplication à quelques années d'écart, du lieutenant Rossi.
Il y a de multiples manières daborder au cinéma le film politique. Costa Gavras, auteur du scénario ici en est lun des chantres avec des films comme Z, laveu Loeuvre se veut alors pétrifiante, dénonciatrice dun système totalitaire. Il y a également la méthode plus consensuelle du style « Indigènes », où sur la base dune revendication on construit le film, laccompagnant dun casting reconnu et dune campagne médiatique hors du commun. Dans les deux cas, les films remplissent leur objectif de qualité et rencontrent le public. Pour « Mon Colonel » le défi se révèle plus compliqué. Le sujet traitant de la torture, est moins évident et beaucoup plus casse gueule encore que dans le cas dIndigènes. Dautant plus quelle nest quun argument fort qui vient se faire croiser les positions de deux individualités fondamentalement opposées : un colonel psycho rigide pour qui tous les moyens sont bons pour rétablir « son ordre » et un jeune lieutenant qui débarque par dépit à Saint Arnaud, idéaliste et jusque là étranger aux questions militaires. Lévolution psychologique de ce dernier nest pas sans rappeler le personnage principal de « La mort est mon métier », et qui à travers le regard « dun père », se sent investi dune mission jusque là contre nature pour lui. Admirablement bien écrit, nous suivons le parcours de ces deux hommes que tout oppose mais qui se respecte pour ceux quils sont. Oliver Gourmet comme Robinson Stévenin ont fait preuve dune certaine audace pour accepter ces rôles très controversés. Et lon ne peut que saluer leurs performances tant ils donnent chair et âme à leurs personnages dans leurs contradictions et leurs exactions. L'alternance des prises de vues noir et blanc et couleur ajoute intelligemment un degré dans la progression de lhistoire mais aussi de la réflexion sur le sujet. La torture nétant pas forcément la seule volonté dun homme mais bien dun pouvoir politique sournois largement mis en cause ici.
un bon film qui nous montre et nous fait plonger dans le contexte de la Guerre d'Algérie..Le point plus que positif de ce film c'est qu'il n'y a pas de point de vue de la part du réalisateur..un film neutre et poignant par la même occasion.
Le "Packaging" du film est certes détestable, et les premières minutes laissent augurer un nouvel épisode de "JAG"... Mais en réalité, "Mon Colonel" interpelle sur un sujet sensible et néanmoins peu abordé par le 7ème art: les exactions commises par l'armée Françaises en Algérie. Une réflexion intelligente sur le colonialisme et ses effets dévastateurs. L'interpretation des acteurs est excellente, Olivier Gourmet en tête, et ce film réussit à tenir en haleine. Décidément 2006 aura vu se briser pas mal de tabous vis à vis de nos relations avec le maghreb.
Très bon sujet, trop peu traité au cinéma. Le film est parfaitement interprèté et dépeint une réalité crédible de cette guerre d'Algérie. l'empreinte de Costa Gavras est bien là.
Mal réalisé tel un médiocre téléfilm historique. Sans presque jamais laisser le temps au spectateur de souffler, "Mon colonel" propose une succession de scènes au rythme beaucoup trop soutenu.
La démarche de Mon Colonel est louable: dénoncer les agissements de l'armée, les tortures, le silence des politiques pendant la guerre d'Algérie. Alors que l'on s'attendait à un film coup de poing, dur et engagé, le film de Laurent Herbiet est au final bien trop sage. Les allers et venues dans le temps ne sont pas si judicieux que cela, la partie concernant le présent ne servant pas à grand chose. Cécile De France y lit la lettre envoyée par ce jeune soldat, interprété avec conviction et nuance par Robinson Stévenin et la police mène son enquête. Point barre. La partie qui se situe dans le passé, filmée en noir et blanc, offre parfois de jolis passages de mise en scène (les faces caméras, la caméra à l'épaule) mais dans l'ensemble, la réalisation et le scénario ferment étrangement les yeux sur beaucoup de choses: pourquoi les scènes de tortures ne sont pas suggérées à la hauteur de leur horreur psychologique et physique? Pourquoi on élude volontairement l'explication finale concernant le colonel? L'ensemble, plutôt tiède, manque de souffle et l'académisme du film l'empêche de s'imposer comme un véritable film choc, ce qu'il aurait du être au vu de son sujet.
Costa-Gavras a coécrit le scénario et cela se sent. Engagé, courageux et franc, « Mon colonel » n'hésite pas à poser le doigt là ou ça fait mal, la Guerre d'Algérie restant un sujet toujours sensible en France. Les enjeux sont ainsi réels et intéressants, que ce soit la relation complexe entre Guy Rossi et Raoul Duplan, tous deux fort bien interprétés par Robinson Stévenin et Olivier Gourmet, ou plus généralement le sort du pays, où deux visions différentes du colonialisme s'opposent. De plus, Laurent Herbiet a eu la belle idée d'illustrer en noir en blanc toute la partie algérienne, donnant au film un côté authentique et élégant. Reste que j'en suis sorti un peu frustré, l'impression d'inachevé dominant presque. Cela a beau être du très beau travail (pour un premier long-métrage, c'est plus qu'honorable), ce n'est finalement presque « que » ça, la démarche restant ambitieuse, mais manquant paradoxalement de passion, n'allant pas au bout de son propos anti-militariste face aux horreurs qui ont alors pu être commises. A noter d'ailleurs une fin décevante (bien qu'au fond logique) ne faisant que confirmer cette impression. Reste que tout le monde en prend (quand même) un peu pour son grade, François Mitterrand le premier, et l'atmosphère est bien rendue, tout comme les décors, sans oublier une galerie de seconds rôles parfois inattendue mais convaincante (Bruno Solo, Guillaume Gallienne, Philippe Chevalier!). Inabouti donc, mais néanmoins très fréquentable.
Le film est complexe. Là où on aurait pu sattendre à lopposition entre un colonel monstrueux face à une jeune recrue entièrement pure, le film donne à voire comment des individus évoluent lentement vers le pire. Le lieutenant va ainsi être amenée de façon très « rationnelle » à participer à des actes violant les principes juridiques dont il est le représentant. « Mon colonel » permet ainsi de saisir le point de vue des bourreaux sur la pratique de la torture (un peu comme J. Littel dans les Bienveillantes). De là à justifier linhumain, il ny a quun pas que ne franchit heureusement pas le réalisateur. Le calme et le sérieux dans lequel officient les bourreaux (un peu à limage dEichmann) suffit à condamner ces actes sans en faire trop. Le spectateur prend conscience de la lente dérive dindividus incapables de réaliser linhumanité de leurs actes. Le film dénonce aussi lhypocrisie des acteurs politiques de lépoque (et notamment F. Mitterrand) déléguant ce « sale boulot » aux militaires dont ils ne voulaient pas reconnaître les méthodes mais dont ils savaient tout. Le film nen dénonce pas moins parallèlement les attentats du FLN, même sil ne les place pas pour autant sur le même plan. En fait, le film constitue une violente critique de la guerre en général, et encore plus de son inhumanité, dont il dénonce labsurdité. Au final, « Mon colonel » est un film brillant qui ne restitue que trop bien la logique et la rationalité des bourreaux. Il fournit une trame qui permettrait probablement de rendre compte des tortures de Guantanamo aujourdhui sans pour autant les justifier. On ne peut que regretter que ce film soit sorti dans une indifférence générale, qui traduit bien la sensibilisation du public à cette question, beaucoup plus douloureuse et épineuse que celle de la participation des « Indigènes » à la première guerre mondiale. Mais peut-être est il tout simplement trop tôt pour pouvoir entendre la leçon que nous assène « Mon colonel ».
L’Algérie. Peu en parlent, peu en font des films. Mais ici, c’est le cas et c’est grotesque. D’une austérité renfrognée, ce premier film est incalculable tant il est insipide, déplaisant et inexpressif.
Un premier film puissant au scénario en or signé Costa Gavras et Jean-Claude Grimberg. L'interprétation est magistrale : Olivier Gourmet est formidable, Cécile de France touchante et Robinson Stevenin très convaincant. Tout comme la belle brochette de seconds rôles : Charles Aznavour, Guillaume Gallienne, Bruno Solo, Eric Caravaca, Bruno Lochet ou Wladimir Yordanoff. Deux époques juxtaposées dans un suspens haletant et poignant à 40 ans d'intervalle. Une belle réussite.
Mise à part une réalisation légèrement bancale s'apparentant un peu trop à un téléfilm, "Mon colonel" soulève des questions intéressantes sur les actes de tortures tant controversées de l'armée française durant la guerre d'Algérie. De plus, les acteurs sont franchement impeccable, particulièrement Olivier Gourmet dans le rôle du colonel Duplan. Un film politique réussit.
Ce film est merveilleux ! Alors certes le début est un peu long à se mettre en place mais alors quelle fin et surtout quel casting ! Que demander de plus ? Gourmet, Caravaca, Lochet, Aznavour, De France... quelle brochette d'acteurs fabuleux et franchement rien que pour ça, ce film mérite d'être vu. En plus il retrace avec réalisme et émotions une période terrible et douloureuse de l'histoire de l'Algérie et de la France et c'est très beau. Content d'avoir découvert ce très joli film