Je connaissais le remake de ce film, qui n’en est finalement pas tant un que cela, mais l’original m’avait échappé, et je l’ai visionné, avec, il faut le dire, un grand plaisir.
Déjà grâce au casting. J’ai eu un plaisir immense à découvrir Carol Kane en dehors de son rôle dans la famille Addams ! Mignonne à souhait, elle apparait, hasard ou pas, dans les deux meilleurs moments du film, son début et sa fin ! Elle est merveilleuse dans ces deux moments, mettant son physique fragile et un peu épuisé au service de son personnage. J’aurai adoré que le film conserve son point de départ, et, comme le remake, distille son idée sur toute la longueur. Reste qu’elle est bien accompagnée aussi. Notamment par un Charles Durning, policier typique de cette époque, qui rappellera des séries comme Les Rues de San Francisco ! Très efficace, un peu tranchant, il tient son rôle, comme Tony Beckley, impressionnant. Un méchant comme on les aime, réaliste, ambigü, bref, le genre de personnage excellent.
Le scénario est finalement étonnement simple. L’enquête est simple, presque peu crédible, la scène initiale est simple, la fin est simple. En fait le film repose entièrement sur le travail remarquable de son méchant. Tout tourne autour de lui, et le travail sur sa psychologie, ses troubles, ses envies, ses pulsions est brillant, et forcément cela donne un énorme relief à tout le reste. Il faut aussi le dire franchement, le film propose quand même de grands moments de tension et de suspens, c’est impeccable, et le rythme est percutant.
Visuellement c’est maitrisé. Le film n’est pas très marquant en la matière, mais reste qualitatif, avec des décors convenables, un travail sur l’ambiance qui reste sérieux, en particulier dans la première et dernière partie du métrage, tandis que la réalisation est un peu inégale. Il y a quelques moments où elle n’est pas forcément très claire (dans le bar), mais enfin on ne va quand même pas bouder son plaisir. Ça reste bien emballé, et la bande son n’est pas désagréable non plus.
Honnêtement le film m’a scotché par la qualité de son méchant, par le traitement très original et très singulier du sujet. Refusant le spectaculaire, refusant le manichéisme, on se retrouve avec un produit original, pertinent, porté par son casting de qualité. 4.