Le synopsis de Poltergay qui allie fantôme et homosexualité fait référence à une phrase d'Henri Langlois parue dans un numéro des Cahiers du cinéma datant d'avril 1964. Henri Langlois un pionnier de la conservation et de la restauration de films, il fonde en 1936 avec Georges Franju et Jean Mitry la Cinémathèque française, à la fois salle de cinéma et musée du septième art. A l'époque, il a déclaré dans le mensuel en faisant état des forces et des faiblesses du cinéma français : "... en établissant un état objectif des forces et faiblesses de notre industrie cinématographique nationale (...) force est de constater que le cinéma français manque cruellement de films ayant pour sujet les maisons hantées par des fantômes homosexuels".
Eric Lavaine, le réalisateur, et son co-scénariste Héctor Cabello Reyes se sont rencontrés dans les bureaux de la chaîne Canal+. Pendant que le scénariste Héctor Cabello Reyes intégrait l'équipe de Nulle Part Ailleurs, le réalisateur Eric Lavaine, en place depuis 10 ans sur la chaîne, écrivait de très nombreux sketchs pour "Les Guignols de l'info" et "Les Robins des Bois". Scénariste pour quelques sitcoms de la chaîne cryptée, comme "H", dont il est également le directeur artistique, et "Le 17" (avec les deux robins des bois Maurice Barthélémy et Jean-Paul Rouve), il passe aussi derrière la caméra pour cette série racontant les aventures d'un commissariat de police. Il collabore une nouvelle fois avec Maurice Barthélémy en créant et en écrivant quelques épisodes du programme court "Faut-il".
La musique participe directement à l'ambiance du film. Entre les codes musicaux du film d'épouvante (musiques angoissantes, montée de cordes...) lors des scènes d'installation et l'utilisation de standards du disco des années 70, la musique "structure et donne un sens au récit", dixit Eric Lavaine. Les fantômes étant restés "bloqués en 1979, l'équipe du film a réussi à négocier un standard représentatif de l'époque : "Rasputin" de Boney M. La touche disco qui s'entend tout au long du film est renforcé par la version un peu plus lente de "Born to be alive" (le tube de Patrick Hernandez) chantée par Julie Depardieu. Cette chanson, selon le metteur en scène, "illustre parfaitement la tristesse et le désarroi de Marc au moment où il se retrouve seul, sans sa femme, sans travail et en proie à ses visions".
Les deux acteurs en vogue de la nouvelle génération participent pour la seconde fois au même tournage. La première fois, c'était en 2004 pour Un long dimanche de fiançailles réalisé par le Jean-Pierre Jeunet. Contrairement au film d'Eric Lavaine, les deux acteurs ne partagaient aucune scène en commun. Clovis Cornillac dans l'adaptation du roman de Sébastien Japrisot jouait le soldat bourru, Benoît Notre Dame, alors que Julie Depardieu interprétait le rôle de Véronique Passavant.
Poltergay est une étape de plus dans la collaboration entre le réalisateur Eric Lavaine et les producteurs François Cornuau et Vincent Roget. François Cornuau a déjà travaillé avec Eric Lavaine sur le programme court diffusé sur canal+, "Faut-il". Le trio s'apprête à retravailler ensemble puisque le duo de producteurs est actuellement en charge de la prochaine comédie du réalisateur intitulée Protéger et servir.
Les repérages pour trouver la maison providentielle furent "longs et fastidieux, selon les propres termes d'Eric Lavaine. Devant l'inefficacité de ses recherches, il commençait à envisager un tournage en studio, avant de trouver "LA maison...". La batisse qui a accueilli l'équipe de tournage est située dans le forêt proche de Cergy-Pontoise. Le réalisateur l'a découverte alors qu'il roulait sur l'A1.