Ce film est en soi une curiosité, d’abord par son timing de sortie : livré au public américain en 2007, il n’est jamais sorti en France et ne fait une apparition sur notre marché qu’en 2014 et encore directement dans les bacs DVD… Pourtant, et c’est la deuxième curiosité du film, le casting est plutôt solide, jugez plutôt : Forrest Whitaker, Andy Garcia, Kevin Bacon, Sarah Michelle Gellar, Brendan Fraser, Julie Delpy (même si à l'international ça parle moins), Emile Hirsch , Kelly Hu, John Cho et même John Bernthal (de la série “The walking dead). Bref du très lourd. Pour comprendre cette sortie très à retardement et en catimini il faut regarder du côté de son score au box-office : à peine plus de 25 000 dollars sur ses terres et seulement deux bons résultats à l’extérieur (en Corée du Sud et au Mexique) avec plus de 750 000 dollars, bref un total de recette de plus de 2,5 millions au final ; pour un film français c’est honorable, pour un film américain avec un casting si relevé, c’est indigent. Il faut être honnête, ce film choral où les personnages se croisent au sein d’une histoire un peu trop sentencieuse peine à vraiment passionner. La mécanique qui se fixe sur chaque personnage pour conter leurs péripéties tragiques, introduisant chacun d’entre-eux dans l’histoire d’avant, est un parti-pris qui fonctionne bien, là n’est pas le problème. Ce qui cause un souci, c’est la mollesse de ce qui est raconté et le côté philosophie de comptoir qui s’y attache. On a du mal à s’intéresser à des personnages qui naviguent entre clichés et archétypes et qui sont au final affreusement insipides. Du coup si on se prend à la mécanique de récit, c’est avec détachement et la conclusion assez abrupte et très ouverte ne fournit pas en outre un dernier bon point au film. L’interprétation est professionnelle, mais sans génie non plus et le côté sombre de l’image (bon sang un peu de lumière que diable !) achève de rendre l’ambiance du film un brin dépressive. Bref un long métrage au casting trois étoiles, à la mécanique efficace, mais au service d’une série d’histoires peu passionnantes et assez vaines. Hautement dispensable, comme sa sortie avec 7 ans de retard par rapport aux Américains nous le laissait deviner.