D'origine arménienne, engagé à l'extrême-gauche, Jacques Kebadian est diplômé de la célèbre l'Idhec (à présent Fémis). Il a débuté en tant qu'assistant de Robert Bresson. Joani Hocquenghem ne devait faire que passer au Mexique en 1975 avant de s'y installer, pour "faire le pont entre ici et là-bas".
Le Chiapas, 3 millions d'habitants, dont 1 million d'Indiens, est un état situé à l'extrême sud du Mexique, dans la région montagneuse des anciens Mayas, aux côtés des états du Yucatan, Campèche, et le territoire de Quintana Roo. Villes principales : Tuxtla Gutierrez et San Cristobal de la Casas. C'est l'une des régions les plus pauvres du Mexique : 70 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, 20 % d'Indiens n'ont aucun revenu, les richesses agricoles allant à quelques puissants propriètaires terriens. Les indiens du Chiapas, en quête d'autonomie totale, sont en lutte constante avec les autorités.
La révolution de 1910 intervient face à la politique du général Porfirio Diaz (au pouvoir depuis 1876), dont les mesures d'exploitation des mines, de construction de chemin de fer, d'agriculture à grande échelle ont fortement développé le pays tout en accentuant grandement ses inégalités sociales. La bourgeoisie, en quête d'une autre situation politique, fut la première à se rebeller en 1910, suivie par les paysans surrendettés, luttant pour la réforme des terres (partagées sur le système des haciendas), le suffrage universel, la séparation Eglise/Etat, entre autres. Zapata commenca par défendre les droits des indiens de l'état du Morelos et la redistribution des terres, avant de s'allier avec Francisco I. Madero, opposant de Diaz et candidat à la présidence du pays - qu'il finit par obtenir. Poursuivant la lutte armée (guérilleros), déçu par les positions de Madero sur la réforme foncière, Zapata prit les armes contre lui avec l'Armée de Libération. L'arrivée au pouvoir de Victoriano Huerta, général porfiriste, puis de Venustiano Carranza intensifia le soulévement paysan et la détermination de Zapata, inquiétant le gouvernement. En 1919, sous couvert de sympathie envers lui, le général Guarjardo l'invita à le rencontrer... pour l'accueillir sous les balles.
Au 1er Janvier 1994, 10 000 péones (paysans) du Chiapas, emmenés par le sous-commandant insurgé Marcos (de son vrai nom Rafaël Sabastian Guillen Vicente, ex professeur d'université) marchent sur les principales villes du pays. Ils forment l'Ejercito Zapatista de Liberacion Nacional (EZLN, Armée Zapatiste de Libération Nationale), fondée en 1984 et reprenant les luttes initiées par Emiliano Zapata. Ils prennent six villes, détruisent plusieurs prisons, brûlent les archives judiciaires. L'armée est envoyée et les heurts sont sanglants, signant le début d'une longue guerre d'usure entre le gouvernement et l'EZLN. En décembre 1997, 45 corps d'indiens totziles mutilés sont retrouvés, et le gouvernement Mexicain, accusé par la communauté internationale, réagit en faisant enfermer 113 personnes. Ce n'est qu'en 2000 que le gouvernement, dirigé par Vicente Fox, rétablit le contact avec les zapatistes. Le commandant Marcos organise en 2001 une marche de 3000 km à travers 12 Etats du sud du Mexique, dépose les armes, et, accompagné de ses 24 lieutenants, entre à Mexico. Il y est accueilli par 150 000 personnes. Il demande au président de fermer les 7 camps militaires, de libérer la centaine de zapatistes prisonniers et de faire adopter une loi adoptant plus d'autonomie aux minorités indiennes. Le président ne tiendra qu'en partie ses engagements. En 2005, le sous-commandant Marcos reste très actif, ayant progressivement évolué du zapatisme à l'altermondialisme. Ses billets et ses communiqués sont appréciés des intellectuels internationaux (il a même co-écrit un polar).