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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 27 novembre 2012
“El aura” comme la fameuse aura bien connue des épileptiques, moment de très courte extase avant la crise. Fabian Bielinski cinéaste argentin très prometteur disparu prématurément à 47 ans livre avec ce deuxième film son ultime travail. Ricardo Darin qui avait déjà travaillé avec Bielinski sur son premier film est un taxidermiste solitaire souffrant de violentes crises d’épilepsie. Doté d’une mémoire exceptionnelle il rêve de réaliser le hold-up parfait où tout serait millimétré à la seconde près. Un travail de haute précision comme celui de taxidermiste.Certainement adepte de Jean-Pierre Melville, Bielinski est très économe sur les dialogues préférant filmer le visage impassible de Ricardo Darin et l’inquiétante forêt argentine où celui-ci est parti chasser avec un confrère pour le week-end. C’est dans cette forêt très dense qu’un drame va se nouer précipitant le taxidermiste dans une succession d’évènements qui vont lui permettre de vérifier in situ sa théorie sur l’accomplissement du coup parfait. Très adroitement, Bielinski concocte dans ces montagnes sauvages un mélange savoureux de tous les genres qui sont en général l’apanage des réalisateurs hollywoodiens. L’ambiance si particulière dans laquelle baigne le film notamment dans la mise en place de l’intrigue nous rappelle parfois « Délivrance » et davantage encore les survivals où se mélangent aventure et policier comme « Cliffhanger » (Ronny Harlin, 1993) ou « Randonnée pour un tueur » (Roger Spottiswoode, 1988). Le jeu monolithique de Ricardo Darin colle parfaitement au faux rythme que Bielinski imprime à son film qui nous donne autant à voir de l’action proprement dite que de la psychologie de son personnage principal qui est en réflexion permanente face aux évènements qui s’enchaînent et l’entrainent sur un terrain de plus en plus périlleux. Le climax final relativement sanglant n’aurait en rien été renié par le grand Peckinpah. Ce film st le fruit d’un amoureux du cinéma de genre qui n’aura pas eu le temps de donner sa pleine mesure. Resterons deux métrages qui ne peuvent que nous donner des regrets.
C'est le second film que je vois du duo argentin Fabian Bielinski (réalisateur) / Ricardo Darin (acteur principal). « Les Neuf Reines » m'avait enthousiasmé en 2002 et celui-ci m'a tout autant séduit. Les principales caractéristiques du film sont un héros peu commun - un taxidermiste épileptique qui s'improvise « cerveau » de hold-up -, une histoire originale - le héros remplace, au pied levé et sans période de recouvrement, le cerveau d'un casse planifié ... et un rythme très lent à dessein - pour une fois, on prend du plaisir à savourer le temps pris pour exposer les événements -. « Les Neuf Reines » manipulaient les spectateurs par une intrigue à tiroirs, compliquée à souhait. Dans « El Aura », c'est le héros qui manipule les autres personnages par son comportement et ses répliques dans une histoire on ne peut plus simple mais jouissive. Le film regorge de qualités. Les différents personnages ont la gueule de l'emploi et le scénario n'est pas pré-mâché : on devine le passé des personnages par des images furtives ou de simples sous-entendus. D'ailleurs, le film n'est pas bavard ; chaque dialogue, chaque mot même, est pesé. A noter un effet de transition du plus bel effet dans la réalisation : le décor change - salle d'embarquement, avion, voiture - autour de personnages qui, eux, restent statiques. En conclusion, « El Aura » c'est « Le Cerveau » (1968) de Gérard Oury version argentine, en moins drôle mais en plus subtil.
Esteban est taxidermiste et hypermnésique. Son quotidien, presque au point mort, l'incite à revenir à une vie de crime, mais il va commencer par partir chasser en forêt parce que c'est quand même un peu plus simple. Ce qui est pour lui un moyen de faire une pause va se révéler être le déclencheur d'une succession d'évènements inattendus, du moins pour lui. Car pour le spectateur, la forêt a tout de suite pris des airs mystiques, et lui-même a immédiatement semblé dans son élément : sa mémoire lui permet de sillonner les chemins sans jamais se perdre, et son épilepsie paraît s'accorder avec les ondes émanent de l'atmosphère sylvestre, comme la réminiscence d'une Amazonie contiguë quoique lointaine. On est dans une parfaite association du banal avec quelque chose de quasi-surnaturel.
Les quelques secondes précédant ses crises sont appelées "auras", un état de grâce qui aiguise tous ses sens avant la perte de connaissance. Ces auras sont un handicap, mais plus métaphoriquement une bénédiction, une forme de voix intérieure qui se met soudain à parler trop fort et trace son destin dans l'encre éthérée de leur inéluctabilité. Cette encre, Bielinsky y a puisé pour écrire cette histoire aussi grave que placide où se succèdent des crimes - des anti-auras, des caillots de faiblesse dans les veines del'humanité.
Tout le film consistera à opposer ces deux forces comme un Bien et un Mal qui ne se mesurent pas sur l'échelle de l'âme humaine. Esteban renouera avec le crime sans devenir criminel, tandis que le vrai criminel demeure le protagoniste le plus modéré et le plus humain : tous deux sont liés aux mêmes forces, mais elles s'expriment en eux sans les définir, et ils subissent quant à eux l'issue d'un combat continu qui n'est pas entre leurs mains
Bielinsky prouve après Nueve Reinas qu'il est toujours un manipulateur d'esprits et un créateur d'images bien plus pointilleux qu'il n'en a l'air. Son thriller, ineffable, transmet à la perfection l'idée que le sort de ses personnages ne tient à personne, pas même à son scénariste, et la mort y a un poids discret mais énorme. Violent mais délicat, il invente une sorte de destin qu'il faut dompter.
Un taxidermiste épipleptique qui vient d'être quitté par sa femme accepte finalement l'invitation d'un collègue à une partie de chasse en Patagonie. Après s'être disputé avec ce dernier, il se retrouve seul dans la forêt, et tue par accident un inconnu. Il découvre que cet homme préparait l'attaque d'un fourgon de transport de fonds, et il prend sa place auprès des truands venus exécuter le coup. L'aura, c'est la perception particulière de son environnement qu'un épileptique a dans les instants qui précèdent une nouvelle crise, à la fois "atroce et sublime". Dès le premier plan (un homme qui se réveille d'une crise devant un distributeur de billets), on sait que la brutalité de la survenue de la crise d'épilepsie sera un ressort de l'action. Mais cette aura, c'est un peu le spectateur qui l'a durant tout le film : il a une perception distordue à la fois de l'intrigue et à la fois de ce qui est donné à voir. De l'intrigue, car il découvre avec le héros (présent d'un bout à l'autre) les pièces du puzzle qui dessinent petit à petit le plan du braquage, où chaque événement même mineur conduit à la violence finale. De l'image, car ici on est proche du fantastique : façon de filmer l'anodin comme porteur d'une menace, musique lancinante annonciatrice de la catastrophe à venir, présence d'un chien (ou d'un loup ?) dont l'apparition sur les lieux principaux est proche du surnaturel, pouvoirs étranges du héros, comme sa mémoire photographique phénoménale. Cette impression d'hébétude n'est pas sans rappeler celle qui traversait "Insomnia", le très beau film sous le soleil de minuit d'Alaska d'Al Pacino. Mais ici, certains effets se retournent contre le film : la lenteur de l'action (132 minutes, quand même...), le jeu crispé et douloureux de Ricardo Darin, la photographie bleutée qu'on croirait obtenue par de l'ektachrome périmé... Ce rythme étiré peut amener le spectateur à décrocher, et à ne plus se sentir impliqué quand survient enfin l'action, filmée avec nervosité. Il reste quand même de belles scènes, comme celle où le taxidermiste naturalise un renard à la grimace prémonitoire, ou encore celle de la discussion avec une petite fille qui va lui donner de précieux renseignements avec son langage enfantin. Nouvelle preuve de la vitalité de la production argentine, "El Aura" malgré ses défauts confirme qu'il est possible de développer un autre cinéma sur le continent américain. http://www.critiquesclunysiennes.com/
"El Aura" est une merveille de noirceur et d’une grande violence. Son scénario atypique nous envoute et son héros singulier, sans grand charisme nous hypnotise. Ce polar original et tortueux nous emporte lentement, malgré sa longueur, avec l’envie de savoir ce qui va réellement se dérouler sous nos yeux. L’ambiance est poisseuse, l’histoire maîtrisée, les personnages bien campés. On est très loin des standards américains de films de braquage qui privilégient trop souvent l’action. Ce thriller prend son temps, nous décrit le parcours intérieur de cet homme épileptique dans une ambiance intimiste qui ne plaira pas à tout le monde.
Film de visionnaire, deuxième et dernier de Fabian Bielinsky, génial cinéaste argentin trop tôt disparu. Film qui palpite et qui bat, qui hésite et doute, film de lumière et de rosée, d’humanité bestiale et de sensibilité renversée, film d’aujourd’hui et surtout de demain où l’auteur transfigure un propos universel et grandiose. Au niveau du détail, disons que la mise en scène est d’une rare maîtrise, l’image d’une beauté à couper le souffle, le scénario ruisselant d’intelligence et enfin que Ricardo Darin est - comme toujours – prodigieux de maîtrise et de sensibilité. Il n’y a décidément que le cinéma argentin pour nous offrir des films comme celui-là (voir XXY plus récemment). Précipitez-vous !
Un grand moment de solitude comme on dit... Le genre de films durant lesquels on se rend compte que le réal' n'a aucun -mais alors aucun- talent de mise en scène. Et va-t'i que je te mets pas l'acharismatique Ricardo Darin, "au regard désespérément vide, le pire vient quand il doit faire sembler de réfléchir, jouer le mec intelligent quoi, et là, c'est abyssal". Si vous avez vous de vous faire chier de manière monumentale, en regardant un abruti se traîner dans la forêt en prenant l'air réfléchit, vous avez bien choisit le bon film. Comme quoi, les argentins savent eux aussi fabriquer de puissants barbituriques...
Apres son tres remarqué 9 Reines ,le cineaste Argentin reste dans le genre du thriller bien qu'ici l'etude psychologique du "heros" prenne le pas sur l'histoire de braquage.Le principal defaut que l'on pourrait trouver a ce film vient du rythme extrement lent du recit et du peu de dialogues ,c'est paradoxalement aussi ce qui en fait sa particularité et son interet : une musique envoutante quasi mystique qui enveloppe des images de natures sauvages (ah magnifique patagonie) et des personnages complexes parfaitement interpretés.Le scenario recele bien quelques failles voir coincidences etranges mais l'ensemble demeure agreable a suivre bien que le denouement manque un peu d'originalité.Darin confirme ici tout le potentiel entrevu dans les 9 Reines en incarnant avec brio un homme en quete de son identité.
5 ans après son premier film "9 reines", le réalisateur argentin Fabian Bielinsky nous offre un thriller très particulier et très intéressant. Tourné dans les environs de Bariloche, dans des paysages de forêt très sombre ou, au contraire, quasiment désertiques, "El Aura" a pour personnage central un taxidermiste épileptique et taciturne (l'excellent Ricardo Darin, un des acteurs majeurs du cinéma argentin) qui, par un concours de circonstance, va s'apercevoir qu'en matière de banditisme, la réalité n'est pas aussi maléable que l'imagination : il était persuadé qu'organiser un hold-up était relativement facile; une fois mis au pied du mur à son corps défendant, les événements se chargent de lui prouver le contraire. Vous l'aurez compris, ce thriller est totalement hors-norme. Il dure près de 2 heures 20, mais on ne s'en rend pas compte. Le cinéma argentin a toujours de la ressource !
On aime ou on peut détester ce drame. aucun thriller, aucun polar, très lent, assez subjectif mais il a le mérite de donner de l'intérêt jusqu'au bout. Forçément improbable, une mise en scène à l'emporte pièce, pas mal de défauts mais le charisme de R. Darin fait le reste. 3/5 à voir !!!