Il y a desfois,comme ça,des énormes ratages.Et ce n'est pas faute de budget.C'est faute de talent.Et le manque de talent,on arrive toujours à le dissimuler derrière le budget,justement:campagne de pub efficace(l'affiche est très belle,très tape à-l'oeil aussi et se trouve trois fois dans chaque rue),bande-annonce à chaque séance...bref,on ne peut être qu'attirer,fatalement,d'autant plus que l'histoire est loin d'être ininteressante.Dont acte.Et bien,il est vrai qu'à la sortie,l'exaspération est en nous,et la rage se contient(difficilement).La forte impression d'avoir vu un téléfilm du samedi soir sur France2 est omniprésente.1h20 de mise en scène à l'arrachée,de ridicule,de vide total,de scénario inexistant,de cadrages approximatifs et de détails qui fâchent.Parce que si Dercourt était un vrai musicien(car il est musicien justement),ou du moins s'il était vraiment cinéaste(c'est dur à dire,mais il est aussi cinéaste),il aurait gommé ces énormes gaffes de synchronisation des doigts au piano(ou aussi:le prélude de Bach joué dans une tonalité différente au début par rapport à la fin par le jeune Tristan,personnage interprété avec une fadeur inégalable par son acteur),ce qui,pour un conaisseur du domaine,est un petit plus grave qu'un réalisateur qui ne connaît pas la musique.Il manque aussi à Dercourt une grande dose de sensibilité,d'idées,de conviction.Son film tourne vite en rond,son atmosphère pseudo-perverso-calculo-glacée empruntée à Chabrol ne convainc jamais,et malgré la présence de Catherine Frot,il est bien dur d'adhérer à ce film qui joue sur le succès des films dit 'incompréhensibles' de Lynch(à la différence qu'ils sont,eux,vraiment complexes et qu'ils mettent en scènes des personnages d'une rare profondeur).Comment peut-on encore croire que ce film se 'ressent' et ne se 'comprends pas',alors qu'il n'est qu'un exercice raté et prétentieux sur la haute bourgeoisie?Visiblement,la naïveté touche de plus en plus de monde.Et le nombrilisme cucuteux Dercourt.