Né en Roumanie en 1907, mort à Chicago en 1986, Mircea Eliade était un chercheur et un aventurier qui a embrassé certains préceptes de l'hindouisme sans jamais rejeter l'héritage chrétien dont il était issu. Ses expériences en Inde, où il vécut de nombreuses années durant sa jeunesse, lui laissèrent une marque indélébile. Il fut également séduit pas les théories de Carl Jung.
Francis Ford Coppola évoque ce qui l'a poussé à revenir derrière la caméra, dix ans après sa dernière réalisation, L'Idéaliste en 1997 :
"C'est une amie de lycée, Wendy Doniger, qui la première a attiré mon attention sur L'Homme sans âge (...) Je décidai de lire la nouvelle. À peine l'avais-je commencée que je me dis : “Je pourrais en faire un film. Je ne vais rien dire à personne. Je vais le faire, c'est tout.”
L'histoire m'a touché. Comme le personnage principal, Dominic, j'étais tourmenté et englué dans mon incapacité à terminer un travail important. À 66 ans, j'étais frustré. Je n'avais pas tourné de film depuis huit ans. Mes affaires étaient florissantes mais ma soif de créativité n'était pas satisfaite.
L'Homme sans âge ressemble, d'une certaine manière, à un épisode de La Quatrième dimension. Un vieux professeur rajeunit. Il profite de ce sursis pour poursuivre ses recherches sur les origines du langage. Je voulais retourner à la réalisation de films plus personnels. Ce qui veut dire des petits budgets. L'histoire se passe en Roumanie. En Roumanie ! J'ai toujours aimé explorer la périphérie des choses. Mon déménagement de Los Angeles à San Francisco participait du même désir. En catimini, j'ai donc commencé à négocier les droits de la nouvelle. J'ai commencé à réfléchir. J'ai pris un carnet et j'ai commencé le découpage du film. Soudain, l'espoir renaissait."
Les nombreuses langues archaïques qu'on entend au cours de L'Homme sans âge sont authentiques, certaines d'entre elles tellement anciennes qu'elles ont nécessité des recherches ardues. Pour une séquence, une langue a dû être créée de toutes pièces mais avec une telle rigueur que l'on pourrait s'en servir de base pour un nouvel idiome.
En février 2005, Francis Ford Coppola s'est rendu en Roumanie pour déterminer s'il serait possible de tourner là-bas L'Homme sans âge. Le cinéaste fut enchanté par ce qu'il découvrit. Grâce à la diversité de la topographie et des paysages roumains, à la présence du Danube et à la proximité de la Mer noire, il était possible de tourner aussi en Roumanie des scènes censées se passer en Suisse et en Inde, comme l'exigeait l'histoire. Finalement, une seule séquence fut tournée dans un autre pays, la Bulgarie voisine.Le tournage a débuté en octobre 2005 et a duré 84 jours. L'équipe a tourné dans différents lieux mais pour l'essentiel, les extérieurs ont été filmés à Piatra Neamt et dans la clinique d'Ana Aslan à Bucarest.
Francis Ford Coppola et Walter Murch se retrouvent régulièrement sur des projets communs depuis plus de trente ans. Murch a été plusieurs fois nommé pour des récompenses et a remporté trois Oscar pour des films de Coppola (Le Parrain, Le Parrain II et Apocalypse Now). Ils auraient sûrement été couronnés ensemble à de nombreuses autres reprises si la carrière de Murch n'avait pas décollé, réduisant considérablement sa disponibilité. “Je lui demande toujours s'il peut travailler sur mon nouveau film”, déclare Coppola. “C'est moi qui lui ai suggéré de passer du montage son au montage image et son. C'était à l'époque de Conversation secrète.” Walter Murch, a également travaillé avec Francis Ford Coppola sur Les Gens de la pluie.
Alexandra Maria Lara, révélée par son rôle de secrétaire d'Adolphe Hitler dans La Chute, retrouve dans L'Homme sans âge Bruno Ganz, l'acteur qui justement incarnait le dictateur Nazi dans le film de Oliver Hirschbiegel.