Signée Betty Thomas, par ailleurs réalisatrice du "Docteur Dolittle," de "28 jours en sursis" et de la série "Dream On", la comédie mâtinée de romance "John Tucker must die" s'avère être un rafraîchissant et réjouissant teen-movie.
Rien de très nouveau pourtant à l'horizon: de ce personnage de Playboy du lycée qui a toutes les filles à ses pieds, ce pitch de vengeance (titre allemand: "Rache ist Sexy" - "La Vengeance est Sexy" - qui en plus correspond très bien) orchestré par trois filles qui se sont fait entourlouper, le thème du plan qui foire, le happy end, les figures de pom-pom girls qui rythment les différents matchs de basket, le lycée américain et notamment les salles de laboratoire de chimie qui servent de décor à l'intrigue, tout est bien sûr convenu et sans beaucoup de surprises.
Mais comment expliquer alors cet indéfectible charme avec laquelle nous parvient ce teen-movie bourré de défauts mais cependant si attachant ?
Par le côté gentiment éjaculatoire et bandant d'un casting de bombes sexuelles en herbe qu'on aimerait volontiers tripoter ?
Par les personnages de Heather, Beth et Carrie qui nous apparaissent comme les soeurs jumelles des Rosario Dawson, Vanessa Ferlito, Mary Elizabeth Winstead et autres Rose Mc Gowan d'un Grincheuse tarantinien ?
Par l'énergie sympathique dont est investi cette comédie romantique qui, remarquons-le, ne souffre d'aucune erreur de rythme ?
Par la richesse de dialogues très bien composés par Jeff Lobell (scénariste de la saison 1 et 2 de la série "Spin City" et récemment réalisateur du "Fantôme de mon Ex-Fiancée", qui date de 2008) qui surpassent largement l'indigence de ce à quoi nombre de pseudo comédies romantiques made in U.S.A. nous avaient habitués?
Par l'humour irrésistible de scènes qui flirtent gentiment avec ce qui se trouve en dessous de la ceinture (scène du string que Kate, par chat vidéo, demande à John d'enfiler) tout en ne sombrant jamais dans la vulgarité ?
Par la bande-son tout aussi sympathique que la frimousse émoustillante d'une Sophia Bush, d'une Ashanti ou d'une Arielle Kebbel?
Ou encore par une mise en scène discrète tout en se révélant très soignée (image impecc' du chef op. Anthony B. Richmond qui, avant de se spécialiser dans la comédie romantique sans prétentions - "Allumeuses!", "Charlie, les filles lui disent merci", "Miss Mars" - a également signé l'image de "Sympathy for the Devil" de Jean-Luc Godard, "Meurtre à Hollywood" de Blake Edwards et "The Indian Runner" de Sean Penn)?
Il y a sûrement un peu de tout ça. En tout cas le fait est qu'on ne s'ennuie pas un seul instant et que, malgré ses maladresses, ses schémas éculés et ses idées convenues, le film est vecteur d'une telle vitalité et d'un tel charme qu'il finit par déclencher totalement notre enthousiasme de spectateur!