A priori, ce qu’il faut aujourd’hui pour rafler l’Oscar du Meilleur Film Etranger, c’est, indépendamment de la qualité du film, raconter la rédemption d’un méchant qui, en fait et malgré tout, est un gentil dedans. Ainsi, du fin fond de son bidonville de Johannesburg, le brave Tsosti s’avère être bien plus sympa que la petite ordure sans vergogne qu’on nous présente. Il faut dire qu’après avoir tiré sur une femme à bout portant pour lui piquer sa voiture, à l’arrière de laquelle il découvre son nourrisson, il décide de garder l’enfant et de l’élever. Le spectateur, souvent atterré par un discours manichéen, va alors se rendre compte combien ce petit loubard, assassin sans pitié, possède un cœur gros comme ça. Filmé avec une esthétique qui rappelle les pires moments des années 80 (de Beineix à Besson, pour faire vite), « Mon Nom est Tsotsi » ne parvient qu’à de trop rares moments à trouver le ton juste et à se faire autre qu’une bluette larmoyante faussement branchée.