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Caine78
6 738 abonnés
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3,0
Publiée le 15 novembre 2013
Si chez Claude Chabrol la maîtrise formelle est indéniable, difficile en revanche de ne pas avoir de réserves sur le fond. D'ailleurs c'est simple : cette impression m'a complètement pourri la première partie du film, cet aspect très « ah mon Dieu, que je suis malheureuse chez ces méchants bourgeois, quel ennui de n'avoir rien à faire de la journée dans mon immense appartement parisien, même si 98% de la population aimerait être à ma place » m'ayant franchement gavé. Seule compensation alors : le fait que ces états d'âmes inintéressants soient racontés en flashbacks à travers un montage aussi brillant qu'habile, nous permettant ainsi de ne pas trop nous ennuyer. C'est aussi grâce aux événements se déroulant au présent, intrigants notamment grâce à la composition étrange et assez fascinante de Stéphane Audran dans un personnage typiquement « Chabrolien », dont la complexité n'est à aucun moment démenti. Heureusement, après cette petite heure de chichis assez gonflants, le réalisateur du « Boucher » se décide enfin à nuancer son propos, l'aspect profondément égoïste de Betty apparaissant enfin tandis que la classe bourgeoise a beau ne pas être épargnée, elle apparaît toutefois plus nuancée, presque épargnée tant le comportement de l'héroïne est parfois condamnable. De plus, si tout ce qui concerne le passé de cette dernière est résolument inégale, sa relation avec Laure est captivante de bout en bout. Enfin, si l'on arrive à trouver un minimum d'intérêt à Betty, c'est aussi grâce à la performance époustouflante de Marie Trintignant, savant mélange d'émotion brute et de pathétique, le tout porté par une présence assez incroyable, nous faisant plus que jamais regretter sa tragique disparition. Elle est l'une des plus belles réussites de ce film très inégal, mais avec suffisamment de qualités à tous les niveaux pour qu'on se laisse tenter une fois.
Un beau film de Claude Chabrol tiré d’un roman éponyme de Georges Simenon qui bénéficie, comme toujours chez le cinéaste, d’une réalisation discrète et précise misant beaucoup sur une direction d’acteurs parfaite (où surnagent essentiellement Marie Trintignant et Stéphane Audran) mais qui, pour une fois, se base une structure narrative complexe jonglant constamment avec les flashbacks. Betty n’est peut-être pas le film le plus marquant du cinéaste mais reste malgré tout un beau film plein de tendresse.
Un magnifique portrait de femme désorientée,autant que manipulatrice.Claude Chabrol avait flashé sur cette histoire du grand Georges Simenon,et eu le nez creux en embauchant la faussement ingénue Marie Trintignant pour le rôle principal.On la retrouve alcoolique et dépressive au début du film.Petit à petit,le puzzle de son passé se met en place.Betty,modeste fille de la campagne,emprisonnée dans un mariage bourgeois étouffant,radiée de sa nouvelle famille pour débauche apparente.Si Chabrol s'est toujours fait un devoir de balançer sur la bourgeoisie,il l'a rarement fait avec autant d'insistance et de sadisme qu'ici.Au fur et à mesure,le personnage de Betty apparaît sous un jour ambigu:n'aurait-elle pas provoqué tous les malheurs qui lui arrivent?Et où veut-elle en venir avec cette riche veuve qui lui tient compagnie et qui lui ressemble étrangement(Stéphane Audran,impeccable)?Chabrol s'amuse à disséminer le trouble,alors que Marie Trintignant est magistrale tout du long,innocente et perverse,vulnérable et prédatrice.L'oeuvre entière pointe du doigt l'hypocrisie sociale et relationnelle,et l'impossibilité de percer à jour les secrets et motivations de certaines personnes...Très belle chanson originale de Michel Jonasz("je voulais te dire que je t'attends").
Pfff la barbe ! Le genre de film que soit on adore, soit on déteste et moi j'ai trouvé ça nul de chez nul ! Marie Trintignant n'aide pas il faut dire. Je n'ai pas aimé son jeu, son rôle et franchement c'est étrange et tordu et je n'ai pas accroché. Je suis déçu car en général j'aime bien Chabrol mais là trop c'est trop
betty est un bon film de Claude Chabrol. La mise en scène du réalisateur est irréprochable, le scénario est travaillé et le film est intéressant, les acteurs comme Marie Trintignant, Stéphane Audran ou encore Jean-Francois Garreaud sont corrects mais pas exceptionnels etc… Bref, ça vaut trois étoiles
Film avec des personnages très intéressants, le principal celui de Betty joué par Marie Trintignant est tourmenté et paumé (elle est par moments bouleversante). La construction du film en flash-backs est bien faite ceux-ci sont parfaitement amalgamés au reste de l'histoire. Dommage que la mise en scène ne soit pas à la hauteur (Chabrol a fait mieux).
Cette adaptation d'un roman de Georges Simenon est une véritable mine d'or pour Claude Chabrol pour critiquer le conformiste bourgeois, son très célèbre thème de prédilection, pour lequel le personnage principal est beaucoup trop complexe et vrai pour ne pas s'y sentir étouffer. Même si ça s'intensifie un peu sur la fin, l'ensemble n'est pas suffisamment passionnant pour ne pas paraître longuet à cause de son aspect lancinant malgré la structure narrative éclatée qu'à mis le cinéaste pour essayer de dynamiser le tout. Reste qu'au moins «Betty» à le mérite de donner un très beau rôle à Marie Trintignant qui le joue de façon totalement convaincante et que pour cela le film mérite d'être vu même s'il est loin de faire partie des meilleures oeuvres de son réalisateur.
Très bonne interprétation de la regrettée Marie Trintignant sublimée par la caméra de Chabrol. C'est le principal atout de ce film au scénario intelligent et montage judicieux mais qui peine à nous susciter de grandes émotions.
Le film démarre sur un choc. On voit Marie Trintignant incroyable en alcoolique qui va au bout d’une beuverie ayant pour but de se détruire et d’oublier. En fait on se rend compte que la soif de Betty semble combler un vide, un manque dans son existence qu’on a choisit pour elle. Bien sûr Marie Trintignant porte et supporte ce film avec Stéphane Audran dans une relation curieuse d’amitié empoisonnée. Ça n’est pas mon Chabrol préféré, même si une nouvelle fois il s’amuse à brocarder une bourgeoisie prompte à juger les autres mais posant un mouchoir sur ces travers mais il vaut le coup pour son formidable duo d’actrice.
Inspiré d'un roman de Simenon auquel il reste assez fidèle, le film raconte la déchéance et la rédemption d'une jeune femme. Les œuvres de Simenon valent surtout par l'atmosphère qu'elles créent, et Chabrol parvient ici à la restituer par petites touches, alternant les scènes du présent et du passé. La peinture acerbe de la haute bourgeoisie crée le malaise parce qu'elle sonne juste. Contrainte par ce milieu qui assigne des rôles et refuse à ses membres, surtout rapportés, d'exister en dehors d'eux, Betty bascule dans la déchéance, d'amants en amants, d'ivresse en ivresse. Betty et Laure, son alter ego, n'arrivent pas à se construire une vie ayant un sens, et le talent de Chabrol est de nous faire partager leurs sentiments. Les deux actrices campent leurs personnages de manière très convaincante. On peut regretter l'inutile redondance de certaines scènes, les explications psychanalytiques un peu simplistes, et trouver les séquences de l'enfance de Betty médiocres, mais ceci pèse peu au regard d'une réussite incontestable. Film à déconseiller aux amateurs de whisky car il en est ingurgité une telle quantité dans le film que c'est à vous en dégoûter.
Voilà un film à peine regardable, tant il fleure ses années 1950 (voire même 40) alors que l'histoire se situe quarante ans plus tard. Chabrol n'a jamais su marcher avec son temps : il est resté bloqué dans un temps. Il aligne les clichés : sur la bourgeoisie, les femmes, les hommes, etc. Aucun des personnages ne présente le moindre intérêt sur le plan humain. C'est petit, mesquin, ridicule, vain et sans intérêt. Bref, c'est français.
Un début fascinant avec le toujours inquiétant Pierre Vernier, hélas le soufflé retombe très vite avec des flashbacks enfilés dont la compréhension n'est pas immédiatement évidente. Alors le film parle de quoi ? De l'hypocrisie de la bourgeoisie, des ravages de l'alcoolisme, de la place de la femme, de la schizophrénie, finalement on ne sait pas trop, chacun y piochant ce qui pense l'interpeller, d'autant que la conclusion nous arrive comme un cheveu sur la soupe. Pour ma part je ne retiendrais de ce film que la présence magique, envoutante et sensuelle de Marie Trintignant qui crève l'écran de son charme et de son talent.
On suit ici l’histoire d’une femme infidèle, Betty, que son mari a éloigné de son foyer. C’est l’occasion pour elle de faire la connaissance de plusieurs personnes, notamment Laure qui la prend sous son aile et l’aide à “remonter la pente”. Chaque femme raconte à l’autre son histoire, se confie. C’est un peu long et sans réelle intrigue, rien de particulier ne tient en haleine le spectateur. Point intéressant qui rythme un peu le récit : les retours en arrière, dans les souvenirs proches ou plus lointains de Betty, pour essayer de la comprendre, d’expliquer ses actes. A vrai dire, on ne développe pas du tout d’empathie pour cette femme (au contraire), éternelle insatisfaite, alcoolique et instable.