Pas grand chose de neuf sous le soleil des films de gangsters ,entre les braquages,les boites de nuits ,les putes ,l'alcool ,les trahisons et les reglements de comptes ce sont tous les clichés du milieu qui nous sont servis ici mais le realisateur s'attarde a depeindre la psychologie et les sentiments de tous ces types qui sont avant tout des hommes.Un film de mecs ou les seules femmes sont la soit pour les divertir soit pour les soutenir (la jolie Claire Keim un peu paumé dans ses sentiments) En dehors de ces portraits assez justes ,il faut egalement noté la bonne interpretation global d'acteurs pour la + part inconnus mais avec des gueules expressives en rapport avec le sujet sauf peut etre Gerald Laroche en caid mais il compense par une energie de chaque instant.Les scenes d'actions sont rares mais efficaces ,le tout appuyé par des dialogues percutants se qui donne a l'ensemble un coté realiste qui rappelle le 36 quai des orfevres + recent ,dommage que la fin soit raté car fade.
Alors j'y suis allé, je me le suis coltiné, et à France Soir ils m'ont enlevé mon avis. Alors vous voyez. C'est un film mal foutu, mais qui aurait pu être bien. Les intentions sont bonnes, mais il manque un scénariste.
Voici un film qui a "de la gueule", pardonnez-moi l'expression. Daté de plus d'une décennie déjà (1997), ce polar à la Française intitulé "J'irai au paradis car l'enfer est ici" bénéficie en tout premier lieu de la mise en scène inventive et survoltée d'un Xavier Durringer alors très prometteur. Film de truands au scénario pas franchement original (règlements de comptes à tout va entre les membres de différentes familles et bandes organisées) mettant en relief une dualité bien-mal déjà-vu (le fils d'un Parrain veut lâcher les affaires pour vivre honnêtement avec la femme qu'il aime), ce long-métrage réussit pourtant l'exploit de nous tenir en haleine, mieux de remuer des excitations que l'on croyait inhérentes au genre depuis quelques années par l'intermédiaire comme je le disais d'une excellente réalisation. Les plans sont variés, le rythme connaît des montées et baisses de régime superbement maîtrisées (on a d'ailleurs droit pour ces dernières à quelques brefs états de grâce), le montage dynamisant certaines situations semblants presque improvisées rappelle le Scorsese des débuts, le travail sur la lumière évoque la rencontre avec une sorte de néo-réalisme "gangsterien"... Quant aux choix musicaux, ils créent constamment un décalage obsédant entre l'image et le son. Avec la classe des plus grands, Durringer se paye une paire de séquences qui resteront dans ma mémoire, de par leur violence sèche et imprévisible, de par la coupure nette et précise avec les autres scènes assez osée laissant de temps à autres sous le choc. L'interprétation, sans être exceptionnelle, s'avère relativement bonne, la fin assez soignée pour ne pas tomber dans le mélo et l'impression générale qui domine à la fin est excellente. Elle l'est d'autant plus qu'elle provient d'un étonnement, d'une quasi-surprise de voir raviver la flamme d'un genre que l'on croyait usé par un talent hexagonal sorti de nulle part. Une bonne grosse claque visuelle comme on aimerait en prendre plus souvent.
Xavier Durringer est un metteur en scène de cinéma rare (4 films en 20 ans), œuvrant plus naturellement dans le monde du théâtre où il dirige sa propre compagnie (La Lézarde). De son amitié avec Jean Miez ancien taulard est né "J'irai au paradis car l'enfer est ici" dont la dimension christique du titre rappelle le parcours de Saint François d'Assise que Xavier Durringer cite comme inspiration pour expliquer la rédemption finale de son héros, François (Arnaud Giovaninetti) , qui souffre le martyr pour s'écarter de l'ombre tutélaire envahissante de son père, Bertrand Cardone dit "l'arroseur" ou "le jardinier", gangster devenu au prix du sang un parrain craint et respecté (Daniel Duval) depuis reconverti dans les affaires légales. Durringer qui n'est pas un spécialiste du genre réalise une œuvre au confluent de celles des grands réalisateurs classiques français comme Jacques Becker ou Jean-Pierre Melville (l'introduction sans paroles) et de celles des cinéastes enfiévrés d'Hollywood que sont Martin Scorsese, Abel Ferrara ou Quentin Tarantino. C'est sans aucun doute pour accréditer cette synthèse rêvée que sa bande de gangsters est composée d'un alliage savant et baroque entre figures du milieu traditionnelles comme Jacqueline la tenancière (Brigitte Catillon), Beaulieu son protecteur (Bernard Cupillard) ou Manuel le comptable (Jean-Pierre Léonardini) aux répliques et aux attitudes directement issues d'Audiard ou de "Touchez pas au grisbi" (Jacques Becker , 1954) et de jeunes pousses issues des banlieues au self control très aléatoire comme Marco le bouffe (Marc Chapiteau) ou Pascal (Edouard Montoute). Le règlement de compte entre gangs qui charpente tout le film permet aux auteurs de mettre en relief la différence de comportement de ces deux générations face à la violence. Celle-ci est parfaitement illustrée dans la scène où Rufin (Gérald Laroche sublime) montre par le geste comment lors du déclenchement d'une fusillade l'effet de surprise assure la survie des uns et la mort des autres. Cette scène par la présence d'un homme plâtré après s'être tiré une balle dans le pied rend un double hommage au "Parrain" avec le baptême du feu de Michael Corleone lors de l'exécution de rivaux dans un restaurant (dont Sterling Hayden) et aux "Affranchis" de Scorsese (1990) où un Tommy De Vito (Joe Pesci) hystérique tire une balle dans le pied d'un malheureux serveur ayant mal interprété une de ses demandes. Au milieu de cette peinture de mœurs très référentielle, François semble écartelé, trop romantique pour jouir sans entrave des courts moments de répit que lui procure la lutte pour la survie et pas assez calculateur pour délimiter prudemment son champ d'action. Le film par moment hypnotique nous livre sans fard (magnifique photographie de Mathieu Vadepied) la quête vaine de ces grands enfants qui continuent armes à la main à se battre comme autrefois dans la cour d'école, ayant jusqu'au bout la mort qui rôde imprimée dans leur cortex cérébral. Au-dessus du casting très cohérent réuni par Durringer plane l'immense Daniel Duval, homme brisé, père désincarné qui devra aller jusqu'au reniement et aux portes du parricide pour permettre à son fils de trouver enfin son identité. Claire Keim image de l'amour un peu caricaturale fera passer le jeune François de la nuit à la lumière dans un final sans doute un peu trop moralisateur qui rapproche clairement Durringer de ses confrères italo-américains d'Hollywood qui tels Coppola ou Ferrara ne peuvent s'empêcher de mêler étroitement milieu et piété. Un film coup de poing à l'esthétique très proche du polar français des années 70 dont on comprend mal qu'il n'ait pas apporté à Xavier Durringer davantage de notoriété. On saluera encore une fois la performance d'Arnaud Govaninetti beau comme un prince regardant la mort dans les yeux parti pour une immense carrière qui ne s'est pas totalement confirmée et qui vient de disparaitre le 21 janvier 2018 à seulement 50 ans.
Polar important, car il marque de façon précise le moment de la renaissance du film policier français - du film de voyous j'entends - après plus de quinze ans de désert, voire d'errance, et ce depuis La Balance de Bob Swaim, ainsi que les petits polars de Jean-Claude Missaien, au début des années 80. Depuis, le néant total, du en partie aux séries télé, plus discutables les unes que les autres, mais qui avaient néanmoins siphonné totalement le public des salles obscures, les détournant ainsi des velléités de production en ce domaine qui étaient par conséquent restées dans les tiroirs. Et juste après ce petit chef d'œuvre, il est vrai connu que des polarophiles convaincus, arrivera Olivier Marchal et sa marque de fabrique n'ayant rien à envier à Jean-Pierre Melville et donnant enfin le coup de fouet tant attendu au film policier hexagonal. Donc, pour revenir à ce film, oui, il est destiné aux amoureux fous du film de genre, et encore, il peut en dérouter certains, car l'intrigue est une sorte de huis clos,spoiler: pouvant par instant évoquer Réservoir Dogs: Hold-up dont il est question et auquel on n'assistera jamais, longues tirades entre truand assis autour d'une table, etc...Moi, ça me rappelle quelque chose, pas vous? Seule la fin m'a un peu décontenancé, mais pourquoi pas? Mais le film est convainquant au possible et dans le même genre, Xavier Durringer, le réalisateur, a donné trois ans plus tard: Les Vilains: même ambiance et toujours ce gros coup dont personne ne verra l'exécution. Mais à voir aussi.
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3,5
Publiée le 26 juillet 2010
Coècrit par un ex-taulard emprisonnè pendant dix-huit ans, ce polar ultra-rèaliste de Xavier Durringer plonge dans l'enfer de la pègre! Tournè à la façon d'un documentaire, cette histoire de guerre des gangs, avec des personnages de chair et de sang, accumule les règlements de comptes en une escalade de violence ou seul le visage de la sublimissime (et très dènudèe) Claire Keim illumine ce monde crèpusculaire! Film sur la rèdemption, ce polar d'exception rèvèle des talents remarquables: celui d'Arnaud Giovaninetti et surtout celui de Gèrald Laroche, èblouissant en tueur fièvreux! Un polar à la fois rèaliste et très efficace qui aurait mèritè un large succès en salles...
L'un des meilleurs Polar français. Empruntant à Melville pour la narration Xavier Durringer y ajoute un réalisme cru et froid. Son film est dur parfois insoutenable mais retranscris à merveille le monde de la pegre.On notera la mise en scène d'une implacable froideur le jeu extraordinaire d'une bande de comédiens au sommet.Démarrant comme Melville le film se termine par une parabole somptueuse signé d'un Abel Ferrara de la grande époque.Extraordinaire
Bon polar confirmant les qualités naturalistes du réalisateur cependant le film ne sortant guère de son univers strict le tout vire svt au pur exercice de style; un peu évident.
Un très bon petit film noir à la française. Certes, on est loin ici des chef-d'oeuvre du genre, du "Rififi chez les hommes", des meilleurs Melville, ou plus récemment des films de Jacques Audiard, mais Durringer s'emploie plus que jamais à donner de la chair à ses personnages. Il s'y emploie tant qu'il finit, hélas, à en oublier le scénario. Celui-ci pêche par trop d'incohérences, de raccourcis faciles qui permettent à son auteur de placer des scènes arrangées... Dommage, l'interprétation de Gérard Laroche notamment, ou la réappararition à l'écran du trop rare Daniel Duval (le maquereau de la Dérobade), donne du corps à l'ensemble. La scène finale est très belle, mais ce n'est pas suffisant.
On connaissait Durringer au théâtre, mais il y a aussi Durringer derrière la caméra. Pour qui connait ces textes, il sera impossible de ne pas reconnaitre cette virulence cru et amer qui caractérise sa plume. La descente aux enfers est imminente, avec ce générique déjà étouffant et cette première scène choquante, abrupte. Les dès sont lançés et le réalisateur/scénariste a annoncé la couleur: noir. Ensuite, le film se compose de deux parties. Il y a la chute. De scènes de viols en scènes de meurtre, la plongée dans le monde de la nuit des zonards et violente et étouffante. Durringer se sert d'une unique source de lumière: le néon. Lumière pâle, ombre allongées, tout est minutieusement mise en scène pour rendre le spectateur claustrophobe et anxieux. Effet garantie, le sans-gêne de cette bande aux moeurs très douteux dérange voire horrifie e peut en répugner certains. Mais il serait dommage de s'arrêter là où tout commence. La prise de conscience se fai languir mais pointe le bout de son nez. François et Rufin se détachentet prenent l'air... pour inlassablement se faire reprendre par se désir de vengeance. Mais le coeur renaît et malgrès les chutes, l'espoir, en la personne de Claire prend de plus en plus d'importance. L'amitié nait aussi avec vigueur entre ces deux personnages voire même une pointe d'amour mais très suggérée. Pour finalement arriver à la renaissance, la purification (image de la douche à la fin relativement explicite). Pas intacts même plutôt amochés. La mise en scène de Durringer est méthodique et rempli de cohésion. Malgrès les deux parties apparentes, le film est une unité de noirceur et le réalisateur met tout en oeuvre pour créer un univers incroyablement prenant. Rarement un polar avait été aussi bien mis en scène. Le scénario presque muet et plein de non-dits est délicat et entraînant avec une écriture crue mais étrangement poétique. Enfin que serait le film sans acteurs. Si Gérald Laroche (Trois huit...) est le plus nuancé et sublime.
Quand les auteurs français se mettent au polar, ils peuvent cartonner : c'est le cas de ce film rare au ton très personnel. Une brochette d'acteurs remarquables de vérité. C'est cru, violent, et ça sonne vrai. Chapeau !