Un film à la critique très mauvaise, et, même si ce n’est pas affreux, je dois reconnaître que Jugnot, après son excellent Une époque formidable, déçoit. Il livre un produit peu enthousiasmant, brouillon, et peu ambitieux.
Entouré d’un casting séduisant, malheureusement les numéros d’acteurs ne suffisent pas à rendre l’ensemble très attrayant. Les acteurs s’en donnent à cœur joie, certains tirent leur épingle du jeu à l’image d’une Valérie Lemercier déchainée, d’autres sont plus transparents, mais dans l’ensemble la galerie de personnages assez excentriques qu’ils composent, quoiqu’à la limite de l’hystérie, reste l’atout principal du métrage. Ça apporte un peu de couleurs, ça nourrit quelques gags pas mal vus, et il y a d’assez bonnes répliques.
Malheureusement force est de constater que le scénario ne tient pas. On ne ressent que rarement la situation géopolitique qui forme le cadre du film. La narration est décousue, le rythme très inégal, et le manque d’enjeux véritables, le quasi huis-clos qui s’impose par moment rend l’ensemble peu attrayant, ou tout du moins, pas assez emballant pour vraiment se passionner pour cette histoire. Assez long à se mettre en place de surcroit, le final n’est pas non plus ce que j’ai vu de plus concluant.
Jugnot ne se force pas non plus sur la forme. Peut-être avait-il trop d’ambition ou ne connaissait-il pas bien le milieu qu’il filmait ici à l’inverse de ses précédents films, mais l’essentiel du métrage se passe dans des intérieurs assez vilains, la photographie n’a rien d’enthousiasmant, et la mise en scène est assez pâlichonne, alors que Jugnot en général se montre plutôt vif dans ses réalisations. Pour ainsi dire le film n’est pas vraiment décevant sur la forme, mais n’a rien de significatif, tout comme la bande son, assez fade.
Casque bleu est un des films les moins bien noté de Jugnot en tant que réalisateur, et je rejoins assez les critiques. Ce n’est pas ignoble car les acteurs se démènent, et on sent une approche originale à la base, mais le résultat est bien trop brouillon et dégingandé pour séduire. Dommage. 1.5