Ce film est présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes 2024.
Les deux acteurs principaux, Itsaso Arana et Vito Sanz ont co-écrit le scénario de Septembre sans attendre avec Jonas Trueba.
Le duo de comédiens apparaît déjà ensemble dans les deux précédents longs-métrages du réalisateur, Eva en août (qu’Itsaso Arana avait déjà co-scénarisé) et Venez voir. Par ailleurs, c’est la quatrième collaboration du réalisateur avec l’actrice espagnole.
Au moment du tournage de Septembre sans attendre, Itsaso Arana venait de réaliser son premier film, Les Filles vont bien, en 2023. Son expérience a donc nourri son personnage de Ale, qui, dans une belle mise en abyme, monte le film que le spectateur est en train de regarder.
Tous les décors et les accessoires du film appartiennent au réalisateur ou au chef décorateur, comme Jonas Trueba le confie dans une interview pour Trois Couleurs en mai 2024 : "Cette idée vient probablement d’un artiste qui compte beaucoup pour moi, pour nous : le peintre Ramón Gaya. Il disait que pour faire de l'art, nul besoin de posséder un atelier ou un décor, et peignait chez lui les objets de son quotidien, souvent sous la forme d'hommages, à la peinture elle-même, à un artiste, à un écrivain… Il y a quelque chose de cet esprit-là, sans doute, qui nourrit notre cinéma."
Pour Jonas Trueba, le but de son film n’est pas tant de comprendre pourquoi le couple se sépare, mais plutôt les enjeux de cette fête de séparation. En cela, il affirme s’être inspiré du film Cette sacrée vérité de Leo McCarey : "Dès la première séquence, le couple interprété par Cary Grant et Irene Dune annonce : ‘nous allons nous séparer’. Chacun soupçonne l’autre de l’avoir trompé mais en réalité, cela n’a pas d’importance. L’enjeu, c’est la nécessité de se défier l’un l’autre avec cette idée de séparation, car ils savent sûrement que c’est la seule manière de se pardonner et d’éprouver à nouveau leur amour."
En outre, sur l’aspect répétitif de l’annonce de la séparation, le cinéaste a également puisé dans le long-métrage Un jour sans fin de Harold Ramis, ainsi que dans les comédies romantiques de remariage.
Le rôle du père, d’où arrive l’idée initiale, est interprété par le propre père de Jonas Trueba, Fernando Trueba. C’est un réalisateur espagnol très célèbre, qui a notamment signé Chico & Rita (2010) ou They Shot the piano player (2022).
Le titre original du film est Volveréis qui signifie "Vous reviendrez". Selon le réalisateur, cela évoque le concept du remariage, et non de la séparation définitive.
Septembre sans attendre oscille volontairement entre la comédie et le drame — notamment sur la crise de la quarantaine — sur le modèle de L’amour est une grande aventure de Blake Edwards. Un film qu’évoque d’ailleurs les personnages. À ce sujet, Jonas Trueba explique : " C’est comique, mais déprimé. Le film confronte deux personnes déprimées, qui tentent de ne pas en avoir l’air. Cela a son charme…"
Contrairement à ses précédents longs-métrages, le réalisateur ne voulait pas écrire de fin ouverte sur ce film, où l’on connaît même l’issue dès le début. Exceptionnellement dans sa filmographie, il a souhaité brosser des personnages qui connaissent leur but et savent comment l’atteindre.
Lorsque le couple formé par Alex et Ale regardent des vidéos d’eux plus jeunes, il s’agit en réalité de véritables images de Vito Sanz datant d’il y a plusieurs années, pour montrer que son ex-femme l’a beaucoup filmé.