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Degrace
31 abonnés
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1,0
Publiée le 27 avril 2008
Carles passe à côté des objectifs intéressants qu'on pouvait poursuivre en réalisant un tel documentaire. Toute vision globale des choses est tronquée, et on tombe parfois dans le foutage de gueule. On voit ainsi une galerie de comiques babosses nous dire qu'ils vivent très bien sans boulot, à l'aide des aides sociales que les autres leur versent. C'est bien dommage, parce qu'il est agréable de voir des gens refuser l'omnipotence de la valeur travail, et qu'au fond, malgré les apparences, toute idée est intéressante.
Bien que brouillon mais posé, ce documentaire irrévérencieux rafraîchit, loin des productions habituelles. Un bol d'air frais et d'ironie qui donne à penser, à réfléchir autrement, qui bouscule nos automatismes et dénonce les idées perverses qu'on fait passer pour évidentes ou justes. On nous sert du déjà connu (le squat d'apparts, qq fameux extraits de l'An 01) mais le tout s'imbrique avec suffisamment de cohérence pour remuer le spectateur un minimum sensible à l'absurdité qu'exerce la domination de l'ordre capitaliste. Une agent attributrice du RMI, Nicolas Sarkozy (!!!), Michel Rocard, le MEDEF, des patrons butés (qui sentent agressés) etc., tous enfermés dans leur bulle -la logique du tout-économique, du travail comme valeur (pour mieux as-servir)- y sont clairement ridiculisés. En contraste avec l'idéologie "travail-capitalisme-argent", des alter-ruraux tentent, avec une certaine fierté ,de progresser dans la voie du "activité-autogestion-autonomie". Leur apparence quelque peu marginale (boucles d'oreilles, anti-mode...) est plutôt cohérente et attachante. Dans cette vie alternative, on met de côté le luxe matériel, desséchant, pour s'en tenir au fondamental: on s'offre ici le "luxe" de "rompre" délibérément avec la sphère capitaliste, celle du marché concurrentiel, du travail aliénant, du cycle pollueur de la consommation-destruction. Adieu factures EDF/Vivendi, bonjour solaire-éoliennes et WC bio-maîtrisés à la sciure... Les partisans d'un travail salarié soi-disant "épanouissant" ou "utile" se heurtent aux réfractaires: un branleur s'exprime, foncièrement allergique au système, un patron d'usine finit par reconnaître que l'avenir sera encore plus dur. On est tout de même gêné de voir ces actions "Dinero Gratis" d'anars barcelonais, qui flirtent avec l'apologie du vol, vol déguisé sous l'effet manif de rue. Si la joie collective l'emporte, cette insolence extravagante opte pour des voies plus que douteuses. Essai à la fois déprimant et réjouissant. A suivre.
4 546 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 30 mars 2021
C'est documentaire amateur et il ne vaut vraiment pas la peine d'attendre les quelques idées qui scintillent ici et là et que l'ensemble fasse avancer un débat sur les modes de vie alternatifs possibles loin de la société de consommation et du stress du capitalisme insatiable en France. Au lieu de cela Volem rien foutre al païs rassemble des points de vue qui sont principalement des ébauches de pensées structurées. La plupart des dialogues semblent inarticulés timides ou purement provocateurs. En fin de compte on a l'impression que les réalisateurs du film n'ont compris que trop tard qu'ils avaient très peu de matériel utilisable. Pourtant ils ont osé réunir près de deux heures d'images d'archives incohérentes et d'interviews de personnes vivant dans une soi-disant autarcie. Mais rien ne s'additionne car accumuler n'est pas diriger et l'ensemble n'a aucun sens. Je pense vraiment qu'un débat économique et politique structuré sur l'altermondialisation serait plus intéressant que ce gâchis bon marché...
Intéressant est important, le discourt du film doit être dispersé autant que possible. Malheureusement, les sourdes oreilles n'entendent pas... Abasourdies par les mensonges, elles sont conditionnées. Que faire ? Peu de réponses, voir pas du tout, dans le film. Du moins, aucune que ne connaissent celles et ceux ayant déjà prit conscience des choses. P.S. : je ne sais pas si c'est moi qui ai eu peu de chance mais j'ai vu le film sans sous titres et je peux vous dire qu'ils sont indispensables ! On passe d'un pays à l'autre sans arrêt et de LONGS moments se déroulent par exemple en anglais, avec un accent à couper au couteau, incompréhensible si l'on est pas expert en la matière... Alors, si vous le voyez, un conseil : vérifiez qu'ils soient présent (les sous titres) avant de vous lancer !!!
Ce cycle sur le travail et ses alternatives, la société et ses alternatives (Attention danger travail et Volem rien à foutre el païs) n'est sans doute pas le plus intérressant dans l'oeuvre de Pierre Carles (ses films sur les sphères médiatiques dominantes me paraissent davantage pertinents).
Néanmoins, Pierre Carles applique a merveille sa manière de faire dans ce film et renoue avec quelques choses de moins carré qu'avec Attention danger travail. On ne peut que saluer la compilation des petites phrases de nos politiques et de nos experts à gages (l'intro avec Pompidou donne le ton), et le bric à brac des expériences dites alternatives.
Dommage cependant que ce film donne la sensation de ne pas être vraiment aller au coeur de sa thématique. On sent que Carles et compagnie se sont laissé enfermé par les adresses qu'on leur a refilé et qui sont peu représentatives des diverses expériences en France. Dommage de réduire les expériences en France à celles de new soixante-huitard. La cohérence entre expériences en villes et à la campagne n'est guère convaincante, l'une étant délaissé.
Mais comme toujours, Carles sait se raccrocher aux détails qui permet d'apprécier sur le coup ce documentaire.
Du Pierre Carles en pleine forme! Cest un film documentaire qui continue daborder la question du travail en nous exposant différentes facettes dexpériences plus ou moins en « marge », des coins de résistance au système économique dominant. Cest un peu rapide, peu approfondi à mon goût, donc à nous de continuer à chercher des informations sur ces alternatives. Ce documentaire reste un bon moment, surtout en temps délections !
Nettement moins bon que Attention Danger Travail, ce reportage décousu alterne les scènes intéressantes aux scènes ennuyeuses. Avis donc très mitigé en ce qui me concerne : comme d'habitude avec Pierre Carles, ce film incite néanmoins fortement à la réflexion sur la société actuelle, mais la pertinence de certaines scènes est moins explicite que dans les autres oeuvres du réalisateur.
Très instructif. Non le travail (sous la forme habituelle en tt cas) ne libère pas... Mais comme on dit : "Le plus puissant des maîtres n'est pas celui qui met des chaines à ses esclaves, mais celui qui parvient à les convaincre que c'est pour leur bien". On est en plein dedans.
Il n'y a pas grande chose dans ce documentaire sans montage très cohérent ni réflexion approfondie (et sans aucune qualité cinématographique). On finit par s'ennuyer malgré les quelques témoignages intéressants (mais un peu anecdotiques) de gens qui ont choisi de vivre leur vie de manière "autonome".
Non, non, pas un éternel film de bobo soi-disant anar, peut être un peu je ne connais pas les réalisateurs. Mais les personnages filmés, enfin, les personnes filmées, sont vraies, sincères et militantes. Certains ont choisi de vivre contre la société, en volant ("dineros gratis"), d'autres ont choisi de vivre à côté de la société, en l'ignorant. Certes, leur mode de vie est loin d'être irréprochable, on peut retrouver des choses à dire, comme le simple fait qu'il soit impossible de faire totalement abstraction de la société telle qu'elle est. Mais, justement, le film soulève toutes ces questions, il ne porte pas aux nues les marginaux, il montre au spectateur d'autres modes de vie, différents, mais avec leurs limites également. Le but du film n'est pas de convaincre d'aller élever ses chèvres dans le Larzac, il permet de réfléchir, d'être conscient de ses choix. Croyez moi.
Le film de Carles, après « Attention danger travail », est une vraie bouffée dair pur, un hymne joyeux et moqueur au farniente et à la vie simple, une réflexion sur la question pas toute jeune mais plus que jamais criante de notre autonomie par rapport à la société de consommation, mais aussi sur lécologie, tandis que notre planète et la civilisation humaine nont jamais été aussi proches de la fin. Une critique de la société qui échafaude contre nous des « pièges » toujours plus sophistiqués afin de nous rendre de plus en plus dépendants tout en nous éloignant de mère Nature. Qui veut nous réduire à létat de simple consommateurs béats en nous faisant oublier notre rôle de citoyen. « Volem » est un objet filmique non identifiable et qui ne veut pas l'être, un collage sur pellicule qui lance des pistes et veut nous dire que cest quand même possible, en démystifiant les clichés du style, les baba cool se sont plantés, les communautés des années 70, ça na jamais marché, et patati et patata On y voit en effet des gens qui ont choisi de se réapproprier leur vie en quittant les mondes urbains et qui ont lair daimer ça, des gens qui permettent sûrement aux petits êtres de la nature de reprendre confiance en lêtre humain, des gens qui roulent dans des voitures dont le moteur évoque le bruit de la source (normal, ils connaissent le moteur à eau, au grand dam de Total et consorts !) et qui ont leur propre système deau courante et délectricité (au grand dam dEDF et de Vivendi !). Et par la même occasion nous font sentir un peu péteux, nous les gens des villes qui croyons toujours être en avance sur ceux des campagnes...
Ce nouveau documentaire de Pierre Carles est insolent, intéressant et difficile. Cest pour cela quil nest pas à la portée de tout le monde, mais cest aussi ce qui fait son intérêt et son problème. En ethnologue, Pierre Carles montre en les amalgamant, deux réactions de « sur-vie » que la guerre économique produit. Il sagit de deux formes de provocations contre la société marchande. Dune part, la réaction violente et rétrograde des plus aigris, à savoir lapologie du vol pour dénoncer la société de consommation (tout en profitant aussi de ses bienfaits). Le pillage est organisé sous une forme faussement « politique » et apparaît comme le revers nécessaire de labondance et du « bonheur conforme » que nous offre la soumission librement consentie à ce système de production / consommation de masse. Dautre part, et cest là le véritable objet du film, Pierre Carles nous montre le retrait de la société, pacifique et réfléchi, de personnes qui refusent dêtre assistée et qui agissent par souci dascétisme, dauto suffisance et de « retour aux sources ». Mais, au delà de la discussion sur les « modes de vie préférables » dont on aurait pas fini de discuter, ce film nous invite surtout, en montrant ceux qui choisissent de vivre de la façon la plus frugale et la plus pacifique en autarcie à la campagne, à méditer sur la joie de vivre et la simplicité d'exister. Ces "marginaux" nous jettent à la figure une liberté totale quils ont acquise sur eux-mêmes, contre tout et tous, et nous montrent, en nous faisant un pied de nez (comme les ermites et les sages dautres époques ou dans dautres cultures) dans quel asservissement à la société de production / consommation de masse nous sommes tombés. Car au final, ce que je retiens de ce film, cest qu'il faut nous regarder dun il extérieur, nouveau, pour savoir si nous avons vraiment besoin de beaucoup de choses pour vivre heureux et en paix. A voir.