Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Benjamin A
712 abonnés
1 922 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 24 avril 2014
"L'Âge d'or", le deuxième film de Luis Buñuel co-écrit avec Salvador Dalí fut censuré dès sa sortie pour la violence du propos antipatriotique, antihumaniste et antichrétien. Et il faut dire que c'est bien osé, notamment pour l'époque (mais pas que finalement).
Il nous livre un film surréaliste et imprévisible tournant autour du thème de l'amour et notamment "l'amour interdit" au nom de certaines conventions et autorité. Il n'hésite pas une seconde à mettre à mal la bourgeoisie et sa morale, idem pour l'église et la famille. Il se bat contre ceux qui empêche l'amour et les relations sexuelles. Pour illustrer ses propos, il n'hésite pas à provoquer et marquer (durablement même !) à travers certaines scènes ou images tels que la vache sur le lit de la bourgeoise, Jésus sortant d'une orgie, un enfant tué par son père dans l'indifférence générale ainsi que bien d'autres scènes ou symboles visant cette société. D'ailleurs, il n'y a pas vraiment d'histoire à proprement parler et sans que ce soit dérangeant, c'est un style unique et il nous passionne quand même, nous fait réfléchir et nous offre des images marquantes. Mais l'autre force de "L'Âge d'or" de Buñuel, c'est que 85 ans après sa sortie, le film frappe, marque et fascine toujours.
Un film subversif, provoquant et qui marque et fascine, une ode à l'amour libre et contre les conventions et les morales venant notamment de la bourgeoisie, de la famille ou de l'église.
L'un de films préférés de coupeurs de cheveux en quatre, je n'entrerais pas dans ce petit jeu qui consiste à analyser chaque scène, j'ai autre chose à faire. La bonne question est de de se demander si la vision de film fonctionne encore aujourd'hui. La réponse est oui mais avec de grosses réserves. Le film n'a aucun sens mais puisqu'il s'agit de surréalisme on ne lui fera pas ce procès. L'histoire n'existe pour ainsi dire pas et nous avons là un catalogue des scènes avec un vague fil rouge amoureux. Alors évidemment il y a des choses surprenantes,spoiler: la vache sur le lit, les évêques transformés en squelette, un autre évêque défenestré , Mais la plus belle séquence reste cette scène de flirt entre Gaston Modot et la délicieuse Lya Lys sur fond de musique de Tristan et Isolde,spoiler: comportant deux passages culte, le léchage mutuel des doigts et Lya Lys faisant pratiquement une fellation à l'orteil d'une statue. Reste qu'à côté de ces surprises, nous avons des scènes incompréhensible ou pire ; volontairement méchantes et dont on se demande l'utilité comme quand spoiler: Modot s'en prend à un chien ou à un aveugle ou quand il gifle la jolie marquise Et puis il y a ce final hors sujet (si toutefois il y a un sujet) formaté pour faire scandale et qui se réfère au marquis de Sade, comme si c'était une référence !. Bref ça se regarde comme une curiosité, mais ça ne vaut guère sa réputation et ma note vaut surtout pour la magnifique séquence de flirt décrite plus avant.
Ah le surréalisme... Le terme est tellement galvaudé de nos jours, le concept tellement flou et tant d'oeuvres se réclament de ce mouvement qu'il est parfois synonyme de farce intellectuelle ou artistique, caution de biens des aberrations. Visionner «L'Age d'Or» permet de revenir au sources du surréalisme, et permet d'appréhender l'intérêt d'une telle conception de l'art : la subversion qu'elle peut apporter aux divers conformismes et autres convenances étriquées, l'affirmation du rêve sur la réalité, le retour à une certaine « vérité » de la pensée, bref la matérialisation d'une liberté artistique absolue, idéal suprême pour bien des esthètes. Le problème, c'est qu'à trop vouloir « choquer le bourgeois » ou à trop privilégier l'écriture automatique, les oeuvres surréalistes prennent le risque de se vider de toute substance, de ne rester qu'une suite d'images vides de sens et d'intérêts, que l'on parle de littérature ou de cinéma. Fort heureusement, Buñuel était suffisamment talentueux pour ne pas tomber dans le piège, il n'empêche, lorsqu'on regarde «Un Chien Andalou» ou «L'Age d'Or», on ne peut s'empêcher de se poser la question d'une possible fumisterie. Mais malgré l'amateurisme certain de ces deux oeuvres, leurs qualités sont indéniables, surtout que le second film de Buñuel s'avère plus maîtrisé que le premier à bien des égards. Il offre (malgré lui?) des pistes de réflexion d'un grand intérêt, des séquences magnifiques, comme des passages provocateurs inoubliables. La multiplicité des interprétations est toujours aussi bienvenue, bien que l'on s'interroge sur leur contradiction avec certains principes surréalistes : les associations d'idées sont elles voulues ou non? Sont-elles porteuse de sens? Là est la question. A la fois salutaire et mortifère pour l'Art (annonçant en un sens le funeste « post-modernisme »), fascinant et intriguant, le surréalisme trouve à l'évidence en «L'Age d'Or» l'un de ses meilleurs représentants! Incontournable. [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Le plus surréaliste des films surréalistes, inclassable, une des oeuvres les plus subversives et contreversées de tous les temps, "L'Âge d'or" est incroyablement jouissif. C'est barje, c'est bourré d'allégories anti-bourgeoises et anti-ecclésiastiques. Le visage complètement allumé de Gaston Modot, la vache sur le lit de la bourgeoise, cette dernière suçant l'orteil du pied d'une statut pour exprimer son besoin sexuel, le garde-chasse qui tue son fils parce qu'il est chiant devant l'indifférence amusée des bourgeois. Les bourgeois, les hautes-personnalités, sont pourris et quand on voit l'actualité on se dit que Buñuel était incroyablement lucide sur ces derniers. L'Eglise n'est pas mieux représentées avec cette étrange cérémonie des archevêques sur la plage qui finissent en squelettes et puis surtout l'image la plus scandaleuse du film pour la fin : Jésus présidant une orgie sadienne. Les films qui arrivent à faire mieux ressortir votre côté anarchiste, j'en vois pas beaucoup, et puis rien que par cette oeuvre Luis Buñuel peut concourir l'esprit tranquille au rang de cinéaste le plus subvertif de tous les temps.
Un documentaire sur les scorpions, des bandits qui s’échappent, des évêques en plein rituel sur une plage, un couple en plein acte érotique à même le sol, une vache sur un lit, une femme qui suce l’orteil d’une statue, une scène d’orgie avec le Christ… Réalisé par Luis Buñuel et co-signé par Salvador Dali, « L’âge d’or » repose sur l’idée surréaliste de l’amour fou quitte à manifester du mépris pour la bourgeoisie et la religion. Laissant de côté toute morale, ce chef d’œuvre inestimable a rapidement été interdit de projection mais a marqué à jamais l’histoire du cinéma. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
"Un Chien andalou" serait orphelin si l'on omet "L'Âge d'or" que Luis Buñuel tourne juste après, bénéficiant à nouveau de la collaboration de Salvador Dalí. Même si celle-ci met un terme à leur amitié, les deux hommes signent en 1930 un sommet du surréalisme, scandale absolu interdit de projection jusqu'en 1981 ! À sa sortie, l'œuvre s'attire les foudres de l'Église et des ligues d'extrême droite. Le cinéaste a choisi de s'attaquer selon ses dires aux "idéaux de la bourgeoisie : famille, patrie et religion". En une heure, ce parti pris est comblé au moyen d'intenses images subliminales plus ou moins tranchantes, dépassant ainsi la portée strictement esthétique de "Un chien andalou" ; un couple auquel on empêche de faire l'amour ou encore une flamboyante transposition de Sade où l'un des pervers s'avère être le Christ. Sur le plan esthétique, "L'Âge d'or" est un déluge d'images saisissantes reflétant incroyablement ce fond idéologique ; une réflexion sur un scorpion, une vache dans un lit, des corps malmenés... Un cri de rage et d'art, le symbole même de l'anticonformisme au cinéma.
Véritable pamphlet contre l'amour fou, la religion et tous les moeurs, Salvador Dali et Luis Buñuel n'y vont pas avec le dos de la cuillère, plus compréhensible que le chien andalou, on a quand même quelques scènes complètement loufoques et surréalistes. Bref le message passe bien avec une mise en scène unique et brillante.
Le chef d'oeuvre du maître. Un film dans lequel tout est dit ou plutôt suggéré. Tous les thèmes chers de Bunuel y sont déjà: poids des traditions, des conventions et de la religion jusqu'à empêcher les gens de vivre. Sublime démonstration par l'absurde.
Seconde réalisation pour Luis Buñuel, toujours en charge du scénario avec son compère Salvador Dali. A eux deux, ils réalisent un premier film de 60 minutes environ, toujours dans le surréalisme le plus total et dérangeant. Alors que son précédent film, le court-métrage Un Chien Andalou (1928) avait de quoi surprendre et peut être choquer par quelques scènes difficiles, le pire reste à venir avec L'Age d'Or (1930) qui à plusieurs reprises se montre provocateur avec quelques scènes assez osées pour l’époque (entendez à caractère sexuel). Le film démarre comme un documentaire, sur les scorpions et sans raison précise, change de sujet, en partant à Rome. C’est ensuite une succession de séquences absurdes et loufoques qui défilent les unes après les autres. Buñuel se veut provocateur, ce n’est que le début car à la vue de sa filmographie, il aura pendant longtemps créé un certain malaise. Le monde était trop pudique pour pouvoir accepter ce qu’il avait à montrer !
L'Age d'Or... On pourrait facilement décrier le premier long métrage de Luis Bunuel : mise en scène ridicule, scénario décousu, acteurs qui n'en sont pas, brouillage musical, cadrages et doublages approximatifs, montage effectué à coups de machette... Et pourtant, l'ensemble est incroyablement homogène. L'intérêt premier de cette oeuvre manifeste réside dans son décalage entre ce qu'elle nous raconte et ce qu'elle nous montre. En ce sens, la scène où un homme tente de violer sa femme ( du moins c'est ce que l'on peut croire, compte tenu de l'attitude des deux personnages ) est significative : cette séquence traite d'un sujet profondément dérangeant, mais elle nous est présentée de manière grotesque, improbable... surréaliste, en somme. L'Age d'Or est celui de la controverse, de la provocation ( aussi bien dans son contenu et ses thèmes que dans sa forme, vous l'aurez compris...). C'est une oeuvre délibérément bricolée par les deux chefs de file du cinéma d'avant-garde : Bunuel et Dali. Un film brillant, impertinent certes, mais qu'il faut resituer dans son contexte. A voir impérativement.
Devant ce sommet de surréalisme, on ne peut que se demander quel est le sens littéral que Dali et Buñuel ont voulu donner à leur curiosité visuelle. Devant l’absence de sens de cette œuvre déroutante sans précédent, le but parait sans conteste d’être de donner au public une source d'émerveillement aussi poétique que provocatrice à travers de splendides visions oniriques inoubliables et choquantes. Considérée comme subversive par les autorités à sa sortie, il est aujourd’hui trop baroque pour être apprécié par d’autres spectateurs que les purs cinéphiles.
Premier long-métrage de Buñuel dont l'accueil qui lui était réservé en 1930 se devait partagé : les classes aisées, déroutées, devaient le prendre avec une perplexité polie tandis que les masses l'ont vu tout de suite pour ce qu'il allait devenir : un film anti-tout sous couvert d'un surréalisme encombrant. A ne surtout pas dissocier de son contexte historique sous peine d'y voir une suite d'images ennuyeuses (ce que les yeux non avertis verront d'ailleurs d'office).
13 726 abonnés
12 426 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 23 octobre 2009
"L'âge d'or" est incontestablement l'oeuvre la plus importante que le mouvement surrèaliste orthodoxe ait donnèe au cinèma! Construit à la manière d'un rêve, ce film ètonnant, dont le scènario fut ègalement ècrit en collaboration par le peintre catalan Salvador Dali, suscita l'hostilitè de la droite rèactionnaire, qui en fit interdite la projection! Comme la plupart des membres du groupe surrèaliste, Luis Bunuel mit bientôt son art au service d'une conception rèvolutionnaire de l'histoire! "L'âge d'or" a produit quelques-unes des images les plus marquantes de l'histoire du cinèma: les èvêques momifiès, la vache sur le lit dans une èlègante villa bourgeoise, Lya Lys suçant l'orteil d'une statue, le Christ angèlique et ses libertins èpuisès de plaisir sur le pont-levis du château...Tout Bunuel est dèja dans "L'âge d'or", c'est une rèfèrence qui existe hors du temps et qui continue toujours autant à fasciner...
Quelle fascinant morceau d'histoire du cinéma que ce premier long-métrage de Luis Buñuel ! Peu de temps après son exceptionnel "Chien Andalou", le réalisateur surréaliste s'associe a Salvador Dali pour écrire "l'Âge d'Or", film assez court, a peine plus d'une heure, commençant curieusement par un documentaire sur les scorpions, passant par de nombreuses histoires farfelues et inattendues, pour finir sur une courte adaptation des 120 Journées de Sodome du Marquis de Sade... Un film donc des plus subversifs, complétement déjanté, rempli d'une originalité puissante, réalisé par une cinéaste de génie qui fait preuve la d'une imagination inimitable et montre son génie des ses débuts ! Un incontournable.