Deux choses géniales dans ce film : l'humour du surréalisme tant dans les dialogues que dans certaines scènes ou images ; le questionnement sur la morale et principalement sur la relation entre faute et punition. Pourquoi considérons-nous la violence gratuite comme mauvaise ? (sur les animaux notamment) mais aussi pourquoi cette violence est-elle en nous ? Comment mesurer la valeur d'une faute et la valeur de la punition infligé au fauteur ? (la scène du gamin et du fusil...). Rien que pour ces deux points, c'est un grand film !
Avec "Un chien andalou", voilà le film le plus emblématique du surréalisme qui déroute tout autant qu'il fascine. L'esprit de provocation est assez osé pour 1930 surtout quand Buñuel montre la figure de Jésus sortir d'un château où il est raconté qu'il s'y est passé les pires choses du vice ou alors quand un homme abat froidement d'un coup de fusil un gamin qui l'avait embêté. Mais en durant une heure le film perd de sa force à force de dérouter le spectateur de bizarreries en bizarreries. Il faut lui reconnaître son souffle d'insolence et la maîtrise de ses symboles pour y voir un film fort mais cependant cela n'empêche pas l'ennui de venir pointer le bout de son nez de manière assez récurrente.
Suite au «Chien andalou» (France, 1928), le surréalisme saffiche et dérange, différemment, dans «LÂge dor» (France, 1930) de Luis Bunuel. Là où le premier court-métrage dérangeait par son illogique narration et par la folie onirique de son contenu, «LÂge dor» (France, 1930) possède une histoire plus réelle, tout en étant à des milliers dannées lumières du réalisme. Grosso modo, cest lhistoire dun homme (Gaston Modot) qui a pour mission de venir au secours denfants, de femmes innocentes et de pauvres vieillards. Lhomme semble donc incarné le modèle type du héros, à la rescousse de la pauvre et de lorphelin. Mais lironie grinçante de Bunuel, ironie qui ne retrouvera son mordant efficace quavec «La Voie lactée» (France-Italie, 1969) et «Cet obscur objet du désir» (France-Italie, 1977), fera croiser au présumé héros le chemin de la folie passionnelle. Lironie pèse tout le long du film, elle pèse tellement quelle est le négatif de la légèreté que dégage loeuvre. Sommes de barbarie : meurtre sauvage dun enfant comme un vulgaire canard, violence gratuite sur un aveugle inoffensif et une bourgeoise servile, etc Bunuel ri de cette gravité, il en ri pour ne jamais en pleurer car ici lart nest pas dans sa valeur illustrative, elle y est expérience avant de devenir politique pour «Terre sans pain» (France, 1932). Heureusement le film, bardé de surréalisme, grâce à une causalité des plus démunis de logique, naffiche jamais dirresponsabilité. «LÂge dor» lest peut-être du cinéma artistique. Le plan final de «LÂge dor» tout aussi étrange que le reste laisse une ouverture immense vers luvre bunuelienne. «LÂge dor» et «Un chien andalou» se révèlent a posteriori les immenses introductions de luvre de Luis Bunuel.
Commençant par un documentaire sur les scorpions et se terminant chez le marquis de Sade, « L’âge d’or » est le récit d’un amour passionnel, entrecoupé d’une pure compilation de scènes surréalistes où la plupart des plans sont fait pour choquer Le succès de l’opération fut au rendez vous puisque la sortie du film fut un véritable scandale suivi d’une interdiction de plus d’un demi siècle en France. Esthétiquement moins abouti que « Un Chien Andalou » réalisé deux ans plus tôt avec Salvador Dali (qui a co écrit le scénario de « l’âge d’or »), cette œuvre déjantée semble avoir pris un sacré coup de vieux, malgré la scène qui envoie Jésus chez Sade, satisfaisant l’engagement profondément anti chrétien d’une partie de la gauche actuelle. Même parlant le film ne s’affranchit que trop rarement des codes du cinéma muet, si bien qu’une vision actuelle résume les qualités du film à quelques moments surprenants, parfois visuellement réussis (comme par exemple Lya Lys suçant l’orteil d’une statue), le tout enveloppé d’une ironie teintée d’humour noir. Buñuel déjà provocateur.
Epoque du surréalisme naissant et popularisé, le moment était idéal pour Bunuel de faire un gros coup au cinéma et ses moeurs. Accompagné de Dali au scénario, il oublie toutes les conventions cinématographiques pour dresser une véritable moquerie de la politique, de la bourgeoisie distinguée et de la religion. Il n y a donc pas d'histoire à proprement parler, juste une relation amoureuse qui n'est encore qu'étouffée par les excès absurdes du cinéaste, comme le ministre allongé au plafond, ou la vache dans la chambre à coucher. Notons l'usage de la musique classique pour renforcer l'opposition entre le traditionnel et l'anti-conformisme. Il s'agit de métaphores cachées, difficiles à traduire si l'on ne n'est pas expert en symbolisme. Même si le film n'a pas l'audace des images du Chien Andalou, le but pour Bunuel était de présenter son style au grand public, ne s'appuyant sur aucun code, inventant ainsi son propre langage du cinéma.
Date-clé pour l'histoire du surréalisme, "l'age d'or" est le deuxième film de Luis Bunuel, co-écrit avec Salvador Dali. Enorme choc, cette oeuvre ne laissera pas indifférent. Enorme cri de liberté et énorme plaisir à casser la morale bien pensante des bourgeois ! Enorme liberté également par rapport aux conventions cinématographiques. Si l'intrigue est plus ou moins claire, on flirte souvent avec l'abstraction et on a l'impression de voir juste des succesions d'images sans rapport les unes avec les autres. Et puis Bunuel montre tout son talent pour créer des images surréalistes marquantes. Elles sont en grande partie entrées dans la mémoire collective cinématographique. La puissance sensuelle de ce film traverse le temps, grâce au grand talent de Bunuel pour filmer les passions, les étreintes, les mouvements suggérant le désir. Souvent sans dialogues, il fait passer beaucoup dans des images pourtant assez simples. On peut penser par exemple aux deux amants qui tout en étant éloignés semblent se voir l'un et l'autre grâce au montage de Bunuel et à ses raccords non conventionnels. On ne souligne pas assez la qualité de l'utilisation musicale de Bunuel, qui aime employer la grandeur de la musique classique en l'associant avec des images choquantes. En résumé, Bunuel fait preuve d'une énorme audace à tous les niveaux pour faire de "l'age d'or" un film indispensable de l'histoire du cinéma, qui marquera encore longtemps et continuera de choquer !
Le même onirisme que dans "Un chien andalou" mais tendu vers une subversion délibérée. Les autorités politiques et morales (c'est à dire l'Eglise catholique) sont tournées en dérision. L'animalité, le sexe, l'incongruité viennent perturber le monde policé et pour finir Sade lui-même est convoqué, via une évocation des "120 jours de Sodome". Et ça a été réellement une bombe censurée pendant des décennies...
Certes c'est un film osé qui ose critiquer beaucoup de choses et qui est représentatif du surréalisme, néanmoins je n'ai pas du tout accroché... Le film manque cruellement de fil conducteur et passe de bizarreries en bizarreries. J'avais plus apprécié Un chien andalou, plus surréaliste mais aussi plus intéressant et moins ennuyeux.
Plus convainquant et réussi qu'"Un chien andalous" car plus abouti, "L'âge d'or" nous propose une succession de scènes oniriques particulièrement choquantes pour l'époque... Grâce à ce film, le surréalisme atteint un niveau jamais égalé dans l'absurde... Intriguant et fascinant...
Ah ! Un grand moment de cinéma... Le début est assez abrupte, les premières minutes n'emportent pas vraiment. Le grossier de la situation tend à nous faire sortir de la salle, et puis...non. Il commence à se passer quelque chose. Ce couple improbable, l'enchaînement de situations extraordinairement burlesques, une musique entraînante, des acteurs bien drôles, et la puissance visuelle de Bunuel font que, après avoir vu ce film...on se dit que le cinéma dans les années 30, c'était l'âge d'or.
Une perle absurde, bourrée de symboliques et de double sens. On pourrait lui reprocher les faux raccords gigantesque, ou certains jeux d'acteurs très mauvais, mais on final on en vient à se demander si c'est fait exprès, et même, est-ce bien important ? Car on passe son temps à se poser des questions, à essayer de comprendre, ou juste à se demander...Pourquoi ? Court et percutant, je le conseille vivement !