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Un visiteur
4,0
Publiée le 26 décembre 2012
Deuxième film que je vois de Powell et de Pressburger après "Les Chaussons rouges", "Le Narcisse noir" fait un bien fou. Non pas que l'histoire soit celle d'un "feel good movie", mais simplement que ça fait du bien de revoir ces grands films hollywoodien d'antan ou l'aventure, l'amour etc, étaient les sujets les plus prisés. Par rapport aux "Chaussons rouges", "Le Narcisse Noir" est de même qualité, quoi que différent. Adieu le ballet Lermontov et bonjour le couvent situé à la place d'un ancien harem. "Le narcisse noir" suit une jeune soeur, interprété par Deborah Kerr, qui se retrouve obligée de diriger un couvent en Inde. Là-bas, elle fera connaissance d'un homme, Mr Dean (David Farrar) qui troublera l'esprit de la nonne en chef. Toutefois, que peut-il y avoir d'intéressant à filmer des soeurs pendant une heure et demie sans que le spectateur ne soit sensible à l'ennui? La réponse est simple: détruire l'ennui, ce à quoi Michael Powell et Emeric Pressburger parviennent à faire avec brio. Comme pour "Les Chaussons rouges", "Le Narcisse noir" est un parfait exemple pour souligner une mise en scène réussie. Chaque plan sert grandement que ce soit pour l'explication de l'histoire (sans non plus tomber dans la connerie pure et dure afin que tout soit expliqué au spectateur sans qu'il ne réfléchisse) ou pour laisser paraître les sentiments des nonnes, que ce soit la colère, la peur ou encore l'amour. A savoir que le film a été tourné en studio. On notera les arrière-plans des montagnes entièrement peints mais qui inculquent un aspect conte de fées à l'image. Un certain charme s'émane du travail réalisé. Les acteurs parviennent aussi à maîtriser leurs personnages, que ce soit pour les deux acteurs principaux (Kerr et Farrar) mais aussi pour ceux moins importants. Encore une fois, Powell et Pressburger entraînent les spectateurs dans leur univers, à la plastique impressionnante pour l'époque mais aussi à la mise en scène bien en avance sur son temps. "Le Narcisse noir" est une valeur sûre du cinéma hollywoodien d'après-guerre.
Les étoiles que je mets vont que à l'originalité du récit, et à l'image très soignée (1947 ? Impressionnant, on m'aurait dit qu'il avait 20 ans de plus ça ne m'aurait pas choqué, et puis même sans parler de qualité, la photographie est soignée). Par contre, le plaisir du spectateur n'est pas là. Sur un film qui veut évoquer le désir, les pulsions, un film qui doit donc vraiment reposer sur une ambiance (étant donné qu'il ne s'y passe pas grand chose...) et bien le résultat n'est pas convaincant. Au contraire même, le tout devient vite pénible.
Quoi de mieux pour le très brillant duo Michael Powell-Emeric Pressburger que de réaliser entre deux chefs d'oeuvre ("Une Question de vie et de mort" et "Les Chaussons rouges" !) un autre chef d'oeuvre. Dans un Inde de studio, Michael Powell a réussi à instaurer une histoire à l'atmosphère envoutante filmée par une superbe photographie en couleurs justement récompensée par un Oscar. Deborah Kerr, dans le rôle d'une nonne rigide, qui se révèle par une série de flashs-back remarquablement introduit et par son changement de comportement au fur et à mesure du déroulement du récit, très humaine, est brillante mais la palme revient sans conteste à Kathleen Byron dans le rôle de la soeur Ruth dont la glaceur du regard fait froid dans le dos dans la scène de la tentative de meutre. Un des films les plus fascinants qui ait été réalisé.
L'odeur du narcisse noir, la coquetterie d'une lèvre maquillée, la luxure qui pervertit les êtres, le tambour incessant, l'isolement, l'aspect fantomatique du lieu, la folie, le trouble des sentiments, le passé qui ressurgit malencontreusement. Il y a tout ceci dans ce film vénéneux à l'apparence pourtant inoffensive. Étrange et fascinant.
La première chose que l'on remarque dans "Le narcisse noir", c'est sa sublime photographie d'ailleurs récompensée par un Oscar. Les plans de caméra, la lumière et les couleurs mettent en valeur les magnifiques décors. On lui donnerait vingt ans de moins. L'intrigue est à la hauteur du visuel et, même si elle est relativement classique, elle comporte plusieurs passages inoubliables. La qualité d'écriture des dialogues transcende cet aspect a priori commun et livre une véritable réflexion autour de sujets comme la perte de la foi (normal ici), la sexualité bridée, la résistance à la tentation, la distinction entre le Bien et le Mal,etc. La psychologie de la Mère supèrieure incarnée par Déborah Kerr est finement travaillée et on pourrait regretter que cela ne soit pas le cas pour certains personnages secondaires. Je pense notamment à Soeur Ruth dont la folie est assez soudaine. "Le narcisse noir" aurait gagné à être plus long pour mieux ressentir cette montée progressive de la tension entre les soeurs de ce couvent. Cela reste un très bon film qui conserve toutes ses qualités malgré les années passées.
Ce film réalisé par Michael Powell et Emeric Pressburger et sorti en 1947 n'est à mon goût vraiment pas terrible. J'en suis d'ailleurs très déçu car au vu des très bonnes critiques à la fois venant de la presse et des spectateurs, je m'attendais à un très bon film mais finalement, j'ai compté les minutes jusqu'à la fin. C'est donc l'histoire de bonnes sœurs qui se retrouvent dans un couvant en haut d'une montagne. Voilà, en très résumé c'est ça et prendre une heure quarante pour nous raconter qu'une sœur spoiler: se sent seule et finit mal , ça ne vaut pas le coup ou alors le faire de façon bien meilleure parce-que là, c'est d'un ennuie mortel. Je ne dis pas que le thème ne me plaît pas, le synopsis ne m'a d'ailleurs pas repoussé à regarder le film mais il y a pleins d'autres façons de le faire, ici, cela a été je trouve très mal géré. Alors, bien évidemment, je reconnait que le film est très beau visuellement, cela m'a même très surpris par rapport à sa date de sortie car cela relève de prouesses techniques et artistiques assez ahurissantes. La réalisation est très bonne également, elle nous offre encore une fois de très beaux plans en nous montrant de magnifiques décors. Mais il n'y a pas que ça dans un film, il y a aussi l'histoire et j'ai l'impression que les réalisateurs l'ont complètement délaissés et se sont concentrés sur le côté visuel du film, d'ailleurs toutes les critiques presses élogieuses parlent du rendu visuel mais ne parlent pas du scénario, c'est qu'il y a un problème quelque part quand même. Et c'est très dommage car il avait pourtant du potentiel ! Pour ce qui est des acteurs, nous avons principalement Deborah Kerr, David Farrar et Kathleen Byron qui jouent bien mais dont le jeu est trop hollywoodien et manque de personnalité. "Le Narcisse noir" est donc de mon point de vue une très grande réussite pour ce qui est de la beauté visuelle du film mais d'un raté au niveau du scénario.
En dehors d'un contexte bien défini, il devient dangereux d'essayer de maintenir une ligne de conduite qui n'est pas naturelle. Ce peut être le désir sexuel (pas franchement le bien venu pour des nonnes), la mélancolie de ce qui auraient pu être toutes nos autres existences possible (thème central de The arrangement, toujours avec la divine D.Kerr), l'empathie, l'assimilation dans l'atmosphère (là on dit merci J.Cardiff, les plans de la cloche avec la falaise en dessous!)... 5 nonnes sont dépêchées pour former un micro-couvent dans les montagnes, mal vues par les habitants. Incapables de faire abstraction du nouvel environnement ainsi que de réfréner des sentiments indésirables, la situation va se dégrader jusqu'à exhalter des désirs destructeurs. On peut regretter que le malaise ne se ressente qu'aux niveaux des personnages, et pas dans l'ambiance (comme dans Les hauts de hurlevent, aujourd'hui les réalisateurs ne se concetreraient que là-dessus, oubliant le reste). Il aurait sans doute été plus intéressant de pousser les choses plus loin (mais je n'ai pas lu le livre), avec la jeune indienne, ou entre les nonnes. Les dialogues sont bons, et les réactions des personnages sont crédibles, ne choquant jamais (alors que cela devient extrème vers la fin). Préférez Colonel Blimp, Le chausson rouge ou Le voyeur de Powell, mais le film reste bon, et niveau dépaysement... c'est du caviar!
Un authentique leurre cinématographique que ce Narcisse Noir ! Si la photographie est d'une beauté resplendissante incontestable on peut dire en outre que le récit est d'un ennui croissant au fil des minutes. Champions du Technicolor Powell et Pressburger n'ont visiblement pas grand-chose d'autre à nous mettre sous la dent que leurs jolies couleurs techniquement irréprochables mais surtout là pour combler une écriture dépourvue d'intensité. Le Narcisse Noir met un certain temps à se mettre en place, sans doute trop occupé à montrer sa succession de peintures en trompe-l'oeil et pas assez à développer la prétendue ambivalence de ses personnages ( sujet principal du film ). Résultat : tout semble assez surfait et creux comme un bourdon, en dépit du potentiel subversif tant vanté un peu partout. Michael Powell reste à mon sens l'un des réalisateurs les plus surestimés de son époque, ses films m'inspirant au final beaucoup d'indifférence et fort peu d'émotions. Reste supérieur aux Chaussons Rouges, toutefois...
Film surprenant mettant en valeur tout le talent de Déborah Kerr ainsi que tout le talent de ce réalisateur d'une question de vie ou de mort qui reste mon film préféré de Michel Powell.
Ennui. Désespérément classique, "Le Narcisse noir" ne repose que sur sa photographie et sa mise en scène emphatiques. Powell veut tellement nous en jeter plein la vue que son intention fige toute émotion ou presque. Donc trop solennel dans la forme, et, d'un autre côté, celui de la foi, pas assez : trop de dialogues, peu de recueillements, beaucoup de blabla et finalement on ne jouit pas comme nos soeurs du lieu qui déchaîne leurs pensées car à par un bout de précipice et le palais, on a que dalle (si un souvenir de chasse en Irlande de soeur Clodagh). Même le vent est trop pensé, j'imaginais les ventilo tourner ici et là, c'est dire.. Donc impossible pour ma part de plonger dans cet univers gavé d'effets scéniques. Heureusement que Soeur Ruth plonge, elle, dans la folie, le pâleur et la sueur frontale, donc merci au maquillage. La torride Jean Simmons apparaît trop peu, des personnages dont on attendait quelque chose (le saint homme) demeurent finalement, comme le reste, des objets de décor.
Une congrégation de nonnes s'installe dans un ancien harem sur les hauteurs de l'Himalaya afin d'en faire un dispensaire. Mais en plus de la présence d'un anglais pour les aider, il y a l'atmosphère générale qui règne et qui va tourmenter bien des âmes. Sur une histoire tout à fait classique qui aurait pu tomber dans le cliché, le duo formé par Michael Powell et Emeric Pressburger réalise un film tout à fait fascinant où l'érotisme vient pointer le bout de son nez (oui, c'est possible avec des bonnes sœurs !). En mettant les nonnes à l'épreuve, le scénario révèle des tourments bien humains ravivés par un décor tout à fait spectaculaire. Et pour cause, l'Himalaya, entièrement reconstitué en studio est d'une impressionnante beauté visuelle qui permet des plans assez époustouflants. C'est donc un très beau film que nous avons là, sublimé par ses décors et par la prestation de Deborah Kerr.
Sœur Clodagh (Deborrah Kerr) est envoyée par son ordre religieux construire un école et un dispensaire dans un harem désaffecté, niché en haut d'un vertigineux à-pic, sur les contreforts de l'Himalaya. En dépit de l'aide d'un baroudeur anglais (David Farrar), la tâche s'avère ardue, notamment du fait d'une des moniales, sœur Ruth (Kathleen Byron), qui entre en conflit avec sa supérieure.
"Le Narcisse noir" est un film à nul autre pareil. Fidèlement inspiré du roman éponyme de Rumer Godden, son action est censée se dérouler dans l'Inde himalayenne. Il s'agit d'un Orient de pacotille - dont les études post-coloniales prendront un malin plaisir à dévoiler les ressorts - le même que celui dix ans plus tôt des "Horizons perdus" de Frank Capra ou dix ans plus tard du "Roi et moi" de Walter Lang. Dans ce lieu exotique, on place des personnages qui ne le sont pas moins : des nonnes qui cachent mal leurs blessures intérieures (sœur Clodagh a pris le voile pour soigner un chagrin d'amour, sœur Ruth est gravement déséquilibrée).
Si "Le Narcisse noir" est entré dans la légende, c'est en raison des décors de Alfred Junge. Powell et Pressburger ont en effet pris le parti de filmer en studio à Londres - au grand désarroi de l'équipe du film qui escomptait plusieurs semaines de tournages dépaysants en Inde. Le résultat est saisissant. Même si les arrières-plans sont des toiles peintes dont on perçoit sans peine l'artifice, l'illusion fonctionne et on se croit volontiers sur un piton himalayen battu par les vents. Le directeur de la photographie, Jack Cardiff, saisit tout le parti qu'on peut tirer du tout nouveau technicolor. Les deux co-réalisateurs le savent, qui signeront l'année suivante leur chef d’œuvre "Les Chaussons rouges", où la couleur joue un rôle central.
Un défaut. Un seul. Le titre qui évoque plus un polar hollywoodien à la Ellroy qu'un drame indien.
La Narcisse Noir, c'est l'histoire de cinq soeurs envoyées dans un harem pour y créer un dispensaire et instruire les enfants au alentour mais qui vont peu à peu se laisser influencée par l'étrangeté de ce lieu. De cette histoire, Michael Powell va alors proposer un récit en commun avec un certains Shining car c'est un film sur la solitude et ce qu'elle procure. Ici, ces cinq femmes, étant des femmes d'actions vont peu à peu se laisser envahir par cette solitude et vont devoir résister à leur inconscient, devoir le refouler car celui ci cache des pulsions, des désires personnelles et sexuelles. C'est la tentation du Mal qui va envahir en particulier Soeur Rose et Soeur Clodagh à travers le personnage de Mr Dean un homme au franc-parler, exhibant assez facilement sons corps dont ces dernières vont tomber amoureuses. L'un d'elles va alors délaisser son habit blanc, symbole de pureté pour se montrer en tenu de femme, ses vêtements rouges ainsi que son rouges à lèvres vont la plonger symboliquement dans le désir amoureux, la pulsion sexuelle et la passion. Elle devient alors maléfique comme le montre le dernier quart d'heure assez effrayant. C'est un film qui parle aussi mais dans une moindre mesure du choque des cultures car si les bonnes soeurs tentent de résister à la solitude, le vieillard de la région s'y adonne totalement. Il y a encore quelque chose à dire sur ce film, le plus important car Le Narcisse Noir a été tourné en studio, ça se voit du début à la fin mais à l'instar des films d'aujourd'hui, cela ne pénalise le film à aucun moment, c'est beau et poétique et c'est là toute la puissance même du cinéma.
Je m'attendais à un film avec un aspect psychologique plus prononcé et une histoire plus dérangeante. En fait, durant la première heure le film est trop gentillet (il ne se passe pas grand chose même). Les vingt dernières minutes répondent un peu plus à mes attentes. La photographie et décors sont très beaux, film décevant (au vue des critiques).
Après "Une question de vie ou de mort" et juste avant "Les chaussons rouges", le tandem Powell / Pressburger portait à l'écran le roman de Rumer Godden, signant une fois de plus une pure merveille, créant de véritables tableaux vivants de toute beauté, renforcés par la superbe photographie de Jack Cardiff et l'exotisme des décors. Comme a leur habitude, les deux cinéastes abordent un sujet à tendance "réaliste" sous un jour baroque, à la lisière du fantastique, filmant les lieux de l'action comme une véritable entitée vivante, propre à exacerber les sentiments de ses héroïnes luttant intérieurement entre leur condition de soldats de Dieu au service de leurs prochains et leur propre nature humaine et féminine, dualité parfaitement illustrée par la confrontation entre une Deborah Kerr à la dévotion rigide et la sensualité démoniaque de Kathleen Byron. Superbe.