Après m'avoir fait forte impression avec "Entre les murs", Laurent Cantet m'a donné envie d'explorer plus profondément sa filmographie, j'ai donc choisi comme deuxième film un synopsis qui m'a grandement attiré, et c'est celui de "L'Emploi du temps", pour le coté mensonge, j'aime beaucoup les films où un mari et père de famille ment à sa famille, non ce n'est pas maso, j'aime juste voir comment ils vont s'en sortir et surtout jusqu'où ils sont prêt à aller dans le mensonge.
D'ailleurs dans un registre moins violent ce film me fait penser au "Couperet" de Costa Gavras, le mari qui cache des choses à sa famille, d'ailleurs l'actrice Karin Viard interprète dans les deux films la femme du menteur, c'pas un signe ça ?
Non plus sérieusement, j'en attendais beaucoup de ce film, justement à cause de ce sujet qui m'intéressais énormément, j'en attendais peut être trop d'ailleurs car bien que le film soit très bien et le sujet fort bien traité j'attendais autre chose, je voulais peut être un truc plus tendu, plus prenant, mais c'est là que Cantet ne tombe pas dans le déjà vu ou la facilité, ni même dans l’abus.
Le réalisateur connu pour ses films sur les problèmes sociaux se rapproche toujours au plus près du réalisme, jamais d'artifice, jamais de cliché, jamais de facilité, toujours une réalité difficile et existentielle.
On suit ici Vincent, licencié d'un poste de consultant en entreprise depuis trois mois, ne voulant pas faire de peine à sa famille il s'inventera un nouveau travail et arpentera les routes tous les jours pour entretenir le mensonge, d'où le titre, il va se préparer un emploi du temps fictif, mais comme tout le monde le sait, le mensonge n'est pas immortel, la vérité éclate toujours un jour ou l'autre, Vincent tellement imprégné de ses mensonges aura du mal à en sortir.
Un drame au sujet passionnant mis en scène avec un réalisme irréprochable et porté par un Aurélien Recoing que je ne connaissais jusque là qu'à travers des rôles secondaires, il était temps qu'on lui donne un personnage fort, il signe ici une performance impressionnante, Karin Viard est elle aussi très bonne et Serge Livrozet fait également du beau boulot.
En bref, Cantet livre un sujet plus qu'intéressant sur une histoire qui doit certainement arriver à des personnes dans le même cas, tomber dans le mensonge pour préserver sa famille, c'est beau mais ce n'est pas sans conséquence.