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Léa H.
32 abonnés
225 critiques
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4,0
Publiée le 26 mars 2014
« L’Emploi du temps » est un film terrifiant. Pas uniquement parce qu’il prend ses racines dans la glaçante affaire Romand, mais justement parce qu’il s’en détache habilement pour toucher à quelque chose de beaucoup plus universel, à cet abîme qu’il y a en chacun d’entre nous et qui a un rapport avec l’aliénation sociale. Ce qui est particulièrement dérangeant chez Vincent, le protagoniste, c’est que, bien qu’il se soit en apparence affranchit du jeu social, bien qu’il semble avoir conquis un espace de liberté unique (et forcément égoïste), il ne peut échapper au rouleau compresseur normatif d’une société exigeant qu’un homme accompli ait un travail. Tout cet espace de liberté insensé qu’il s’est donné par le mensonge, mis à part quelques petits moments de détente (quand il est volant de sa voiture), il les passe à mimer une activité professionnelle, à construire ses alibis, à s’imprégner de ce qu’il est censé faire ; bref, à travailler. Malgré son apparente liberté, Vincent subit une terrible aliénation : cet asservissement ouaté engendré par le travail (ses proches ne semblent l’appréhender que sous cet angle). Du coup, c’est l’édifice social qui semble se révéler dans toute son horreur, comme une machinerie implacable qui broie les consciences, réifie les êtres humains et les enserrent dans une facticité mortifère. Le constat est terrible et il n’y a pas de rémission possible (le final est d’un cynisme absolu). L’existence sociale ne peut-elle donc que prendre la forme du mensonge ? Terrible constat que Cantet rend supportable grâce à la douceur de sa mise en scène et de son regard, qui ne juge jamais, mais fonctionne à l’empathie.
Le film est assez décevant , mou et sans entrain bien en deçà de la véritable histoire des mensonge et des meutres de Jean-claude Romand. un grosse déception...un mauvais emploi du temps!
Aprés ressources humaines, Cantet signe encore une chronique d'un capitalisme en faillite mais avec cette fois ci plus de justesse dans la mise en scène. En tout cas ça pue la déprime économique alors qu'à priori le personnage principal correspond parfaitement au bonheur standardisé du cadre supérieur. Alors trés vite on se sent mal à l'aise comme complice du personnage qui se réfugie dans les mensonges et les faux semblants et fait comme si tout allais bien.Il va même jusqu'à s'inventer une vie pour jusqu'au bout appartenir à ce système qu'il vomit.L'emploi du temps ou le malaise des cadres.
Le film, qui est librement inspiré de l'histoire de Jean Claude Romand, réussit où son homologue 'LAdversaire' de Nicole Garcia a complètement échoué : dans la description psychologique, le comportement et même l'aspect physique de son personnage principal. A un certain moment, il dit "ce que j'aimais le plus dans mon travail avant c'était les trajets". Cette phrase résume parfaitement la psychologie du personnage. Ici, le personnage est séducteur, il a un certain charisme et est avenant (comme Romand quand il jouait son rôle), et donc c'est compréhensif que certaines personnes peuvent lui confier leur argent. A l'opposé, Daniel Autueil dans l'Adversaire' tire la tronche tout le long du film, affiche une morgue constante et est profondémant antipathique. Il est impossible qu'il séduise quiconque et encore moins qu'on lui confie son pognon. Mais surtout 'l'emploi du temps" est d'une très grande justesse psychologique. Tout le monde se reconnait un peu dans son comportement et ses réactions. Donc bravo pour l'interprète et le réalisateur.
Décevant, mou dans la réalisation et le jeu des acteurs, filmé comme un mauvais téléfilm de France 3, (les scènes avec les parents sont affligeantes de médiocrité, le rôle du garçon « rebelle » manque de profondeur); on est très loin du texte d’Emmanuel Carrère et de la version cinéma de Nicole Garcia.
Du Laurent Cantet pur jus ! Tout le monde aura bien évidemment compris qu'ici, l'affaire Romand n'est qu'un canevas qui permet au cinéaste d'aborder son thème de prédilection : la tyrannie du monde du travail et l'asservissement au joug professionnel. Il n'y a que ça qui l'intéresse. D'ailleurs, la toute dernière scène est le reflet de cette obsession. Avant cela, le parcours d'un homme qui, dégoûté du monde de l'entreprise qui ne s'impose qu'une seule solution : mentir à son entourage et lui faire les poches. Le problème du film ? Venons-en, il n'a rien à voir avec son histoire ténue, mais bien de la façon dont elle est jouée. Recoing n'est pas mauvais mais, trop monocorde, il est parfois difficile de croire en lui. Tout comme Karin Viard d'ailleurs, réduite ici à jouer les utilités car, après tout, tout menteur qu'il est, il fallait bien que cet homme ait une épouse.
D'une bonne idée de départ - un homme qui a perdu son emploi s'invente une situation professionnelle en mentant à tout son entourage - Laurent Cantet s'égare sur des chemins tortueux et peine à maintenir l'intérêt de ses spectateurs tant son long-métrage subit des longueurs... Sans doute est-ce cela qui a tant plu aux critiques qui l'ont anobli de Prix... Quant à la fin, elle ne réserve guère de surprise, à notre plus grand désarroi...
Laurent Cantet est un réalisateur intéressant qui enchaîne les films de qualité. Belle réussite grâce à cette aisance de dérouler des sujets graves avec subtilité et sans fioriture. Les acteurs sont toujours aussi bien choisis et dirigés.
Je trouve que c’est une mise en scène de qualité, la musique méli-mélo est splendide, une réalisation dramatique typique de film français, la contemplation des paysages visuels, un scénario bien intrigant mais pas ficelé, le mythomane d’un calme à toute épreuve s’enfonce dans sa spirale infernale, une histoire qui m’a bien amusé par son côté irréalité tronqué, la réaction de son entourage ne voyant que du feu par ses bobards, d’abord l’arnaque ensuite l’illégalité puis versatile face à la révélation pour terminer vers le rocambolesque, une fiction qui arrive à berner son monde.
"L'emploi du temps" est un drame dont le scénario, au début, fait penser au film "L'adversaire", mais il est beaucoup moins intense et manque d'une fin plus poussée avec des explications, de l'émotion, quelque chose.. Sinon les autres scènes sont assez captivantes, ça se laisse regarder grâce au bon jeu de l'acteur principal et de Karin Viard.
Un très bon film, au scénario original. On suit avec plaisir les péripéties de cet homme, pour cacher sa perte d'emploi, et ses projets pour s'en sortir, loin d'être toujours loyaux. De bons acteurs et une belle histoire.
Encore un film indépendant français très bon...comme quoi on a pas besoin d'énorme production avec des stars à l'écran, enfin pas toujours. On a tout d'abord de très bon acteurs, pour commencer Aurélien Recoing, exceptionnel et qui nous joue un rôle d'un réalisme rare, Karin Viard, qui joue sa compagne à merveille, et qui comme d'habitude ne déçoit pas, elle se laisse dépassé par les évenements (dans le film bien sûr) et aussi une révélation qui est le fils ainé qui m'a beaucoup plus, il a un visage particulier et joue parfaitement pour son âge, j'éspère qu'on aura l'occasion de le revoir, et j'oublie tous les acteurs secondaires. Le scénario est interessant et très bien fini, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est extrêment réaliste. Le film est long me direz vous, surtout quand ce n'est pas un long métrage d'action, mais je peux vous dire que si vous êtes pris direct dans l'engrenage comme je l'ai été, vous ne verrez pas le temps passé. J'ai hâte de voir un autre film de ce réalisateur qui s'est mettre le doigt là ou ça fait mal. En tout cas c'est du très bon boulot. Et c'est pourquoi je vais mettre la note maximale, car dans le genre, je ne serai pas quoi lui reprocher. Maintenant, c'est à vous de faire votre choix, et j'éspère que ce sera le bon. Sur ce, bon visionnage à toutes et à tous !
L'affaire Romand dans un univers parallèle, un univers dans lequel il ne feint pas d'être un grand médecin mais un brillant consultant en entreprise, ce qu'il a vraiment été, contrairement à Romand qui n'a jamais été médecin. Licencié quelques mois plus tôt, il n'a pas osé l'annoncer aux siens, et pétrifié à l'idée de retourner travailler, il a même refusé de se faire pistonner ailleurs ou de s'inscrire à l'ANPE pour toucher les ASSEDICS, craignant que sur un malentendu elle lui trouve du boulot. Sauf qu'il a une femme qui lui coûte cher, des enfants à nourrir et peu d'économies. Il a donc mis au point une escroquerie financière pour que l'argent rentre, s'inventant comme couverture une carrière en Suisse au sein d'une grande institution... comme Romand. Mais alors que Romand était déterminé, retors et narcissique, lui a des remords et pas franchement la niaque, jamais il ne tiendra 18 ans, aussi malin soit-il malgré tout. Chaque minute semble être l'avant-dernière dans ce film qui tient en haleine, une merveille.