À force de s’en approcher, il a fini par l’atteindre le sans faute, bon quasiment en tous cas ! Je le clame haut et fort, jusque-là c’est le meilleur épisode de la série. Que les aficionados pensent le contraire, que les fans vénèrent tellement les deux premiers opus que ça les dérangent que « Terminator 3 » arbore un style différent, qu’ils estiment que seul James Cameron est à la hauteur de sa réalisation, moi qui était resté sur un sentiment mitigé avant de l’aborder, je trouve qu’au contraire « Le soulèvement des machines » corrige à la fois l’aberration du premier et l’exagération du second, puis cette réalisation qui arbore un esprit légèrement différent n’a pas grand chose à y envier. J’ai là des réponses bien plus convaincantes sur les précédents paradoxes temporels, et je trouve également qu’il propose un Terminator ennemi bien plus crédible que l’improbable liquide complètement transformable à volonté qu’on nous avait tout droit sorti d’un dessin animé. Cet opus est moins sombre que les précédents, certes, l’histoire se répète sur ses grandes lignes aussi, c’est vrai, mais en quoi cela en ferait-il un mauvais film ? Certains disent aussi que tout était sensé finir du coup c’est contradictoire, pas tant que ça, des interprétations très simples peuvent toujours être trouvées, il suffit de faire preuve d’un tout petit peu d’imagination. Puis comme j’avais dis dans ma précédente critique, tout cela n’était même pas sensé se produire si tout était effectivement fini, donc pour moi au contraire c’est bien plus logique que ça reprenne, tout rentre dans l’ordre désormais. Peut-être que douze années d’attente pour la suite d’un film quasi-révolutionnaire a provoqué chez les fans un espoir démesuré d’un scénario exceptionnellement moins familier, mais pour relancer la machine il fallait bien un reboot qui remette d’abord les pions en place afin d’envisager des prochaines suites, non ? En tous cas je trouve que le bis repetita de l’histoire est ici mieux justifié et mieux géré que dans « Terminator 2 », car il faut aussi savoir avouer que la première suite n’avait pas vraiment fait grand chose non plus à part reprendre le même principe : un cyborg venu du futur pour éliminer les résistants depuis le passé. Personnellement ça ne me dérange pas trop, car il y a eu au fur et à mesure des améliorations techniques, visuelles et surtout un meilleur travail au niveau de l’humour et des dialogues, ainsi que des questionnements philosophiques pertinents tels que la signification du destin. De progrès en progrès, la saga se peaufine et gagne en qualité, même si l’histoire n’évolue pas tant que ça jusque maintenant, ce n’est qu’une première étape, soyons plus patients. Dans ce nouveau volet, on est plongé directement dans l’action, sans trop savoir ce qui se passe. En effet, le réalisateur a vu juste, car pas besoin de savoir dès l’instant qu’on connaît d’ores et déjà la chanson, mais aussi puisque l’on sait pertinemment que viendra un moment donné où l’on aura toutes nos réponses. Puis quelles scènes d’action ! C’est du grandiose ! Le temps de présenter tout ce monde, pendant 30 minutes c’est un duel à couper le souffle entre robots ennemis, une course poursuite magistrale dont même des désintéressés de scènes d’action comme moi pourront se délecter. J’apprécie énormément le côté crédible de tout ce qui est présenté (quand on compare avec précédemment), la caméra subjective bien dosée, Schwarzenegger toujours aussi efficace, l’humour et les clins d’oeils très sympathiques et enfin la richesse du scénario (gros défaut du premier Terminator). Toutefois, j’apprécie bien moins l’acteur interprétant John Connor qui ne m’a pas trop inspiré, pas très convaincant dans son jeu, ses cauchemards et son désarroi n’ont été que très peu retranscrits en images, ce qui aurait pu justement apporter ce côté sombre tant acclamé par certains. Surtout ce qui m’a déçu par dessus tout, c’est la fin,
en mode speech avec ces quelques images de la fin de l’humanité trop brièvement exposées, pas assez cruelles ni choquantes, avec un fond musical ni lyrique, ni triste, ni touchant. Il n’y a rien de particulier qui rende la chose aussi tristement poignante qu’elle aurait dû être, ce n’est que trop bref et pas assez inquétant, il aurait fallu nous terroriser de ce désastre apocalyptique, nous terrifier du sort de l’humanité, mais au contraire c’est
un gros raté émotionnel sur ce coup. Je suis toujours convaincu par la saga, maintenant effectivement il serait quand même grand temps de changer de recette, car on ne peut plus trouver d’excuses après 3 scénarios successifs à peu de choses près équivalents . Ce modèle d’histoire est dorénavant obsolète, la prochaine mise à jour doit nous apporter plus d’innovation, doit évoluer obligatoirement désormais, sinon la catastrophe serait inévitable.