La première fois que j’avais vu ce film, j’avais été littéralement séduit par le duo Freeman/Banderas et par le twist final (suivi d'une pirouette), et je ne comprenais pas bien la note que les programmes TV et les spectateurs lui décernaient. Malgré le peu de considération pour ce long métrage, il est régulièrement proposé à la programmation du petit écran, comme pour compenser le fait que cette œuvre ne soit pas passée par les salles obscures. Alors qu’en est-il vraiment ? Eh bien à vrai dire, je ne comprends toujours pas la note donnée à ce film par les allocinéens. Allons allons, "The code" n’est pas aussi mauvais que cette note laisse l’entendre. Bon, il n’est pas exceptionnel non plus, bien qu’il avait tout pour être un grand film. Oui, cela veut dire que je suis ressorti moins enthousiaste que précédemment, bien que je continue à penser que le duo formé par Morgan Freeman et Antonio Banderas est plaisant à suivre. Mais pourquoi donc cette nette baisse de ravissement au second visionnage ? Eh bien pour plusieurs choses, et puisque j’ai commencé à parler de la distribution, eh bien je continue sur la lancée. Ou plutôt, sur les faiblesses du scénario. En me lisant, vous devez vous dire que ça y est, je perds les pédales et que je brode pour cacher mon manque d’inspiration et le fait que je ne sais pas trop par où commencer, mais pas du tout ! En réalité, les faiblesses du scénario entraînent bien des choses sur le jeu d’acteur et sur d’autres aspects. Même sans être exigeant et ne réclamer que du divertissement, force est de reconnaître que le scénario n’a pas été bien écrit. Car les incohérences sont assez nombreuses. Et ça commence par la première scène d’action, sur le toit du métro : Banderas se débarrasse de sa veste réflectorisée, laquelle s’envole logiquement grâce à l’effet de vitesse, mais paradoxalement la casquette qu’il revêt ne bouge pas d’un pouce. Et puis d’une façon générale, le rendu de cette scène d’action n’est pas des plus convaincantes. Vient ensuite la rencontre entre les deux personnages principaux, avec un début d’association qui laisse un peu pantois. La cause ? Eh bien c’est simple : des actes de générosité venus de nulle part, et des civilités pour le moins étranges. Mais bon : pourquoi pas ? Sauf que lorsque deux grands voleurs s’associent (un jeune et un vieux), on doit ressentir un égo ressortir des deux personnages. Là, rien. Tout du moins pas grand-chose. Le seul truc qui ressort, c’est cette relative arrogance dans le comportement de Keith Ripley (Morgan Freeman), et cette désinvolture qui lui permet de s’affranchir de la moindre difficulté rencontrée. On le sait, l’acteur afro-américain a un charisme de fou qui lui permet d’imposer sa présence de façon juste en toutes circonstances, mais là… il est limite agaçant. Que voulez-vous ? Ça devait être écrit ainsi dans le scénario. Antonio Banderas est plus proche de la réalité, en rendant son personnage Gabriel Martin plus… comment dire ? disons plus réaliste. Un coup il veut faire le casse, un coup il ne veut pas… bref ! Et les cabotinages tendent à prouver cette tendance à maintenir ce semblant de réalisme. Quoique n’importe quel homme se retrouvant planté devant la beauté à tomber par terre de Radha Mitchell en ferait autant, pas vrai les gars ? Ben bien sûr ! Oups ! Je m’égare… Pour me rattraper, disons que l’actrice australienne réussit à illuminer à elle seule une intrigue dédiée à des malfaiteurs devant agir dans l’ombre. C’est mieux ? Non ? Ah c’est trop tard… alors euh… tant pis ! Malgré tout, les incohérences sont partout
: comment expliquer qu’ils sont parvenus à entailler une telle épaisseur de mur en béton sans que la lame ne casse si on tient compte de son extraordinaire longueur ? Et les ferraillages ? Où sont les ferraillages ? Le béton est parfaitement lisse et propre, sans nulle trace de ces maudits ferraillages
. Ah et puis le facteur chance, parlons du facteur chance, tiens : il est effarant de le voir sourire en permanence aux deux cambrioleurs. Je sais bien que la chance sourit aux audacieux mais quand même !
Entre une empreinte récupérée et imprimée sur une matière extensible (je vous explique pas pour retrouver l’échelle !), la réponse rajoutée au boîtier de reconnaissance vocale, la réaction du personnel chargé de la surveillance du coffre… excusez-moi mais il y avait de la place pour bien d’autres réactions.
Tout cela pour dire que ça manque de liant, d'épaisseur, de précision dans le développement : on ne sent pas le plan infaillible à toute épreuve. Ensuite, la poursuite engagée par le lieutenant de police Weber n’est à mon sens pas suffisamment exploitée. Ça aurait pu amener du piquant et un supplément de suspense sur un casse audacieux dont on ne ressent finalement pas tant que ça l’immensité de la difficulté. Alors oui, "The code" se laisse suivre et occupera une centaine de minutes si vous n’avez rien d’autre à faire, quoiqu’en regard du premier twist final, on ne comprend pas bien pourquoi Gabriel risque autant sa peau pour s’échapper et libérer sa belle...
du fait de son statut.
Malgré un sujet déjà vu et revu avec toutefois quelques variantes intéressantes, "The Code" est un petit film de seconde zone pourtant doté d’un budget relativement confortable (25 millions de dollars). Oui, "The code" avait tout pour être un grand film (histoire et casting). Un très grand film. Encore aurait-il fallu qu’il bénéficie d’une écriture plus aboutie… Il en ressort un sentiment de grand gâchis que même la présence toujours impeccable de Rade Serbedzija ne parvient pas à gommer. Ce qui me fait penser que la note donnée par les internautes est plus un vote sanction qu’autre chose.