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67 abonnés
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3,0
Publiée le 12 février 2015
Comme dans "Serpico", Sidney Lumet traite de la corruption au sein de la police new-yorkaise, sauf qu' ici, le flic qui la dénonce est lui-même corrompu. L’ambiguïté présente est donc passionnante puisque jusqu'au bout, la question se pose: Danny Ciello est-il un héros ou un salaud ? Il est toutefois dommage que l'acteur choisi pour incarner le personnage ne soit pas à la hauteur de sa complexité. En effet, Treat Willams tente, semble-t-il, de compenser son manque de charisme (n'est pas Pacino qui veut !) par un cabotinage agaçant. On peut aussi regretter que l'intrigue mette du temps à véritablement passionner. Sa mise en place est un peu laborieuse, le scénario touffu déstabilisant d'abord le spectateur. Mais finalement, grâce à la mise en scène réaliste et dynamique du cinéaste, à l'ampleur du récit et à la pertinence des choix moraux évoqués, le film gagne en tension et s'avère assez fascinant dans sa dernière partie. Pas si mal pour un "petit" Lumet !
Sidney Lumet affirmait que "Le Prince de New York" était son film le plus abouti. Celui au sein duquel il estimait avoir réussi à ne pas laisser transparaître un point de vue, laissant le spectateur complètement libre d'orienter son opinion. Qui connaît bien la filmographie de Lumet sait que le réalisateur depuis ses débuts fracassants en 1957 avec "Douze hommes en colère", s'interroge sur le fonctionnement des institutions régaliennes ou démocratiques de son pays, principalement la police ("The Offence", "Serpico", "Le Prince de New York", "Contre-enquête") et la justice ("Douze hommes en colère», «The verdict") mais aussi les médias ("Network") ou la politique ("Point Limite", "A bout de course", "Les coulisses du pouvoir"). S'il fait des incursions plus ou moins heureuses dans différents genres cinématographiques, c'est bien dans les films posant question qu'il donne son meilleur, sachant entremêler ses préoccupations humanistes avec le suspense indispensable pour se rallier les faveurs des studios et des spectateurs. Lumet qui n'écrit jamais ses scénarios (il fera deux exceptions pour "Contre-enquête" et pour "Jugez-moi coupable"), se délecte d'histoires montrant l'inévitable corruption qui infiltre toutes ces institutions ayant en charge le bon fonctionnement de l'État démocratique. Pris dans l'engrenage ou voulant en dérégler leur fonctionnement pervers, l'homme seul se heurte tout d'abord à ses propres contradictions puis à l'instinct de survie d'un système basé sur un darwinisme des plus prosaïques. L'histoire de Robert Leuci qui avait dénoncé la corruption qui sévissait au sein de l'unité d'élite en charge des affaires de drogues du New York City Police Department ne pouvait donc que l'intéresser. D'abord entre les mains de Brian De Palma, le projet n'a pas mis longtemps à atterrir dans celles de Lumet qui était sans aucun doute le réalisateur ad hoc pour adapter à l'écran le livre de Robert Daley (ancien commissaire du même service) qui relate les confessions intimes de Robert Leuci. On peut penser que "Le Prince de New York" n'est qu'une simple redite pour Lumet, le thème évoqué semblant très proche de celui de "Serpico" sorti huit ans plus tôt. Il faut alors se dire que Lumet y a certainement vu l'occasion d'offrir une vision plus complexe du phénomène de la corruption. Là où Serpico (Al Pacino) pouvait être vu comme une sorte de chevalier blanc, Robert Leuci renommé pour l'occasion Danny Ciello (Treat Williams) est lui-même au cœur du système ce qui interroge forcément sur ses motivations et sur les difficultés supplémentaires qu'il devra surmonter pour dénoncer ses propres camarades de travail. C'est d'ailleurs autour de l'évolution psychique de Ciello que Lumet articule son propos, le film étant régulièrement scandé par des maximes en surimpression relatant les états d'âme de l'inspecteur dans la phase qui va suivre. Par exemple après qu'il a été approché par le procureur en charge de l'affaire (Peter Friedman) et qu'il commence à porter un mouchard pour piéger ses interlocuteurs habituels, se fait jour une période palpitante où l'adrénaline est à son maximum décrite par Ciello de la manière suivante : "C'est un jeu, j'aime ça !". Juste derrière alors qu'il tentera vainement d'écarter ses partenaires de l'enquête, il dira : " Personne ne prend plus soin que moi de ses partenaires". Par ce procédé astucieux renforcé par un travail d'orfèvre sur la lumière avec son nouveau chef opérateur Andrzej Bartowiak, Lumet suit pas à pas la
progression psychologique de son héros qui doit affronter en permanence son propre regard accusateur sur ce qu'il est train de faire. Certains ont déploré le manque de notoriété de Treat Williams et peut-être aussi son manque de charisme. Ce choix de casting n'est surtout pas innocent de la part de Lumet qui voulait à travers cet acteur relativement anonyme impliquer au maximum le spectateur dont Lumet souhaitait qu'il se pose en permanence la question : "Qu'aurais-je fait à sa place ?". Lumet était très satisfait du "Prince de New York" certainement parce qu'il lui avait permis de se situer au point d'équilibre du débat et de saisir au plus près grâce au témoignage de Robert Leuci, l'ambiguïté qui habite chacun d'entre nous. Trois heures de métrage qui ont paru longues à certains critiques montrent un Sidney Lumet en maîtrise totale de son art qui a parfaitement retenu la leçon d'efficacité du "French Connection" de William Friedkin (1971) qui avait frappé par son style documentaire. Cette filiation n'est sans doute pas étrangère au sujet du "Prince de new York". En effet plusieurs des collègues dénoncés par Robert Leuci avaient participé activement au démantèlement du réseau de la "French connection" qui était le sujet central du film de Friedkin. Cette gloire soudaine leur avaient permis d'imposer leurs propres règles de fonctionnement qui leur avaient valu le surnom de Princes de New York. On retiendra l'image de la fin du film montrant Danny Ciello devenu instructeur, faisant face stoïquement à un étudiant qui se lève comme va bientôt le faire le spectateur du film, refusant d'être initié par une "balance". Une dernière fois Lumet opiniâtre, nous rappelle que son film comme son cinéma de manière plus générale a pour vocation de nous faire réfléchir sur notre propre positionnement moral face à ces dérives presque consubstantielles au fonctionnement de la démocratie.
Un film qui aurait pu être réellement passionnant et il l'est en quelque sorte mais on se demande pourquoi Lumet raconte son histoire sur près de 3 heures alors que 2 heures auraient largement suffi. Reste tout de même un film assez fort et de bons acteurs mais au bout d'1h30 Le Prince de New York commence à devenir fatiguant.
Une plongée en plein coeur de la corruption de la police new-yorkaise,en particulier celle affiliée à la brigade des stupéfiants,mais pas seulement.C'est aussi un démontage en règle du système judiciaire américain,partial,opportuniste et inefficace.Sur près de 3 heures qui passent comme un rien,le film de Sidney Lumet,grand spécialiste de la question,prend aux tripes,et captive par ses retournements de situation incessants.Treat Williams incarne Ciello,ce flic harcelé et désemparé,qui naïvement,alors qu'il a des remords sur ses agissements,devient la "balançe" des fédéraux,trahissant ses coéquipiers.Mais bientôt,il est confondu à son tour par ses soi-disant protecteurs.Pris entre le marteau et l'enclume,Ciello se rend compte que les policiers continuent à se corrompre,eux qui prennent tous les risques en gagnant une misère,alors que les politiciens se servent de lui pour obtenir de l'avançement.La moralité est un vain mot dans la jungle new-yorkaise de 1981."Le prince de New York" nécessite une attention soutenue,pour en saisir tous les tenants et les aboutissants,avec une multiplication des protagonistes et des intrigues parallèles.Lumet saisit la fièvre de la rue et la difficulté pour ses modestes fonctionnaires de garder leur loyauté et leur probité.Un grand film,trop méconnu.
Seul film de Sidney Lumet qu'il a lui-même coécrit, "Le Prince de New York" est une passionnante plongée au cœur du monde impitoyable du monde policier et juridique de New York où le policier Danny Ciello se voit manipuler et forcer à dénoncer aussi bien ses collègues que toutes les méthodes qu'il a dû utiliser au sein de sa brigade, comme celles de donner de la drogue à leurs indics toxicomanes. La loi de la rue contre la Loi avec un grand L, voilà ce que confronte Lumet, montrant bien l’incompatibilité des deux. Ciello, flic honnête avec quelques passifs, commence à dénoncer pour coincer un avocat véreux mais se retrouve pris dans une spirale infernale. Le film fourmille d'intrigues et de personnages et il faut s'accrocher pour bien tout suivre mais cela vaut le coup, tant l'ensemble est d'une force incroyable, ne laissant jamais la démonstration prendre le pas sur le reste, la mise en scène étant froide au possible pour coller au plus près du propos. Malgré sa durée de 2h40, le film n'a aucun de mou et prend aux tripes tant il nous dévoile les rouages d'un système qui ne fonctionne pas. Et dans la peau de Danny Ciello, personnage complexe au possible, Treat Williams trouve son plus grand rôle.
S. Lumet ajoutait à cette époque un nouveau titre à sa longue liste de chefs d'oeuvre. Film miroir du sublime "Serpico", il raconte le changement de moralité d'un flic ripou qui va tenter de faire tomber un système dans un but noble mais qui va vite se retrouver manipuler par des avocats et des politiciens bien trop heureux de faire tomber des flics. Scénario dense, mise en scène monumentale (sobre au 1er abord mais hyper-travaillé quand on se penche sur la question), acteurs au sommet, montage virtuose et musique impeccable. Certains dialogues atteignent des sommets et posent de vraies bonnes questions quand certains passages sont purement jouissifs (notemment ceux avec le perso joue par J. Orbach). Bref, c'est un film somme, pensé librement par l'un des plus grands metteurs en scène de tous les temps, en bref, c'est à ne pas louper.
Sidney Lumet nous livre ici un polar épais à l’intrigue touffue où l’on se demande constamment - à l’instar des personnages du film - qui est qui et qui trahit qui… C’est encore et toujours un film qui reprend le thème favori de Sidney Lumet, à savoir les rapports de la justice et la police. Ce n’est certes pas le meilleur de son auteur mais cela reste du bon cinéma, bien traité et bien filmé avec honnêteté et rigueur, qualités premières de Lumet, on ne le soulignera jamais assez.
Bien après Serpico (1974), Sidney Lumet récidive avec Le Prince de New York (1982). Deux films qui se ressemblent pour leurs thèmes communs, mais différents dans leurs intrigues et leurs dénouements. Ici, il est question d’un flic corrompu qui souhaite rentrer dans le droit chemin. Il va alors dénoncer le système tout entier afin de se racheter. Comme à son habitude, Sidney Lumet nous dresse un polar comme lui seul sait les mettre en scène. D’une durée de 3h, son film instaure son allure et captive sans jamais perdre le spectateur, et ce, jusqu’au dénouement final. Quant à Treat Williams, il excelle dans son rôle, dommage que sa carrière n’est pas suivit et ait été obligé de passer par la case « nanars » (The Substitute 2, 3 & 4 - 1998/1999/2001).
'Au royaume des balances, le flic est roi.' Même si on comprend bien que Lumet cherche à dénoncer un système qui se mord la queue. Son film est trop long, et parfois trop lent, pour qu'on puisse vraiment s'y plonger.
Huit ans après Serpico, Sidney Lumet remet en avant la corruption au sein de la police new-yorkaise, en prenant cette fois le problème dans l’autre sens. Tandis que la première moitié nous narre le revirement de bord d'un de ces inspecteurs corrompus et du regard que lui porteront ses collègues qu'il a pourtant promis de couvrir, la seconde moitié s’axe davantage sur le système juridique américain qui décide de décrédibilisé ce mouchard au point de lui faire subir un terrible harcèlement moral. La durée du film et l’opacité des longues scènes très bavardes dans les coulisses des procédures judiciaires risquent de perdre les spectateurs qui auront espérés y trouver une intrigue de polar plus classique alors que Le prince de New York est un film passionnant qui dépasse les codes du genre pour offrir une peinture effrayante de l’hypocrisie omniprésente aussi bien chez les malfrats dans dans la magistrature. S'il aurait pu très bien pu tenir en moins de deux heures, ce scénario fait véritablement preuve d'un réalisme qui fait froid dans le dos.
Comme tous les films de S Lumet ce polar parle beaucoup et multiplie les intrigues afin de finalement révéler un récit bien entendu confondant: bien écrit mais trop travaillé.
Une longue enquête, captivante, jamais confuse malgré le nombre de personnages et les ramifications narratives. À la différence de Serpico (autre héros de Sydney Lumet), flic justicier et intègre jusqu'à l'os, le personnage principal est ici plus trouble, plus complexe, fort et fragile, droit et corrompu, gagnant et perdant (comme le démontre cruellement la scène finale). C'est ce qui rend le film passionnant. Justice, honneur, fraternité, manipulation, désillusion... Ces thèmes, explorés avec intensité, font du Prince de New York l'une des oeuvres les plus abouties de Lumet sur le fond (après Douze Hommes en colère, son chef-d'oeuvre, et Network), à défaut d'être originale sur la forme (un réalisme froid). Le film a été tourné en 59 jours seulement. À noter : la belle performance de Treat Williams.
Bien que méconnue, "le prince de New-york" est clairement un des meilleurs Lumet ce qui si on connait la filmographie du bonhomme, démontre la qualité du film que l'on peut facilement qualifier de chef d'oeuvre et qui est une sorte d'anti-Serpico. Film dense et complexe racontant l'histoire d'un flic corrompu qui en quête de rédemption va balancer le système à qui il appartient sans se douter qu'il n'est qu'un pion manipulable dans les rouages impitoyables et déshumanisées de la justice. Passant du polar au film de procès, "Le prince de New-York" est un vrai drame policier qui prend vite des allures de véritables tragédies et se montre captivant de bout en bout malgré sa durée. Porté par d'excellents acteurs (dont Treat Williams qui mérite bien mieux que les suites de "the substitute" ), le film est aussi une oeuvre profondément travaillé en terme de mise en scène par un Lumet au sommet de son talent et qu'il est impératif de découvrir d'urgence.
Le durée du film, la quantité nombreuses de personnages, la complexité du système judiciaire américain dont les nuances peuvent éventuellement nous échapper de ce coté de l'atlantique, font que j'ai un peu décroché par moment. Dommage car la première partie, qui met en scènes écoutes et filatures est plutôt intéressante. J'ai au final, la désagréable impression d'être passé à coté d'un très bon film...