Après l'inégal "Paris je t'aime", où plusieurs réalisateurs confirmés montraient à travers un court-métrage leur vision de Paris, voici "Chacun son cinéma", réalisé pour l'occasion du 60ème festival de Cannes. Les réalisateurs de ces 33 essais liés à la salle de cinéma ont tous eu, auparavant et peut-être par la suite, un rapport avec ce festival mondialement connu.
La critique se fera, pour simplifier, court-métrage par court-métrage (non dans l'ordre de projection) :
- "Absurda" **, de David Lynch : étrange, forcément, incompréhensible sur le moment, forcément aussi, en trois minutes on peut facilement reconnaître la patte de Lynch. Mélange hypnotique de tout et de rien, voilà un court-métrage qui porte bien son nom. Le plus fascinant.
- "Happy ending" **, de Ken Loach : on est loin du travail de cinéaste remarqué durant toute sa carrière dans l'ensemble de ses longs-métrages, toutefois ce court divertissement, léger et amusant, porte un regard lucide sur le cinéma d'aujourd'hui, avec exagération bien sûr, mais ironie simple et savoureuse. Le plus attendrissant.
- "Le don" *, de Raoul Ruiz : De ces élucubrations humaines, nous ne retiendront que l'échange des deux acteurs (Michael Lonsdale, encore une fois excellent), et non pas la fausse ambiance grisâtre qui plombe le film. Le plus déprimant.
- "Lady insecte" *, de Jane Campion : drôle de court, ambiance surréaliste réussie mais maladresse narrative. L'idée y est, mais la réalisation trop cérébrale désactive l'étrangeté voulue. Le plus loufoque.
- "The electric princess house" 0, de Hou Hsiao-Hsien : incohérent, divisé en deux parties figées et désaccordées entre elles, Hou Hsiao-Hsien déçoit et signe un court-métrage ennuyant. Et cela en trois minutes seulement... le plus longuet.
- "Le dibbouk de Haïfa" 0, de Amos Gitaï : probablement le plus mauvais de la partie, Amos Gitaï réalise un film ridicule (bonjour les effets spéciaux), lamentablement mis en scène (succession de fondu enchaînés fo