La Panthère rose 2 n’est pas un grand film, c’est un fait. Le métrage est clairement plus réservé aux fans du prestigieux casting qu’autre chose.
L’histoire, d’abord, n’est pas spécialement marquante. Il y a quelques passages drôles, ce n’est pas faux, et le rythme est soutenu. Du coup, La Panthère rose 2 semble avoir des atouts pour être fun, mais le résultat laisse plutôt dubitatif. Il y a un gros manque d’enjeux, une histoire qui frôle presque le prétexte (l’enquête manque vraiment de relief en dépit de la petite surprise finale), et le sentiment que le casting de fou est sous-exploité est manifeste. En fin de compte ici le film a fait un péché de gourmandise. Il a voulu mettre beaucoup de choses, et au final il n’aborde pas grand-chose, et ce n’est pas la pseudo-romance à peine dégrossi entre Clouseau et Nicole qui va changer cette impression. Ça se laisse suivre, mais avec le sentiment d’assister à un spectacle trop creux.
Les acteurs sont aussi inégaux. Steve Martin est bon mais parfois trop cabotin. Il en fait des caisses en d’autres termes, et si son talent comique permet de savourer certains passages, pour d’autres c’est plutôt agaçant. D’autant qu’il fait face à un Jean Reno franchement timoré, qui lui n’a strictement rien d’un tourbillon comique et parait d’autant plus fade. En revanche Emily Mortimer tire un bon parti d’un rôle pourtant pas très valorisé, et Alfred Molina et Andy Garcia font de même, n’étant pourtant pas forcément mis à leur avantage par des doublages hasardeux, et par leur statut de quasi-guest, qui les fait intervenir dans quelques situations trop rares. Un bon John Cleese et une lumineuse Aishwarya Rai, qui s’impose sans grande difficulté, et saura surprendre.
Visuellement c’est assez bien fait. J’imagine que le budget devait être confortable, et cela se voit dans des décors réussis, notamment les extérieurs, et par un soin apporté à l’image manifeste, avec de jolies couleurs qui donnent un côté frais et léger au film mais sans dimension tapageuse. La mise en scène est à mon sens perfectible, car elle n’a pas grande personnalité, mais elle est assez vive et Zwart confirme qu’il est un faiseur correct, mais sans « patte ». La bande son reprend, entre autres le thème bien connu de La Panthère rose. C’est honorable.
En somme, le défaut de La Panthère rose 2 c’est juste de ne pas avoir réellement de consistance scénaristique, et de disposer d’un riche casting mais aux prestations inconstantes. Ce n’est pas infâme, mais pas indispensable non plus. 2.5