Si le succès, l'année précédente, du Professeur Foldingue lui aura, durant un temps, redonné un coup de fouet, il faut reconnaître que la carrière d'Eddie Murphy stagne sérieusement depuis le début des années 90 et les échecs de 48 heures de plus et des Nuits de Harlem, l'unique film qu'il a réalisé. En France, on nous a vendu Le Flic de San Francisco comme un éventuel quatrième épisode du Flic de Beverly Hills là où le titre américain, "Metro", était nettement moins ambigu. En effet, là où Axel Foley, et par extension Eddie Murphy, symbolisent la tchatche, la gouaille, la magouille pour parvenir à ses fins, ce flic de San Francisco (qui pourrait être d'un autre coin des Etats-Unis, la ville n'étant mentionnée nulle part et n'a aucun rapport avec l'intrigue) respecte les procédures en matière de négociation lors d'une prise d'otage et ne fait preuve d'aucun humour. Ici où là, Murphy peut se remettre à cabotiner comme durant les scènes intimistes avec sa fiancée. Le naturel revenant au galop. Mais j'insiste. Le Flic de San Francisco est un vrai film policier tout à fait sérieux, typiquement 90's avec ses courses-poursuites interminables, son méchant increvable (même après un carambolage et plusieurs tonneaux), et ses rebondissements téléphonés. Le film aura été un échec. Un de plus dans la carrière d'Eddie Murphy dans les années 90. Pour un budget de cinquante-cinq millions de dollars, il en aura rapporté trente-deux. Est-ce que le public souhaitait voir Murphy dans ce type de rôle ? Est-ce que Murphy s'est senti à l'aise dans la peau de ce flic assez éloigné d'Axel Foley comme il avait été bizarre de le voir en vampire dans Un vampire à Brooklyn ? Est-ce qu'il fallait mettre un débutant, Thomas Carter, derrière la caméra pour gérer une star qui aime tout maîtriser sur un film ? J'essaie d'expliquer les mauvaises critiques et l'échec du film. Pour ma part, je l'ai dit, je trouve que c'est un bon polar de son époque, la fin d'une époque d'ailleurs puisqu'on est en 1997, et que j'ai juste été surpris de voir Eddie Murphy un peu (beaucoup) moins agité qu'à l'ordinaire.