Quelques mois après avoir quitté NCIS, la série à succès qui a fait de lui une star, au terme de treize ans de bons et loyaux services, Michael Weatherly revient sur CBS à la tête de son propre drama, Bull, qui débute ce mardi soir aux États-Unis. Dans ce nouveau show judiciaire, qui s'inscrit parfaitement dans la veine procédurale de la chaîne (NCIS, Blue Bloods, Esprits Criminels, Elementary), l'ex-interprète de l'agent Tony DiNozzo campe Jason Bull, le brillant fondateur d'une firme spécialisée en conseils juridiques, librement inspiré des premières années de la carrière du présentateur de talk-show américain Phil McGraw, plus connu sous le nom de Dr Phil (qui est le co-créateur de la série).
Rencontré à l'occasion du lancement de la série, Michael Weatherly nous parle de ce nouveau héros pas comme les autres, qui se sert de sa psychologie, de son intuition, et de son équipe d'experts pour mettre en place des stratégies (simulations de procès, détermination du profil des jurés, ...) qui permettront de faire pencher la balance de la justice en faveur de ses clients. Sans oublier de revenir sur les raisons de son départ de NCIS, et sur les chances de la voir, un jour, enfiler à nouveau le costume de DiNozzo.
Comment décririez-vous ce nouveau personnage, Jason Bull, qui a un côté assez suffisant, mais auquel le public est tout de même censé s'attacher ?
Michael Weatherly : D'emblée, Bull apparaît comme quelqu'un de vaniteux, car il se présente comme un maître en analyse du comportement, comme un expert en psychologie. Il sait ce que vous pensez au moment où il vous voit. Mais je crois qu'il se donne un air suffisant pour créer une illusion et voir comment les gens vont réagir face à quelqu'un d'aussi sûr de lui. […] Ce que j'aime particulièrement chez ce personnage c'est que c'est vraiment un as de la communication, qui sait s'entourer des bonnes personnes. C'est parce qu'il est épaulé par une équipe bien plus intelligente que lui qu'il donne toujours l'impression d'être le mec le plus intelligent qui soit. Pour moi, c'est ce qui le rend fascinant. Je suis persuadé qu'il est plein de défauts, et qu'il a parfois recours à des méthodes qui pourraient ne pas être perçues comme légales. Mais il est guidé par une certaine vérité, et il parvient à pousser les gens à révéler qui ils sont vraiment.
Qu'est-ce qui vous attiré dans Bull, quand on va a proposé le projet, durant votre dernière saison dans NCIS ?
Lorsque j'ai reçu le script du premier épisode, j'étais en train de tourner l'épisode 20 de la saison 13 de NCIS, et je n'étais pas certain d'avoir envie de me lancer immédiatement dans une nouvelle série. […] Et puis j'ai lu le scénario, une fois, puis deux. J'étais chez moi, ma femme m'a dit "Tu es prêt à venir te coucher ?", et je lui ai répondu "Non. Il faut qu'on parle demain matin. Je crois que je viens de trouver une nouvelle série. J'ai vraiment envie d'accepter". J'avais l'impression d'être le téléspectateur, je voulais en apprendre davantage sur ce personnage. Je ne voulais pas qu'il soit juste un connard suffisant. Je voulais en faire quelqu'un d'identifiable, avec des failles. Quelqu'un qui soit au final plus humain que ce à quoi j'étais habitué [sur NCIS].
En dehors du script, il y aussi deux choses qui m'ont tout de suite donné envie. Tout d'abord Paul Attanasio [le co-créateur de la série]. Je connaissais son travail sur Dr House, Donnie Brasco, ou Quiz Show, et je savais donc à quel calibre de scénariste j'avais affaire. Et ensuite j'ai vu que la série était produite par Amblin, et ça m'a rassuré car Steven Spielberg est un grand raconteur d'histoires. Je l'ai d'ailleurs rencontré après le tournage du pilote et ça a été un grand moment, du genre qu'on raye de sa liste des choses à accomplir avant de mourir. Steven m'a expliqué que c'était très important pour lui que Jason Bull soit perçu comme quelqu'un de vulnérable, de compatissant, qui soit émotionnellement connecté aux personnes qu'il tente d'aider.
Et puis, évidemment, c'est un vrai rêve qui se réalise car je décroche enfin le premier rôle d'une série. Je mentirais si je disais que ce n'est pas quelque chose de fantastique, de s'inscrire comme ça dans les traces de Columbo, Magnum, …
Vous avez quitté NCIS en mai dernier, après 13 ans dans la peau de Tony DiNozzo. Qu'est-ce qui va le plus vous manquer ?
Ce qui va évidemment le plus me manquer c'est cette "famille" que l'on s'est créée, avec toute l'équipe. Mais je savais depuis bientôt deux ans que l'aventure allait s'arrêter pour moi. Alors j'ai vraiment pu prendre le temps de dire à chacun combien j'ai apprécié ces années passées à leurs côtés. La vie est faite de changements, il faut l'accepter. Je n'ai jamais eu peur du changement.
Était-ce votre choix de quitter la série ?
Oui, c'était complètement ma décision. Durant la saison 11, j'ai commencé à prendre conscience de pas mal de choses concernant la série, en terme de mécanismes internes, de dynamiques entre les personnages, et de l'avenir qui attendait mon personnage. Et j'ai rapidement réalisé qu'il était temps pour lui, et pour moi, de passer à autre chose. Alors j'en ai discuté avec le studio, avec la chaîne, et heureusement tout le monde a été très compréhensif. DiNozzo a toujours été numéro 2 [après Gibbs], prêt à devenir numéro 1 un jour, mais il n'y est jamais parvenu. Et c'était un peu triste. Il donnait l'impression du mec qui, à 50 ans, vit toujours chez sa mère (rires).
Vous ne pensez pas que c'était un risque de quitter NCIS, qui continue de connaître un immense succès 13 ans après ses débuts ?
Si, bien sûr. Mais j'ai abandonné mes études à la fac pour devenir acteur, et je suis tombé amoureux à plusieurs reprises dans ma vie. Toutes les choses merveilleuses qui me sont arrivées ont été des risques en fin de compte.
Comment vous êtes-vous préparé pour le rôle de Jason Bull ? Avez-vous passé beaucoup de temps à étudier le Dr Phil, qui a co-créé la série et dont votre personnage est inspiré ?
La série s'inspire de son expérience de psychologue, et Phil McGraw est vraiment quelqu'un de fascinant, mais ce n'est pas lui que je joue, alors je n'avais pas envie de l'étudier, ou de chercher à reproduire ce qu'il est en tant que personne. Je ne me sers pas de lui comme d'un prisme par lequel je fais passer les différents aspects de mon personnage. Je me sers de moi-même, de mes propres expériences. […] J'essaye de me connecter à la partie de moi-même qui ressemble le plus au personnage que je joue. C'était déjà le cas avec DiNozzo. Quand je jouais Tony, j'avais l'impression de retrouver celui que j'étais à 10 ans, et qui se faisait exclure du cours d'Espagnol pour avoir inventé des phrases qui ne voulaient rien dire. DiNozzo était facile à interpréter car j'ai toujours eu un clown en moi. Et un rebelle. Et aussi un fils prodigue avec un problème d’autorité. Il suffisait que je me connecte à ces parties de moi.
Grâce à Bull, vous faites toujours partie de la grande famille de CBS. Pourriez-vous considérer un retour en tant que guest dans NCIS un jour ?
J'ai déjà une idée de crossover en fait ! Voilà ce à quoi je pensais. Bull a besoin d'aide. Il contacte un ami qui lui dit "Je connais un mec qui était agent fédéral à une époque, et qui travaille aujourd'hui comme détective privé. Vous devriez bien vous entendre". Alors DiNozzo vient rendre visite à Bull. Bull le rencontre, et DiNozzo ne lui plaît pas du tout. Il se met à l'analyser, il fait son truc "à la Bull". Il veut tout savoir de Tony. Non, évidemment, je plaisante. Ce crossover et un épisode musical sont les deux choses que vous ne verrez jamais dans Bull. Mais pour ce qui est d'un retour dans NCIS… Je ne sais pas. C'est toujours compliqué de remettre le dentifrice dans le tube. Et je crois que c'est pareil pour DiNozzo et NCIS.
La bande-annonce de "Bull", qui débute ce mardi 20 septembre sur CBS :
Bull (2016 - ?)
Grâce à Bull, et au personnage de Jason Bull, expert en conseils juridiques qui tente de prévoir et d'influencer la façon dont les différents jurés vont voter lors d'un procès, Michael Weatherly effectue son grand retour sur CBS, 4 mois seulement après avoir quitté NCIS. Et décroche enfin le premier rôle d'une série, à 48 ans.
Significant Others (1998)
En 1998, avant d'être vraiment révélé par Dark Angel, Michael Weatherly fait partie de la distribution régulière du drama Significant Others, aux côtés notamment de Jennifer Garner et Elizabeth Mitchell. Mais malheureusement, cette série centrée sur le quotidien d'un groupe d'amis d'une vingtaine d'années est annulée par la chaîne Fox après seulement 3 épisodes.
Charmed (1999)
Un an après l'annulation de Significant Others, Michael Weatherly apparaît dans le 18ème épisode de la saison 1 de Charmed, dans le rôle d'un jeune homme qui souhaite devenir prêtre dans le but d'échapper à sa destinée de sorcier, et qui va demander aux sœurs Halliwell de l'aider à stopper les agissements de ses frères.
Dark Angel (2000-2002)
En 2000, le comédien décroche l'un des rôles principaux de la série Dark Angel, diffusée sur Fox aux États-Unis et sur M6 en France. Face à Jessica Alba, qui interprète l'héroïne, Max, il campe Logan Cale, un cyber-journaliste qui, sous le pseudonyme du "Veilleur", défie le pouvoir corrompu désormais en place à la tête des États-Unis, dans un monde post-apocalyptique.
Dark Angel (2000-2002)
Le casting de la saison 2 de Dark Angel : Richard Gunn, Valarie Rae Miller, Jensen Ackles (avant Dawson et Supernatural), Jessica Alba, et Michael Weatherly.
NCIS (2003-2016)
En 2003, Michael Weatherly rejoint le casting de NCIS : Enquêtes spéciales, spin-off de JAG, emmené par Mark Harmon. Il campe alors Anthony "Tony" DiNozzo, un ancien inspecteur de police qui fait désormais partie de l'équipe d'agents dirigée par Gibbs, au sein de la Naval Criminal Investigative Service.
NCIS
Le casting de la première saison de NCIS, qui a depuis connu pas mal de changements : Sasha Alexander, David McCallum, Mark Harmon, Pauley Perrette, et Michael Weatherly.
NCIS (2003-2016)
Michael Weatherly aux côtés de Coté de Pablo, qui incarnait Ziva durant les saisons 3 à 11 de NCIS. Le "couple" fort de la série, qui s'est longtemps tourné autour, et était uni par une alchimie indéniable.
NCIS : Los Angeles
La franchise NCIS, qui a engendré les séries dérivées NCIS : Los Angeles et NCIS : Nouvelle-Orléans, a permis à Michael Weatherly, et à son personnage de Tony, de faire des apparitions en tant que guest dans les différents spin-offs. Comme ici, en 2015, dans un épisode de la saison 7 de NCIS : Los Angeles, aux côtés de Eric Christian Olsen.
Bull (2016 - ?)
Avec Bull c'est donc une nouvelle aventure qui commence pour Michael Weatherly, dans la peau d'un as de la communication un "poil" arrogant, qui se sert de sa psychologie, de son intellect, et de ses trois doctorats (rien que ça !) pour faire pencher la balance de la justice en faveur de ses clients. La série sera-t-elle assez originale pour convaincre les téléspectateurs ? Réponse bientôt...