Humoristes, têtes brûlées, voire même divertisseurs sur Internet, ils sont plusieurs à s'être essayé à l'exercice délicat de tourner des films en caméra cachée. La délicatesse n'est pas l'objectif premier mais le résultat est souvent désopilant. Certains ont parfois même une vocation politique... Petit florilège.
Bad Trip (2021)
L'humoriste Eric André et son acolyte Lil Rel Howery se lâchent dans ce film qui mélange des scènes traditionnelles de comédie et des séquences de caméra cachée. Le scénario tient sur un timbre poste : Eric André retrouve son amour de jeunesse qui l'invite à un vernissage à New York. Il s'y rend avec son ami en "empruntant" la voiture de sa sœur, jouée par Tiffany Haddish. Cette dernière, au caractère soupe au lait, s'échappe de prison et se lance à leur poursuite pour récupérer sa voiture. Surprises et déconvenues les attendent sur leur chemin. Humour trash et séquences potaches garanties.
Mon Ket (2018)
Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, François Damiens revient à l'exercice de style qui l'avait fait connaître au début des années 2000 : la caméra cachée. Constamment doté de prothèses et de perruques pour ne pas être reconnu, il a dû déployer des stratagèmes techniques dignes du grand écran, utilisant parfois jusqu'à 7 caméras totalement dissimulées dans la même scène et installant des micros sur les piégés à leur insu pour obtenir le meilleur résultat possible.
Connasse, Princesse des cœurs (2014)
Née sur Canal de l'association de Camille Cottin, Noémie Saglio et Eloïse Lang, la "Connasse", jeune femme hautaine et délicieusement méprisante, n'a pas attendu très longtemps avant d'investir le grand écran. Un an à peine après ses premières apparitions télévisées, elle partait à la découverte de Londres et à la rencontre de la Reine d'Angleterre dans un long métrage entièrement tourné en caméra cachée.
N'importe qui (2013)
Après avoir atteint le chiffre impressionnant de 1,5 milliard de vues sur Internet, le Montpelliérain Rémi Gaillard s'est essayé au cinéma le temps d'un long métrage. Une fiction mêlant mise en abyme de son propre personnage et caméras cachées inédites impliquant bien évidemment des costumes d'animaux et tout un tas de grosses conneries. Car "c'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui."
Jackass 3D (2010)
Rémi Gaillard est loin d'être le seul à faire n'importe quoi. Pour leur passage au cinéma (et en trois dimensions), les casse-cous survoltés de la bande à Knoxville ne changent pas leurs (bonnes ?) habitudes. Entre saut à l'élastique en cabine WC et high five géant, Johnny part toujours dans la rue, déguisé comme il se doit, à la rencontre des "gens normaux".
Borat (2006) & Borat 2 (2020)
Créé par Sacha Baron Cohen pour l'émission de télé Da Ali G Show, Borat quitte son Kazahkstan natal en même temps que le petit écran et part à la découverte de l'Amérique. Si quelques rares scènes du film de Larry Charles ont été scénarisées pour éviter trop de complications, c'est bien en tant que reporter kazakh, envoyé aux Etats-Unis pour y tourner un reportage, que l'acteur s'est présenté à ses interlocuteurs américains. Le bilan du tournage : 400 heures de rushes, 91 interventions policières et une avalanche de procès. Rebelote en 2020 avec la suite Borat 2 dans laquelle Borat nous présente sa fille, jouée par Maria Bakalova, qui promet une séquence d'anthologie avec l'ancien maire de New York Rudolf Giuliani.
Les 11 commandements (2003)
Lui aussi adepte de la caméra cachée dans le Morning Live, Michaël Youn s'est justement inspiré de l'équipe des Jackass pour son premier long métrage en tant que scénariste. Missionné par le dieu de la blague pour accomplir 11 commandements et faire rire les gens, le comédien et ses potes ont donc poussé la ferveur jusqu'à s'exécuter... dans le monde réel. Le résultat : "Une autre forme de divertissement, une alternative aux comédies classiques."
Monsieur Ripois (1953)
Non, la caméra cachée n'est pas née dans les années 2000. Déjà en 1953, René Clément effleurait le réalisme de la Nouvelle Vague en faisant tourner Gérard Philipe dans la rue, parfois à l'insu des passants.