Attaque du Thalys : Clint Eastwood est en tournage à la gare d’Arras

Avec The 15:17 to Paris, Clint Eastwood continue d’explorer ses personnages d’héros américains ordinaires. Dans American Sniper, il braquait sa caméra sur un soldat américain traumatisé par la guerre en Irak. Un an plus tard, avec Sully, il reconstituait l’extraordinaire amerrissage sur l’Hudson de Chesley 'Sully' Sullenberger, sauvant tous les passager de son airbus en plein crash.

C’est à présent le portrait des touristes américains qui ont désarmé un terroriste à bord du train Thalys no 9364 le 21 août 2015 que le comédien et réalisateur de légende souhaite brosser. Après quelques scènes tournées à Paris, Clint Eastwood a maintenant déplacé son équipe à Arras où s’était arrêté le train pour faire interpeler l’agresseur maîtrisé.

Les trois touristes américains Alek Skarlatos, Spencer Stone et Anthony Sadler, aidés par le britannique Chris Norman, ont effectivement réussi à mettre l’assaillant hors d’état de nuire. Dans la lutte, seul Spencer Stone a été coupé au cutter à la main et au cou. Avant eux, deux autres passagers du train avaient tenté de désarmer le terroriste. L’un d’eux, Mark Moogalian, s’est même fait tirer dessus au pistolet après avoir arraché le fusil d’assaut des mains du tireur.

Présent à bord du Thalys ce jour-là, le comédien Jean-Hugues Anglade a accepté de nous faire part de sa réaction au sujet de ce tournage auquel il ne participe pas :

"Je ne comprends pas les raisons véritables qui poussent Clint Eastwood à faire ce film si ce n'est celle de faire l'éloge de l'héroïsme de ces américains, dont Spencer Stone avec lequel je suis resté en contact depuis l'attentat raté du Thalys. Je ne vois pas d'autre raison de faire ce film. Cela ne sera jamais montré du point de vue d'un père de famille qui a pensé l'espace de quinze minutes qu'il allait mourir avec sa femme et ses deux garçons, coincés au fond d'un compartiment.

Si c'est donc un film qui s'intéresse uniquement à l'héroïsme, cela sera très certainement un film formidablement raconté, et c'est mérité car on nous a vraiment sauvé la vie. Mais si c'est pour exacerber le nationalisme américain, je suis beaucoup moins d'accord. Car avant d'être sauvés par les américains, d'autres hommes courageux sont intervenus, et peu importe qu'ils soient anglais, allemands, belges... A l'heure actuelle, je ne sais pas si j'irai voir le film." (Propos recueillis par Clément Cusseau le 19 juin au Festival de Monte-Carlo)

Aucune date de sortie n’a encore été annoncée pour The 15:17 to Paris, dans lequel les héros américains interpréteront leurs propres rôles. Le maire d’Arras Frédéric Leturque a profité de la venue du metteur en scène pour lui offrir la médaille de la ville.

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