Le septième art solidaire. En proie à de sérieuses difficultés financières et luttant actuellement pour sa survie, le Festival du Film de Buenos Aires, qui doit se tenir du 18 au 28 avril prochains, vient de bénéficier d'un soutien de poids. Les responsables de la Quinzaine des réalisateurs tirent en effet la sonnette d'alarme et réclament une intervention financière à haute échelle. Ils ont ainsi contacté les festivals du monde entier, les ambassades étrangères ainsi que de nombreuses sociétés cinématographiques pour leur demander des fonds.
L'Argentine en crise, un festival dans la tourmente
L'Argentine subit actuellement de plein fouet une grave crise politique et économique qui place le pays dans une situation désastreuse. Le Festival du Film de Buenos Aires, organisé par le gouvernement de la ville, en subit gravement les conséquences puisqu'il a vu la part de son budget versée par l'Etat divisée par cinq par rapport à l'édition 2001 (200 000 dollars au lieu d'un million de dollars), et que l'apport financier des sponsors et partenaires privés à chuté de 300 000 à 100 000 dollars. Des réductions drastiques, expliquées par le fait que la municipalité de Buenos Aires ne perçoit quasiment plus d'impôts.
Aujourd'hui, le gouvernement argentin ne verse quasiment plus d'argent au Festival du Film de Buenos Aires, qui "par la qualité de sa programmation, la richesse de ses rétrospectives, de ses découvertes et sa très large audience nationale, a su devenir un grand festival international (...)" selon la Quinzaine, mais qui, outre le fait de présenter le meilleur de ce que produit le cinéma indépendant international, est aussi "le point de rencontre du public cinéphile de tout le continent sud-américain et la place forte d'où a été révélé, dans le monde, le nouveau cinéma argentin".
Un besoin de 100 000 dollars
Le budget prévisionnel couvre seulement 20 % du montant total des coûts de l'édition à venir. Selon la Quinzaine des réalisateurs, "il manque au minimum aujourd'hui, 100.000 dollars, pour que la quatrième édition puisse se dérouler dans les conditions décentes qui ne mettraient pas en péril sa ligne éditoriale". Il y a donc urgence...
Clément Cuyer