Malgré ses treize nominations, Amélie Poulain n'aura pas réussi à battre le record d'obtention de César, détenu par Le Dernier Metro et Cyrano de Bergerac. Avec seulement quatre statuettes, le film de Jean-Pierre Jeunet a certes remporté les récompenses de Meilleur film et de Meilleur réalisateur, mais il devance à peine Sur mes lèvres de Jacques Audiard, l'autre vainqueur de la cérémonie qui comptabilise trois César dont le plus inattendu est sûrement celui de la Meilleure actrice, décerné à Emmanuelle Devos.
La diversité du cinéma français à l'honneur
Cette année, aucun film n'a véritablement dominé le palmarès contrairement aux éditions précédentes, celle de 2001 en tête qui vit triompher Le Goût des autres . Douze films sur ving-huit ont été distingués : les votants ont ainsi reconnu une certaine diversité du cinéma français, saluée par la présidente Nathalie Baye en début de soirée. La Chambre des officiers qui avait créé la surprise avec ses neuf nominations, ne remporte que deux César et nombreux sont les longs métrages ayant reçu une seule statuette de Comment j'ai tué mon père à La Pianiste en passant par Mauvais genres, Chaos, Le Peuple migrateur, No Man's Land ou encore Le Pacte des loups. Les trois grands perdants sont sans conteste Sous le sable , Une hirondelle a fait le printemps et Ma femme est une actrice: ces longs métrages n'ont rien reçu alors qu'ils concouraient dans plusieurs catégories.
Après une année exceptionnelle pour le septième Art hexagonal, certains ont tenu à souligner la responsabilité des pouvoirs publics dans cette bonne santé. Ce fut le cas de Daniel Toscan du Plantier qui célébra le mariage de "l'Etat et de notre métier", et de Frédéric Mitterrand, qui loua l'avance sur recettes avant d'évoquer le triste sort du cinéma italien et de rappeler les menaces qui pèsent sur le financement du cinéma français. Nul doute que ces interventions furent adressées particulièrement à Pierre Lescure, président de Canal Plus, ainsi qu'à Lionel Jospin, premier chef de gouvernement à assister à la cérémonie des César, alors même que la campagne pour les élections présidentielles vient de s'ouvrir...
Amélie Charnay
MEILLEUR FILM DE L'ANNÉE
Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet
MEILLEUR ACTEUR
Michel Bouquet dans Comment j'ai tué mon père
MEILLEURE ACTRICE
Emmanuelle Devos dans Sur mes lèvres
MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE
André Dussollier dans La Chambre des officiers
MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE
Annie Girardot dans La Pianiste
MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
Robinson Stévenin dans Mauvais genres
MEILLEUR ESPOIR FÉMININ
Rachida Brakni dans Chaos
MEILLEUR RÉALISATEUR
Jean-Pierre Jeunet pour Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain
MEILLEURE PREMIÈRE OEUVRE DE FICTION
No Man's Land de Danis Tanovic
MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL OU ADAPTATION
Jacques Audiard et Tonino Benacquista pour Sur mes lèvres
MEILLEUR FILM ÉTRANGER
Mulholland Drive de David Lynch
MEILLEURE MUSIQUE ÉCRITE POUR UN FILM
Yann Tiersen pour Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain
MEILLEURE PHOTO
Tetsuo Nagata pour La Chambre des officiers
MEILLEUR DÉCOR
Aline Bonetto pour Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain
MEILLEUR SON
Marc-Antoine Beldent, Pascal Villard, Cyril Holtz pour Sur mes lèvres
MEILLEUR MONTAGE
Marie-Josèphe Yoyotte pour Le Peuple migrateur
MEILLEURS COSTUMES
Dominique Borg pour Le Pacte des loups
MEILLEUR COURT-MÉTRAGE
Au premier dimanche d'août de Florence Miailhe
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