Le Journal de Bridget Jones est l'un des événements de cette rentrée cinématographique. L'histoire de cette "célibattante" interprétée par une Renée Zellweger prête à tout pour dénicher l'homme de sa vie possède tous les atouts pour un succès dans l'Hexagone. D'autant que Hugh Grant et Colin Firth complètent la distribution, et que le film est l'adaptation d'un énorme succès littéraire à travers le monde, issu de la plume d'Helen Fielding. AlloCiné a rencontré Sharon Maguire, la réalisatrice du film, lors du récent Festival du film britannique de Dinard.
AlloCiné : "Le Journal de Bridget Jones" est un énorme succès littéraire. Comment est né le projet d'une adaptation cinématographique ?
Sharon Maguire : Helen Fielding a écrit la première mouture du script. A ce moment-là, elle a dû finir d'écrire le second opus de Bridget Jones, parce que le premier avait été très populaire... Donc d'autres scénaristes sont arrivés sur le projet, Andrew Davies (The Tailor of Panama) et Richard Curtis (Quatre mariages et un enterrement), et je me suis mise à travailler avec eux. Et finalement, quand Helen Fielding a fini son second livre, elle est venue collaborer avec moi et Richard Curtis pour terminer le film.
Pourquoi le choix s'est-il porté sur vous pour réaliser le film ?
J'ai été impliquée sur le projet pour la première fois lorsque j'étais l'un des personnages du livre écrit par Helen Fielding. C'était des années avant que cela ne devienne un film. J'ai donc d'abord été impliquée dans le film car l'un des personnages du livre, Shazza, qui est aussi dans le film, est basé sur moi. Alors quelques années plus tard, quand Working Title Productions a acquis les droits du roman, ils ont vu beaucoup de gens, beaucoup de réalisateurs. Ils m'ont vue et j'ai eu le job.
Quelle vision aviez-vous de l'histoire du roman ?
Cette histoire était très vraie je pense, c'était comme ma vie et celle d'Helen Fielding, celle que nous vivions tout le temps. Une sorte de mélange: c'était amusant et ridicule mais il y avait aussi parfois de la solitude et de l'inquiétude. Si le livre a eu tant de succès, je pense que c'est parce qu'il a poussé le bouton de la solitude, une solitude habillée d'anecdotes amusantes. C'était comme cela que nos vies étaient, à l'époque. Nous étions seules et inquiètes, mais nous nous nous occupions en racontant des anecdotes amusantes à ce sujet pour essayer de ne pas y penser...
Avez-vous souhaité rester le plus possible fidèle au roman ?
Nous avons toujours voulu être proches du roman. Enfin, jusqu'à ce que l'on réalise qu'on allait faire un film de de neuf heures et là, ce n'était pas possible. La chose la plus difficile faire a vraiment été de savoir quoi garder et quoi écarter de l'histoire d'origine : ça c'était difficile. Maintenant, quand je lis le livre, je réalise à quel point nous en sommes restés fidèles. En tout cas sur la plupart des moments majeurs.
Pouvez-vous nous décrire Bridget Jones, ce personnage de "célibattante" ?
Je pense que c'est un personnage qui a peur de rester seul, mais qui possède un éternel optimisme dans la vie, un éternel optimisme dans l'amour. Elle croit aux contes de fées sur l'amour. Sa plus grande crainte est de rester seule. En dépit de son indépendance et de sa carrière professionnelle, elle a peur d'être seule. Je pense que c'est comme cela que l'on peut la définir.
Avez-vous trouvé la parfaite Bridget Jones en la personne de Renée Zellweger ?
Oui, j'ai trouvé ma parfaite Bridget Jones avec Renée Zellweger. C'était totalement inattendu : j'étais la dernière personne qui pensait engager une américaine pour le rôle. Mais je voulais la rencontrer, car j'avais aimé son travail sur Jerry Maguire et Nurse Betty, spécialement parce qu'elle est brillante dans le fait d'être vraie dans la comédie. Et c'est très difficile de faire ça selon moi. Je voulais donc la rencontrer pour cette raison et quand je l'ai rencontré, j'ai réalisé que ce n'était pas si important que ça, le fait qu'elle n'ait pas l'accent anglais. Ce que j'ai vu en elle, c'est qu'elle possédait d'importantes qualités comiques...
Pouvez-vous nous parler des deux acteurs masculins du film, Hugh Grant et Colin Firth ?
Je pourrais parler de Hugh Grant et de Colin Firth indéfiniment. J'étais très intimidée à l'idée de les diriger, j'ai donc déjà dû surmonter cela. Ce sont tous deux des acteurs extrêmement bons. J'ai vraiment été surprise de la manière dont ils ont travaillé sur leurs personnages, comment ils se sont préparés. Ils prenaient tous les deux beaucoup de notes, ils ont fait beaucoup de recherches sur leurs personnages. Je pensais qu'il y avait des tas d'acteurs qui débarquaient sur les tournages et qui disaient comme ça : "Bon, quels sont les dialogues à réciter aujourd'hui ?". Mais ce n'était pas le cas avec eux. Dans leur jeu, ils était très soucieux de respecter une sorte de timing comique.
Propos recueillis par C.C.