A Cannes, le deuil était l'un des thèmes principaux des films projetés avec, notamment, La Chambre du fils, la Palme d'or, Je rentre à la maison ou encore Pau et son frère. Ce jeudi à Venise, les deux films concourant pour le Lion d'or traiteront des conséquences d'un décès.
Le Brésilien Walter Salles, lauréat de l'Ours d'or à Berlin pour Central do Brasil, présente Abril despedaçado (Behind the sun). Le film, inspiré du roman Avril brisé d'Ismail Kadaré, se déroule en avril 1910 au Brésil. Tonho est chargé d'une très dure mission ordonnée par son père : venger la mort de son frère aîné. Il se trouve alors déchiré entre respect et rejet des traditions. "En l'absence de loi, certaines régions du Brésil étaient marquées par des guerres entre familles qui subsistaient parfois sur plusieurs générations", explique le réalisateur. Dans son film, comme dans le précédent, il utilise la lumière naturelle et met en scène acteurs professionnels et non-professionnels.
Sauvage innocence du Français Philippe Garrel explore les conséquence de la mort par overdose d'une femme, sur la vie de son mari réalisateur. Le réalisateur du Vent de la nuit avec Catherine Deneuve a choisi l'écrivain Mehdi Belhaj Kacem pour incarner François, ce metteur en scène qui va décider de tourner un film contre la drogue. Lucie, qui doit y interpréter le rôle principal, souffrira d'être sans cesse comparée à la femme de François, aujourd'hui décédée : elle tombera à son tour dans la drogue, sans que le réalisateur ne s'en rende compte. Philippe Garrel est un habitué de Venise : il avait remporté le Lion d'argent en 1991 avec J'entends plus la guitare, ex-aequo avec Zhang Yimou pour Epouses et concubines et Terry Gilliam pour Fisher king.
L'Amore imperfetto (Imperfect love) de Giovanni Davide Maderna évoque une naissance mais, pourtant, il s'agit d'"une réflexion sur la mort", selon le réalisateur italien. Sergio et Angela attendent un enfant atteint d'une grave malformation. La naissance va révéler angoisses et tensions. Le film concourt dans la catégorie "Cinéma du présent" tout comme La Fiebre del loco (Loco fever) du Chilien Andrés Wood. Ce film aborde un thème très différent : la recherche frénétique, au sud du Chili, de coquillages aux vertus aphrodisiaques. Une fable sur l'entrée de l'économie de marché dans le pays.
A.I. hors compétition
Enfin, les festivaliers pourront visionner, hors compétition, A.I. (Artificial intelligence), mais sans son réalisateur Steven Spielberg qui ne fera le déplacement ni à Deauville ni à Venise. Le réalisateur d'E.T. a porté à l'écran le projet de Stanley Kubrick. Au milieu du XXIe siècle, des savants ont fabriqué des robots feignant les sentiments humains. Le contrôle des naissances oblige un couple à adopter David, un robot de 11 ans. Haley Joel Osment (Sixième sens) sera présent sur la lagune.
M-C.H.