Il y a une grande question que l'on va forcément se poser à la sortie d'A.I. intelligence artificielle (le 24 octobre), c'est de savoir si le résultat final sera fidèle à l'idée que s'en faisait le père du projet, à savoir Stanley Kubrick. Bien évidemment, on n'aura jamais de réponse définitive, mais on peut au moins en chercher des bribes.
Ainsi, selon Jan Harlan, producteur exécutif du film et beau-frère de Kubrick, "Stanley ne voulait pas utiliser un véritable petit garçon pour tenir le rôle principal, parce qu'il prenait tellement de temps pour faire ses films que l'enfant aurait trop grandi pour être crédible. A la place, il a investit beaucoup d'argent dans la conception d'un robot. Mais il n'est pas parvenu à construire quelque chose de satisfaisant, que les gens auraient pu croire capable d'aimer et d'être aimé."
Kubrick a commencé à travailler sur A.I. il y a vingt ans, alors que les auteurs de science-fiction croyaient beaucoup au concept de robot doté d'une intelligence artificielle. Dix ans plus tard, il abandonna son idée d'utiliser une machine pour le rôle principal, il s'est alors tourné vers les effets numériques. "Il a fait énormément de tests, mais il n'en était pas satisfait." A cette époque, il a commencé à penser à Spielberg pour réaliser le film. Il l'a invité chez lui, en Angleterre, et il lui a montré des centaines de dessins.
On connaît la suite... après la mort de Kubrick, le 7 mars 1999, Spielberg a accepté de faire le film, "mais il a considéré que les effets numériques ne seraient pas aussi concluant qu'un acteur en chair et en os" qui est, en l'occurrence, Haley Joel Osment.
M.B.