Le film commence avec la photographie d'un enterrement de SS, morts lors de la révolte de Sobibor. Il s'achève avec une énumération de juifs décédés. Claude Lanzmann a réalisé Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures à partir d'un entretien que lui avait accordé en 1979 Yehuda Lerner pendant le tournage de Shoah.
L'homme raconte, en hébreu, comment il a réussi à s'échapper de l'un des six camps d'extermination construits en Pologne par les nazis. Le titre du film est le lieu, la date et l'heure de la révolte. Une révolte organisée par 300 juifs sous le commandement d'Alexandre Petchersky, un officier juif de l'Armée rouge. Trente juifs arrivent à survivre. Pour parvenir à s'enfuir, Yehuda Lerner a dû tuer par deux fois, avec une hache tranchante. "Sobibor est un film mythologique où on est en présence de David et Goliath. Le protagoniste est un non violent absolu. Il décrit le SS qu'il tue comme quelqu'un d'immense. Il le dépeint comme un monstre", explique Claude Lanzmann.
"Ce film est un objet unique et précieux", a affirmé le journaliste Alexandre Adler pendant le débat qui a suivi la projection. "Claude Lanzmann est l'un des plus grands cinéastes" , a confié Arnaud Desplechin, le réalisateur d'Esther Kahn et de Comment je me suis disputé.
Claude Lanzmann a rejeté le terme de documentaire pour parler de son film. "Je récuse la catégorisation documentaire-fiction. Mes films ne sont ni l'un ni l'autre. J'effectue un vrai travail romanesque de narration et de mise en scène."
M-C.H.
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