La danseuse et chorégraphe d'origine espagnole, Blanca Li, a achevé, il y a quelques jours, le tournage de la comédie musicale hip-hop, DJ-le défi : une façon de renouveler un genre cinématographique tombé en défaveur en France.
Outre l'originalité de sa démarche artistique, Blanca Li sous-tend le film d'une réflexion sur la danse. En effet, bien que l'appartenance d'un des personnages à un groupe de break danse soit prétexte à des scènes de danse d'une grande virtuosité, un propos plus général montre que la danse est un langage qui peut suppléer la parole lorsque les mots sont impuissants à désamorcer des conflits. C'est ainsi qu'une mère désireuse de renouer le dialogue avec son fils, finit par abandonner sa boutique de luxe pour rivaliser avec lui dans le défi "World battle" le plus prisé de la break dance. La majeure partie des interprètes se composera donc de danseurs, mais la participation de l'actrice Amanda Lear est à noter.
Depuis longtemps, la chorégraphe d'origine espagnole ne se contentait plus de monter des spectacles de danse. Elle avait chorégraphié l'opéra Les Indes galantes de Rameau, en 1999, et avait réglé les passages de danse des films Gazon maudit de Josiane Balasko et Nettoyage à sec d'Anne Fontaine. Aussi éclectique que polyvalente, l'ancienne élève de l'école Martha Graham n'a pas hésité à mettre en scène des défilés de mode comme pour l'agence Elite en 1997. Elle s'est également illustrée par sa performance dramatique dans Pigalle de Karim Dridi en 1994.
Blanca Li, danseuse aguerrie aussi bien aux techniques de la danse contemporaine que celles du jazz, avait précédemment créé une pièce pour 10 danseurs hip-hop : Macadam, Macadam l'un des gros succès du Festival Cités danse variations de Suresnes en 1999.
La danse hip-hop inspire donc Blanca Li, et la comédie musicale DJ-le défi pourrait créer un précédent au cinéma.
A.C.