Loin des tueurs en série, crimes à l'arme blanche et autres jeunes victimes hurlantes qui font d'habitude son quotidien de réalisateur, Wes Craven s'est retrouvé dans les bureaux douillets de la Maison Blanche pour filmer les derniers jours du mandat de Bill Clinton à la mi-janvier.
Le documentaire, qui devrait durer une heure, ne sera projeté qu'à la future bibliothèque présidentielle Clinton, qui sera construite à Little Rock, le fief de l'ex-président américain, en Arkansas. Il sera coproduit par la Miramax (qui avait déjà produit bon nombre de films de Craven, dont la trilogie Scream) et par Tribeca Productions, la maison de production de Robert De Niro.
Wes Craven a disposé d'une autorisation spéciale pour filmer dans tous les bureaux de la Maison Blanche. Guidé par Bill Clinton lui-même pendant plus de trois heures lors de la semaine précédant la prestation de serment de George W. Bush le 20 janvier dernier, le réalisateur a notamment eu accès au fameux bureau ovale, le bureau personnel du président des Etats-Unis, l'un des lieux les plus surveillés du pays. La chambre Lincoln, qui a accueilli de nombreux amis de Bill Clinton tout au long de ses huit années de mandat, a également été immortalisée, ainsi que les appartements privés de la Maison Blanche à la demande expresse d'Hillary Clinton. En revanche, l'anti-chambre du bureau ovale qui aurait accueilli les relations extra-conjugales de Bill Clinton avec Monica Lewinsky, n'a pas été visitée.
L'idée de suivre l'ex-président américain lors de ses derniers instants à la Maison Blanche a vu le jour lors de la projection privée du dernier film en date de Wes Craven, La Musique de mon coeur, organisée l'année dernière à la Maison Blanche.
Bien qu'intimidé par la solennité des lieux, Wes Craven a bien failli ne pas résister à son habitude de glisser une farce référentielle dans son documentaire. "Une personne m'a suggéré d'amener un masque du tueur de Scream avec moi, afin d'inclure une personne le portant dans le documentaire", a-t-il raconté, "mais je crois que si nous l'avions fait, nous n'aurions plus jamais pu remettre les pieds à la Maison Blanche".
T.C. avec Reuters