Sébastien Lifshitz a sillonné pendant quatre semaines les Etats-Unis pour filmer son ami Stéphane Bouquet à la recherche de son père. Tel a été le pari de La Traversée. Seules informations qu'ils avaient en leur possession : l'homme était un soldat américain de l'OTAN ayant vécu en France jusqu'en 1967 avant de repartir aux Etats-Unis. Aucune adresse, aucune photo. "Ma rencontre avec Sébastien a été déterminante. Seul, je ne serais jamais parti. Je m'étais habitué à vivre sans père", a confié Stéphane Bouquet.
Les deux hommes sont partis avec une équipe réduite et un budget de 4,2 millions de francs. Leur voyage les a emmenés, notamment, au ministère des Armées à Washington, et à Nashville (Tennessee), où habitait la mère de Stéphane.
Le réalisateur a filmé le voyage, les paysages, les motels et les gens rencontrés. "Même sans résultat, la traversée aura été faite et nous en sommes sortis modifiés", a expliqué Stéphane Bouquet.
C'est le premier documentaire de Sébastien Lifshitz. Le cinéaste avait traité de la question du désir et du plaisir dans Corps ouverts, un court métrage récompensé en 1998 par le Prix Jean Vigo, et dans Les Terres froides, téléfilm réalisé pour ARTE dans la collection Gauche/Droite. Son premier long métrage, Presque rien, sorti l'an dernier, brossait le portrait, sur trois saisons, de Mathieu (Jérémie Elkaïm, vu dans Banqueroute d'Antoine Desrosières) et de sa relation amoureuse avec Cédric (Stéphane Rideau qu'on verra bientôt dans Terminus des Anges d'André Téchiné), un autre adolescent.
M-C.H.