Hugues Desmichelle, qui a notamment produit L'Annonce faite à Marie d'Alain Cuny et Les Histoires d'amour finissent mal en général d'Anne Fontaine, travaille actuellement sur un projet d'envergure. Sa société de production, Parabole, a proposé à douze cinéastes du monde entier de s'inspirer des paraboles de l'Evangile, afin de réaliser des longs métrages. "Le choix des cinéastes, qui a débuté en 1996, nous a demandé deux ans de travail", a-t-il confié à AlloCiné. Pour les sélectionner, le producteur s'est rendu dans plusieurs festivals, a visionné des centaines de films et lu de nombreux scénarios. "C'est un projet qui me tient à coeur. Je voulais entreprendre quelque chose qui ait du sens. Comme les paraboles sont des textes très courts (des récits utilisés par Jésus pour ses enseignements), qui parlent de la vie de tous les jours, ils sont une vraie source d'inspiration pour les réalisateurs, qu'ils soient croyants ou non. Le but est d'obtenir des films différents, représentatifs de la culture de chaque cinéaste."
La collection abordera des genres cinématographiques très différents : comédie, drame, suspense, aventure...
Après avoir sélectionné les réalisateurs, le travail a surtout porté sur le choix des paraboles et l'écriture des scénarios. Quatre films sont déjà en cours de financement. Leur tournage commencera cette année.
Le Fil du temps d'Abolfazl Jalili (Les Contes de Kish) racontera l'histoire d'un jeune orphelin à la recherche de son identité. Le cinéaste d'origine iranienne, s'est inspiré de la parabole de Saint Matthieu, "Le Filet" (Le royaume des cieux est encore comparable à un filet qu'on jette en mer et qui ramène toutes sortes de poissons).
Dans Comme un nuage, Mikhaïl Kobakhidze, cinéaste géorgien longtemps victime de la censure, a travaillé sur trois paraboles : "Les deux maisons", "L'ami importun" et "Le cambrioleur". Son film racontera l'histoire d'une jeune femme aux origines mystérieuses qui, dans une grande ville futuriste, découvre l'amour.
Fernando Spiner, lui, tournera L'Homme cheval, l'histoire d'un jeune Argentin qui, de retour dans son pays avec sa femme française, reconnaît l'assassin de son père sous les traits d'un homme vénéré comme un saint. Il s'est inspiré de "La brebis perdue", une parabole où une brebis égarée compte plus pour son berger que les quatre-vingt-dix-neuf autres du troupeau.
Quant à la documentariste hollandaise Heddy Honigmann, elle évoquera les relations adultères dans Les Heures volées, film inspiré de la parabole de "La Perle". Dans ce texte, un marchand parti à la recherche de bijoux précieux finit par trouver une perle parfaite. Il demande au meilleur artisan de sculpter un superbe écrin et expose sa perle de grand prix. En observant les gens, ils se rend compte que c'est l'écrin que le public admire et non le bijou.
Pour ces quatre premiers longs métrages, le budget variera entre 15 et 45 millions de francs. L'objectif de Parabole est de produire environ trois films par an.
M-C.H.