Pour tourner dans le palais de Ceausescu, il faut y mettre le prix.
Costa-Gavras (Mad City) l'apprend aujourd'hui à ses dépends alors qu'il doit prochainement entamer dans ce lieu prestigieux de Bucarest en Roumanie le tournage de son film historique Le Vicaire.
La maison de production roumaine Mediapro Pictures, qui finance le film, avait arrêté son choix sur l'immense palais de Ceausescu, qui abrite actuellement la Chambre des députés, pour tourner la grande majorité des scènes d'intérieur sensées se passer au Vatican. Le cinéaste grec avait choisi ce pays pour son architecture similaire à celle du Vatican.
Une première offre de 9000 dollars par jour de tournage, acceptée par les élus, avait contenté les deux parties et promettait un tournage sous les meilleurs auspices.
Pourtant, mettant en avant des tournages n'excédant pas une heure par jour, l'équipe du film devant passer le reste du temps sur la reconstitution du décor du Vatican, Mediapro Pictures a fortement diminué le cachet jusqu'à 1000 dollars par jour de tournage dans une des salles du palais.
Il n'en fallait pas plus pour irriter le bureau permanent de la chambre basse qui refuse d'accorder une réduction de la somme et de discuter autour d'un éventuel rabais. "La nouvelle offre de Mediapro est une véritable insulte. Si les réalisateurs ne veulent pas payer 9000 dollars par jour, ils n'ont qu'à aller au Vatican et négocier avec le Pape" a ainsi déclaré un député roumain. On ne peut faire plus clair.
Co-produit également par Claude Berri, Le Vicaire est adapté d'un roman d'un auteur suisse-allemand. Il contera l'histoire d'un officier SS, qui après avoir crée un redoutable gaz utilisé ultérieurement pour exterminer des milliers de juifs, tentera de prévenir les autorités religieuses du danger de cette substance et d'en convaincre le Vatican avec l'aide d'un jeune prêtre (sans doute incarné par Mathieu Kassovitz).
Cette crise locative pourrait repousser le tournage du film historique de Costa-Gavras en Roumanie, voire l'envoyer vers un autre pays. Mais l'entrevue organisée jeudi 11 janvier avec le président roumain Ion Iliescu pourrait peser de façon bénéfique pour la reprise du tournage.
Y.S.