Le metteur en scène, âgé de 82 ans, est un habitué des déclarations tonitruantes. En effet après avoir laissé entendre lors d'une interview à la télévision qu'il envisageait de se suicider le jour où il estimerait que le temps aurait trop de prise sur lui, il a fait part au journal suédois " Expressen " de son dégoût du septième art en déclarant : " Je quitte le domaine de la boucherie et de la prostitution ". Il a ajouté qu'il n'était même pas touché par ses propres films et qu'en produire un autre serait trop fatigant. Bergman semble avoir perdu goût à la vie depuis le décès de sa femme Ingrid en 1985, qui, selon lui, l'a laissé infirme et indifférent à son sort.
Le réalisateur de films qui ont marqué à tout jamais l'histoire du cinéma tels que : Le Septième sceau (1957), Le Silence (1963), Persona (1966), ou Sonate d'automne (1978), n'est pas passé derrière la caméra depuis Fanny et Alexandre en 1982. Si ce n'est pour quelques productions télévisées. En revanche il a écrit pour le cinéma en laissant le soin à d'autres de mettre en scène ses scénarios. Ce fut le cas de son récit autobiographique Les Meilleures intentions réalisé par le Danois Bille August en 1992 et plus récemment d'Infidèle présenté à Cannes l'année dernière, réalisé par son ex-femme et actrice fétiche, la Norvégienne Liv Ullman. Il reste néanmoins plus attaché que jamais au théâtre puisqu'il a mis en scène au Théâtre Royal de Stockholm Marie Stuart de Schiller et qu'il s'apprête à adapter pour la radio norvégienne une pièce d'Ibsen.
Depuis de nombreuses années Bergman passe la majeure partie de son temps sur l'île de Farö dans la Baltique. Il admet que sa vie sociale se limite aux visites de ses neuf enfants et à ses conversations téléphoniques avec son meilleur ami, l'acteur Erland Josephson. Il continue à voir un film par jour, qu'il choisit dans une vidéothèque riche de 4500 titres, avec une préférence pour les films suédois muets.
E.M avec AP
