La reconversion à la télévision, ou en tout cas le détour par le petit écran, semble être à la mode actuellement chez les acteurs français. Après Gérard Depardieu (Monte Cristo), Christian Clavier (Les Misérables) ou Alain Delon (Fabio Montale bientôt en tournage), c'est notre "Bébel" national qui s'apprête à tourner pour la télévision un film en deux parties adapté de l'oeuvre de Georges Simenon, L'Aîné des Ferchaux.
Ferchaux, réalisé par Bernard Stora, mettra en scène un riche et vieil industriel, Dieudonné Ferchaux, mêlé à un scandale politico-financier et contraint de prendre la fuite. Il croise sur sa route un jeune boxeur qui devient rapidement son secrétaire et son garde du corps. Au casting, on retrouve Jean-Paul Belmondo dans le rôle Ferchaux, Samy Naceri (Taxi 1 et 2) dans celui de Michel Maud, le jeune boxeur, ainsi que Julie Depardieu (Peut-être) dans le rôle de sa petite-amie.
Un casting qui, opposant un représentant de la nouvelle génération d'acteur à une légende du cinéma français, intéresse vivement le réalisateur : "J'attends beaucoup de la confrontation de ces deux acteurs. Naceri est un sensible, il a besoin de ressentir les choses personnellement pour mieux les interpréter. Quant à Belmondo, avec une telle carrière, on veut tous savoir ce qu'il peut faire d'autre. Je pense que le rôle de Ferchaux sera différent de tout ce qu'il a fait jusqu'ici".
Pour ce rôle, Belmondo fera tout pour se démarquer de la prestation de Charles Vanel dans L'Aîné des Ferchaux réalisé en 1963 par Jean-Pierre Melville, le personnage développé par Bernard Stora étant plus moderne et plus actuel. Belmondo jouait d'ailleurs dans le film de Melville, mais il y interprétait le rôle du boxeur. Le comédien s'avoue ravi de ce retour aux sources : "Revenir à la télévision avec une oeuvre de Simenon, que j'avais déjà abordée au cinéma, qui plus est, était une belle occasion. C'est ma façon de rendre hommage à Charles Vanel. C'est un homme que j'ai beaucoup aimé, beaucoup admiré". Doté d'un budget de 30 millions de francs, Ferchaux sera tourné entre la France, l'Espagne et le Vénézuela et sera diffusé sur TF1 l'année prochaine.
Interrogé sur cette incursion télévisée, Belmondo a tout d'abord précisé qu'il s'agit plus d'un retour qu'un véritable début à la télévision. En effet, le comédien avait joué des "dramatiques" en direct dans les années 50. Il s'est ensuite justifié sur son choix artistique. "Le cinéma ne me donne pas, en ce moment, les rôles dont j'ai envie. Mais je ne vais pas à la télévision parce que le cinéma ne marche plus. La télévision a aujourd'hui les moyens d'offrir un beau rôle à un acteur. Il n'y a plus comme avant de barrière. Aujourd'hui, un acteur doit jouer partout. Pour l'instant, je suis à la télévision, demain je serai peut-être au théâtre ou ailleurs".
Et cette aventure télévisée semble être particulièrement motivante pour l'acteur : "C'est un beau rôle que seule la télévision peut offrir aujourd'hui. On ne pourrait pas refaire Ferchaux au cinéma. Le format télévisé nous offrira deux fois 90 minutes et du coup, l'histoire sera plus complète que chez Melville, notamment dans sa partie française".
Finalement, Bébel a immédiatement dégagé Ferchaux de sa "lutte" avec Alain Delon qui s'est également tourné vers la télévision avec Fabio Montale. "Je ne fais pas un film à la télévision pour griller Delon. Cela fait quarante ans que l'on nous oppose alors qu'il n'y a aucune raison, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel" a déclaré l'acteur. "Il n'y a jamais eu de cela entre Delon et moi. L'un n'a jamais empiété sur le terrain de l'autre".
Rendez-vous sur TF1 l'année prochaine, sans doute à la rentrée, pour découvrir si Jean-Paul Belmondo renoue avec le succès, un succès qui lui a échappé dernièrement avec deux films aux résultats médiocres, Les Acteurs et Amazone.
Y.S. avec AFP et Le Parisien