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    Delon : "Montale, c'est moi"

    Le retour d'Alain Delon devant les caméras se fera en janvier dans une adaptation télévisée de la Trilogie Noire de feu Jean-Claude Izzo pour TF1.

    Petite mise en bouche impérative pour Alain Delon, qui va devoir troquer l'accent pointu de Sceaux contre la gouaille occitane made in Marseille. Dans trois mois, l'acteur rejoindra la cité phocéenne pour le tournage de la Trilogie Noire, adaptation télévisée commanditée par TF1 de l'oeuvre littéraire de feu Jean-Claude Izzo. Il endossera pendant trois épisodes de 90 minutes le rôle de Fabio Montale, personnage clé de Total Kheops, Chourmo et Solea.

    C'est une fois de plus le réalisateur José Pinheiro qui dirigera Alain Delon dans la peau d'un "flic", personnage au coeur de deux autres collaborations du tandem, Parole de flic (1985) et Ne réveillez pas un flic qui dort (1988). Le passage de la verve légère de Jean-Claude Izzo au script télégénique a été assuré par Philippe Setbon, scénariste entre autres de Lune de miel (Patrick Jamain, 1985). Le tout sera produit par Jean-Pierre Guérin pour le compte de TF1 et GMT Production. Et il n'est pas impossible que la télévision italienne (RAI) viennent accrocher un wagon de lires au projet.

    L'immersion de Delon dans les eaux troubles du milieu marseillais se fera en compagnie de personnages qui ont déjà eu affaire au gaillard. Et pour cause. Héros de la série, Alain Delon est déjà le héros de la production. C'est lui qui a orienté les choix des décideurs vers José Pinheiro d'abord, et Philippe Setbon ensuite. Réponse de J.P. Guérin : "le rôle du producteur est de faire que tous les talents se rejoignent". C'est le moins qu'on puisse dire pour cette adaptation qui a tout de l'affaire de famille. Prévu pour être bouclé en 75 jours, le tournage ne risque donc pas de se perdre dans des démêlés personnels entre les différents intervenants.

    Comme le grand Depardieu, en passe de devenir la sacro-sainte statue du commandeur dans le PAF actuel, Alain Delon croit lui aussi en l'avenir de la télévision. La dernière fois qu'on avait vu Delon au cinéma remonte en début d'année 2000 avec Les acteurs (de Bertrand Blier) et en 1997 avec Une chance pour deux (de Patrice Leconte). Maintenant, "seul un cinéaste de l'envergure de Luc Besson pourrait encore le séduire". La petite lucarne en revanche a toutes ses faveurs. Delon est convaincu que "le 3e millénaire, ce sera celui de la télévision."

    Surprenant, le choix de Delon pour incarner ce fin gourmet de Montale ? Mais producteur et acteur sont unanimes : "Je ne vois pas qui, modestement, pourrait faire Fabio Montale". Et Delon de renchérir qu'il partage avec Fabrizio Montale "l'amour des belles femmes, de la bonne chère et de la solitude... Montale, c'est un peu moi". Le feuilleton achèvera sans doute de convaincre les plus dubitatifs... Et souhaitons au comédien une meilleure fin que Montale qui achève Solea par un cinglant "Maintenant la mort c'est moi".

    M.C.B. avec AFP

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