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    Maud Forget

    A l'occasion de la sortie vidéo de "Mauvaises Fréquentations", la jeune Maud Forget vous convie à un tête à tête.

    AlloCiné : Si vous n'aviez pas été comédienne, qu'auriez-vous fait ?

    Maud Forget : J'aurais travaillé dans le commercial, dans l'import-export international. J'aurais sûrement vendu des produits français à l'étranger.

    Votre premier souvenir de cinéma sur grand écran

    Cela va être dur ; je ne m'en souviens plus exactement. Je pense que c'est un Walt Disney, un truc dans le genre Oliver Twist.

    Votre référence absolue comme comédienne

    Isabelle Adjani, parce qu'elle a quelque chose de formidable, qu'elle capte tout de suite l'attention du spectateur. Je l'adore, je suis fan. J'ai vu tous ses films ; celui que je préfère, c'est incontestablement La Reine Margot. Elle a vraiment quelque chose de formidable.

    Les autres comédiennes que j'admire, ce sont Catherine Deneuve et Emmanuelle Béart.

    Votre plus grand regret professionnel

    Pour l'instant, j'en ai pas. Peut-être si. Je viens d'achever un tournage en Roumanie, qui s'est déroulé sur une période très courte. Je croyais être partie pour 3 mois. Pour moi, un tournage devait être une aventure, assez longue. Mon regret est qu'il se soit déroulé assez vite.

    Votre meilleur souvenir professionnel

    Mauvaises Fréquentations a été mon meilleur souvenir professionnel. C'était mes débuts. J'ai rencontré Micheline Presle, François Berléand ; j'ai joué aussi avec Lou (Doillon) et Robinson (Stévenin). Le fait également d'assurer la promo et d'aller à l'étranger ont été quelque peu excitant.

    Votre film de chevet

    Je pense que c'est la série des Angélique. Comme je faisais de la gym, à chaque fois, je m'entraînais devant. Je peux les regarder du 1er au 5ème, et inversement.

    Votre plus grand désir

    Mon plus grand désir ? Ce serait de tourner avec Isabelle Adjani et Daniel Auteuil.

    Un don ou un talent caché

    J'ai plutôt des défauts cachés... Je ne sais absolument pas chanter. Des dons cachés ? Non. A part peut-être interpréter les textes, ce qui est sûrement un don (rires)

    La rencontre déterminante de votre carrière professionnelle

    Jean-Pierre Améris (réalisateur de "Mauvaises Fréquentations") et Philippe Godeau (producteur). C'est eux qui m'ont permis de rentrer dans le métier, et d'avoir pu vivre ma passion.

    Votre première réplique au cinéma

    Euh... je ne m'en souviens plus. C'est plutôt ma première scène. C'était avec Cyril Cagnat ("Justin" dans le film). Nous étions en classe ; on se parlait tout doucement de films et d'autres. Lou Doillon ("Olivia") demande le taille-crayon de "Justin". C'est tout ce dont je me souveins. La scène, pas la réplique.

    Si vous deviez arrêter le métier demain, qu'est que vous regretteriez le plus ?

    Le fait de jouer, et la caméra. Les gens autour de moi. Toute l'équipe technique. Cela me manquerait énormément.

    L'histoire de "Mauvaises Fréquentations"

    C'est un film sur l'adolescence, un film qui traite d'un tabou : la prostitution. Un film très fort qui permet aux adolescents de se retrouver dans les différents personnages. C'est aussi mon premier film. Mon plus beau souvenir.

    S'il fallait le résumer en deux mots

    Fort. Et douloureux.

    Votre personnage, Delphine

    C'est une adolescente assez bien rangée, qui va découvrir l'amitié puis l'amour. Et qui va par amour pour Laurent se prostituer. Dans cette prostitution, ce qui est intéressant, c'est qu'elle va pouvoir changer : passer du stade de l'adolescente à celui de l'adulte. Tout le film montre la métamorphose de cette jeune fille.

    Ce qui est assez drôle, c'est qu'il y a plusieurs relations qui se créent : Delphine le fait pour Laurent, mais Olivia le fait aussi pour Delphine. Une espèce de réactions en chaîne.

    Que pensez-vous de vos relations avec Laurent ("Robinson Stévenin" NDLR) ?

    Ce sont des rapports assez forts, assez tragiques puisqu'ils mènent à la destruction. C'est comme, disait Jean-Pierre Améris, "un mélange d'absolu amour et de l'absoluté du mal". On voit à la fois quelque chose de fort et de tragique.

    N'avez-vous pas eu une appréhension pour ce rôle ?

    Si, beaucoup. Au début, quand on m'a proposé le scénario, je n'avais pas l'habitude d'en lire. A la base, j'ai donc trouvé les dialogues et la construction du scénario assez cru. Cela m'a fait peur. Je pensais ne pouvoir jamais arriver à déployer tous ces sentiments là. Jean-Pierre (Améris) est venu m'exposer sa vision des choses. J'ai accepté. C'est assez rare un tel rôle. Je me suis dit qu'il fallait que je tente le coup. Qui tente rien n'a rien. Je me suis ainsi retrouvée dans le film.

    Quel genre de metteur en scène est Jean-Pierre Améris ?

    Extraordinaire. Il sait incroyablement bien diriger les acteurs. Il a toujours le mot juste. C'est grâce à lui que j'ai pu faire tout ce que j'ai fait. Il a vraiment une bonne vision du film.

    Comment qualifieriez-vous le film ?

    Comme une descente aux enfers. Mais aussi comme un conte de fées. C'est assez bizzare. On pourrait commencer comme "Il était une fois" ; elle franchit des obstacles, s'en sort bien, devient plus mature. Et plus forte.

    L'ambiance de tournage

    Excellente. C'était comme une famille. Deux mois qui m'ont permis de grandir, de mûrir. On s'est vraiment tous éclatés. Même dans les moments les plus tragiques. On rigolait. Tout s'est vraiment bien passé.

    Une anecdote de tournage

    J'en ai une très drôle pour moi, car je l'ai vue. A la fin du tournage, Jean-Pierre (Améris) était derrière son combo ("caméra Bétacam" NDLR). On venait de finir une prise ; cela devait être la 77e sur 3 ; je ne sais plus. On enchaînait sur une autre séquence. Le premier assistant était là, et se mit à dire 77e sur 5, alors que ce n'était pas cela du tout. Il est resté plus de 3 secondes, la bouche bée. Et il a dit "Merde". On était pliés en 4. C'était drôle sur le moment puisqu'on a vu sa tête (rires).

    Le thème du film est "Jusqu'où peut-on aller par amour". Qu'est-ce que cela vous inspire ?

    cela me fait peur naturellement. C'est certes un cas extrême. Avant de le faire, il faudrait se poser la question, y réflechir, car elle est allée droit dans le mur. Cela fait peur de voir cela. Mais, en même temps, cela peut permettre aux spectateurs de réfléchir à l'amour et à ses conséquences.

    Et vous, jusqu'où irez-vous par amour ?

    En tout cas pas jusque là. Je suis prête à faire beaucoup de choses, mais cela peut-être pas. Mais, je suis prête à aller loin.

    Quelle est votre culture ciné ?

    Plutôt les films récents. Comme Almodovar, Téchiné, les Chabrol. je n'ai pas beaucoup de culture, car je suis jeune. Il me faudra un peu de temps pour acquérir une bonne culture cinématographique.

    Votre dernier coup de coeur

    Tout sur ma Mère d'Almodovar.

    De quel rôle rêvez-vous ?

    Justement un rôle à la Almodovar. Mais, aussi des rôles de femmes déchirées, qui tombent en enfer et qui renaissent. Un peu comme ceux qu'a interprétés Emmanuelle Béart.

    Mis à part Almodovar, avec qui aimeriez-vous tourner ?

    Scorsese. En France, avec Luc Besson, Mathieu Kassovitz, Laetitia Masson que j'aime beaucoup. Et aussi Claude Lelouch.

    Vos prochains projets

    Je viens d'achever un tournage en Roumanie. Un premier long métrage signé Gilles Chevalier sur le milieu sportif. C'est assez compliqué à résumer. Il y a plusieurs personnages qui participent à un marathon. Mais, en dehors de tout cela, il y a une fille de 18 ans qui va à cette course pour tuer son père, car il a abusé d'elle quand elle était petite. Le malheur, si l'on peut dire, est que le premier jour de la course, celui-ci va se faire déchiqueter par une voiture. Elle va alors tomber dans la folie. Son salut ne viendra que grâce à l'amour d'un coureur.

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